Android et iOS doivent être régulés d’urgence, estime l’Arcep

Android et iOS sont des monstres qu'il faut réguler d'urgence, assure Sébastien Soriano, le président de l'Arcep. D'après le gendarme des télécoms, le duopole représenté par Google et Apple risque à terme de tuer toute possibilité d'innovation. Devant l'absence d'alternative, il demande la mise en place d'un cadre légal. 

“L’accès à Internet se fait désormais très majoritairement par le biais de smartphones vendus avec leur système d’exploitation et leur magasin d’applications, la liberté de choix de l’utilisateur se trouve peu à peu réduite” explique Sebastien Soriano, président de l'Arcep, lors d'une interview accordée à nos confrères de Libération. Le responsable craint que les terminaux vendus par Apple, Google ou Amazon (les enceintes connectées Echo) enferment les internautes dans un écosystème et restreignent “l’accès à la richesse d’Internet et à son foisonnement”.

L'Arcep appelle à réguler Android et iOS d'urgence

“Les systèmes d’exploitation de ces géants, Android pour Google et iOS pour Apple, qui à eux deux contrôlent quasiment 100 % du marché mondial des smartphones, sont de véritables ogres. Il y a urgence à les réguler” tacle le dirigeant de l'Arcep. Aujourd'hui, Android représente 79% des parts de marché, contre 20% pour iOS. Windows Phone, l'OS mobile de Microsoft, est complètement mort (0,10%).

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Contrairement à certains, Sebastien Soriano n'appelle pas au démantèlement des GAFA. “Le démantèlement, c’est la réponse ultime, l’arme nucléaire, il ne faut pas l’exclure mais c’est compliqué” tempère Soriano, qui tenait des propos plus tranchés en 2017. “Il faut plus de concurrence afin que les utilisateurs aient réellement le choix. C’est ce que l’on a fait dans les télécoms et cela fonctionne, le marché français est parmi les plus compétitifs d’Europe, avec des investissements des opérateurs en nette hausse” continue le responsable, prenant l'exemple du marché des télécoms français.

Depuis l'arrivée de Free Mobile en 2012, les opérateurs se livrent en effet à une saine concurrence. “Cela a permis des innovations que personne n’avait anticipées : l’arrivée des box, la télévision par Internet” explique Soriano. L'arrivée d'un troisième acteur sur le marché des OS mobile aurait-il le même effet ? Si Microsoft a fini par lâcher l'affaire, on rappelle que Huawei serait actuellement en train de développer un OS alternatif en interne dans le but plus ou moins avoué de remplacer Android.

“Notre mission est de garantir un Internet ouvert” conclut Sebastien Soriano. “Nous sommes armés pour le faire dans l’accès aux réseaux mais pas aux terminaux. C’est ce qui manque à l’utilisateur, sa liberté de choix se trouve de plus en plus menacée” regrette le responsable. Êtes-vous d'accord avec le leader de l'Arcep ? A votre avis, faut-il réguler l'emprise d'Apple et de Google ? Un troisième système d'exploitation peut-il changer la donne ?

Source : Libération

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