Android : Google va faire payer ses applications jusqu’à 40 dollars par smartphone
Google va faire payer ses applications comme le Play Store jusqu'à 40 dollars par smartphone aux constructeurs Android si ceux-ci ne proposent pas Search et Chrome installés par défaut. Un tarif qui évolue en fonction de la résolution d'écran des mobiles. De quoi décourager les fabricants à mettre en avant d'autres apps.
Nous apprenions le 16 octobre 2018 que Google va faire payer les constructeurs Android pour ses applications si ceux-ci souhaitent proposer le Play Store ou Maps à leurs utilisateurs sur leurs smartphones sans pour autant préinstaller son service Search ou son navigateur Chrome. Un rapport de The Verge, qui s'appuie sur des documents confidentiels, nous indique quel prix la firme de Mountain View exige, et on peut dire que c'est loin d'être incitatif.
Android : Google va faire payer ses applications jusqu'à 40 dollars par smartphone
En fait, le prix demandé par Google va dépendre de la densité d'écran du smartphone, c'est à dire la résolution de sa dalle. Celle-ci est calculée en faisant le rapport de la définition (mesurée en pixels) avec la taille de l'écran. Cela nous donne les ppp (pixels par pouce), qui servent donc d'indicateur pour calculer le montant des frais pour obtenir les apps de la suite Google. Sans doute pour différencier les gammes, même si ce critère n'est pas toujours pertinent. En espérant que cela ne motive pas les constructeurs à baisser la résolution d'écran de leurs appareils. Voici donc la grille tarifaire :
- 40 dollars pour 501 ppp et plus
- 20 dollars pour 400 à 500 ppp
- 10 dollars pour 399 ppp et moins
- 2,50 dollars pour “les smartphones les plus bas de gamme dans certains pays”
Des tarifs très élevés (un smartphone avec un écran définition QHD+ propose plus de 501 ppp) qui vont automatiquement faire augmenter le prix des smartphones Android. Il est d'ailleurs probable que la plupart des fabricants estiment ne pas pouvoir se permettre de payer autant, ce qui ferait baisser l'attractivité et le rapport qualité-prix de leurs mobiles, et décident tout simplement de laisser Chrome et Search par défaut.
Par ailleurs, les constructeurs qui choisiraient quand bien même de ne pas proposer les deux applications sur leurs téléphones seront sanctionnés d'une seconde manière : Google ne partagera pas avec eux les revenus générés par les requêtes effectuées via son moteur de recherche sur Chrome (si l'utilisateur installe finalement le navigateur de lui-même). De quoi décourager les intéressés. On pense par exemple à Samsung et son Internet Brower. Ces nouvelles règles devraient s'appliquer pour tout nouveau smartphone Android activé à partir du 1er février 2019.
Pour rappel, cette décision a été prise après l'amende record de 4,3 milliards d'euros infligée par la Commission Européenne au groupe américain pour abus de position dominante. En parallèle de cette nouvelle politique, Google a interjeté appel de son amende de 4,3 milliards d’euros dans le dosser antitrust Android, mais la fin de cette série judiciaire n'est attendue que dans plusieurs années.