Apple : 2000+ startups françaises portent plainte auprès de la CNIL
Plus de 2000 startups françaises regroupées dans l'association France Digitale portent plainte contre Apple auprès de la CNIL. Ces dernières estiment que Apple fait de la publicité ciblée dans ses propres applications sans demander de consentement explicite comme le prévoit le RGPD.
Plus de 2000 startups françaises membres de l'association France Digitale portent plainte contre Apple. Ces derniers reprochent à la firme de ne pas appliquer tout à fait les mêmes règles en matière de consentement et de vie privée lorsqu'il s'agit de ses propres applications. Plus précisément : Apple ferait de la publicité ciblée sans le dire dans l'App Store, Bourse, et Apple News.
Des “publicités ciblées” qui ne sont pas présentées comme telles, et qui semblent se baser sur un consentement par défaut, en dérogation du règlement européen de protection des données. «L'approbation par défaut et présumée par Apple du consentement de l'utilisateur ne saurait être déclarée conforme aux normes européennes en la matière», explique France Digitale dans sa plainte cité Le Figaro.
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Apple s'impose-t-il aussi strictement les règles qu'il impose aux développeurs tiers ?
Et d'ajouter que ces pratiques constituent un “préjudice significatif» aussi bien pour les utilisateurs d'iPhone et iPad que “les start-up françaises qui respectent scrupuleusement les règles posées par le RGPD et craignent subir, pour une partie d'entre elles, un abus de position dominante”. France Digitale appelle dès lors la CNIL à “prendre toute mesure visant à faire cesser les pratiques ainsi dénoncées”.
De son côté Apple balaie d'un revers de manche la plainte de l'association. La firme martèle dans un communiqué au vitriol repris par le Figaro que “les allégations de la plainte sont manifestement fausses et seront vues pour ce qu'elles sont, une piètre tentative de ceux qui traquent les utilisateurs pour détourner l'attention de leurs propres actions et tromper les régulateurs et les décideurs politiques».
Et la firme de souligner : «Nous nous appliquons les plus hauts standards en permettant aux utilisateurs de refuser qu'Apple utilise les données [collectées, ndlr] à des fins de ciblage publicitaire». Comme le rappelle Le Figaro, ce n'est pas la seule plainte qui vise Apple en France autour de la publicité ciblée. Des acteurs de la publicité en ligne tentent également de faire suspendre la fonctionnalité App Tracking Transparency des iPhone – qui les force à demander le consentement des utilisateurs pour leur délivrer de la publicité ciblée dans iOS 14.
Les plaignants estiment ainsi que « Apple dessine l'internet qu'il souhaite et impose ses règles à un écosystème sans discussion ». Bien sûr ces accusations pourraient, si elles se révèlent exactes, écorner l'image de marque que tente d'imposer la firme depuis plusieurs années : celle d'une firme beaucoup plus respectueuse de la vie privée que ses concurrentes de l'écosystème Android.
Ce qui n'est pas, pour le coup, tout à fait faux : l'écosystème des produits Apple est celui qui est allé le premier plus loin que les autres pour imposer aux développeurs de l'App Store plus de transparence dans leur collecte de données – et permettre aux utilisateurs de la refuser. Des efforts louables, mais il est clair qu'il est important de s'assurer que Apple s'impose vraiment les mêmes règles que celles qu'il impose aux développeurs tiers.
Source : Le Figaro