Anonymous pirate l’agence en charge de la censure en Russie
Anonymous vient d'asséner un nouveau coup dur aux infrastructures russes. Le collectif de pirates informatiques vient de revendiquer une cyberattaque contre une base de données de la Roskomnadzor, le régulateur des télécoms russes et principal outil de censure de l'internet russe.
Comme vous le savez, la guerre en Ukraine se passe également sur le cyberespace. Depuis le début du conflit, la Russie multiplie les cyberattaques contre les infrastructures ukrainiennes, notamment avec des wiper, des logiciels malveillants développés pour effacer toutes les données d'un PC infecté.
Et si l‘Ukraine a rapidement fait appel à tous les hackers du pays pour composer une véritable armée, le pays peut compter sur le soutien indéfectible du collectif Anonymous. Dès les premiers jours de la guerre, Anonymous a officialisé son entrée en cyberguerre contre la Fédération de Russie, et a multiplié depuis les opérations contre les sites de plusieurs médias russes ainsi que des institutions. Une cyberattaque a été menée contre l'agence spatiale russe par exemple.
Bien entendu, le collectif est déterminé à maintenir la pression sur les infrastructures russes. En ce jeudi 11 mars 2022, un pirate informatique se réclamant d'Anonymous affirme avoir pénétré dans une base de données de la Roskomnadzor, le régulateur des télécoms russes et principal outil de la censure d'internet dans le pays. C'est cette même agence fédérale qui en charge du blocage des sites et contenus “interdits” par le Kremlin, et celle-là même qui vient d'ordonner à Google de bannir les VPN des résultats de recherche.
Anonymos s'attaque au principal outil de censure russe
Selon nos confrères du site DDoSecrets, les données piratées proviennent de la Roskomnadzor au Bashkortostan, la république la plus peuplée de Russie avec 4 millions d'habitants. Il s'agit d'une grosse prise : 820 Go de données réparties sur des centaines de milliers de fichiers rangés dans des dizaines de milliers de répertoires différents. Le pirate a divisé ses données en deux paquets distincts, le premier contenant 43 593 répertoires pour un total de 526,9 Go, et le second constitué de deux répertoires contenant des paquets de données brutes dans des formats propriétaires dépassant les 290 Go.
Selon les premières analyses effectuées, la première concerne des questions juridiques tandis que l'autre serait liée à des procédures de blocage. DDoSecrets a assuré qu'il comptait publier les fichiers pour le compte du pirate le plus rapidement possible, au cas où le gouvernement russe déciderait de mettre à exécution sa menace de quitter l'internet mondial au profit de son réseau souverain, le fameux “RuNet”.
“La source, qui fait partie d'Anonymous, a estimé que le peuple russe devait avoir accès de toute urgence à des informations sur son gouvernement. Elle a également exprimé son opposition à ce que le peuple russe soit coupé des médias indépendants et du monde extérieur. Nous publions ce communiqué en prévision de la coupure potentielle de la Russie de l'internet mondial le 11 mars, et nous espérons que les Russes auront le temps de télécharger ces données avant cette date”, peut-on lire dans le communiqué de DDoSecrets.
Crédits : DDoSecrets