Apple, Google et Tesla jugés pour l’exploitation des enfants dans les mines de cobalt
Apple, Google, Tesla ou encore Microsoft et Dell sont devant la justice en raison de l'exploitation des enfants dans les mines de cobalt. 30% de la production mondiale de cobalt sert à fabriquer des batteries lithium-ion. Mais ce métal est très rare et cher, et il faut le plus souvent l'extraire de mines situées en République Démocratique du Congo – où l'instabilité politique engendre des conditions de travail d'un autre temps.
Apple, Google, Tesla, Microsoft, Dell… un nouveau procès s'ouvre aux Etats-Unis : selon les plaignants ces firmes ont aidé ou encouragé des entreprises minières qui ont profité du travail d'enfant – forcés de travailler dans des conditions si dangereuses qu'elles les mènent souvent à la mort ou à subir des accidents graves. Le cobalt est un élément central de l'industrie électronique. 30% de la production mondiale de cobalt sert en fait à produire des batteries lithium-ion : celles-ci comportent en effet une électrode composée de LiCoO2.
Le problème, c'est que ce métal est très rare et très cher. Et on le trouve surtout en République Démocratique du Congo (RDC). Avec une production de 63 000 tonnes en 2014, la RDC représente à elle seule 51,2% de la production mondiale. Or, cet engouement pour le minerai, combiné à la situation politique très instable du pays a entrainé la création de nombreuses mines artisanales employant des centaines de milliers de personnes, le plus souvent des enfants. Pour ne rien arranger, même les grands groupes miniers comme Glencore exploiteraient des enfants, selon la plainte, dans des conditions catastrophiques.
Salaires ridicules, danger omniprésent
Glencore est central dans l'affaire, car le groupe vend le minerai au négociant Umicore qui revend ensuite du metal raffiné à Apple, Google, Tesla, Microsoft et Dell – qui sert ensuite à fabriquer des batteries. Une autre entreprise minière, cette fois-ci chinoise – Zhejiang Huayou Cobalt – qui fournirait elle aussi les firmes susmentionnées, est également accusée des mêmes griefs. Dans les documents des plaignants, des familles congolaises décrivent comment leurs enfants, poussés par une pauvreté extrême à travailler dans des mines où ils étaient payés 2 dollars par jour, minaient le précieux minerai avec des outils primitifs dans des tunnels sombres.
Parmi les accidents, fréquents, certains enfants trouvent la mort suite à des effondrements de tunnels tandis que d'autres finissent paralysés ou victimes de blessures leur laissant des séquelles à vie. L'une des allégations qui justifie ce procès, c'est que Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla étaient tous au courant de cela, et étaient donc conscients que le cobalt qu'ils utilisent dans leurs produits est lié à de l'exploitation d'enfants dans des conditions dangereuses, et se sont donc retrouvés complices de travail forcé d'enfants. Les documents décrivent des partenariats avec les mines de RDC, ce qui leur aurait permis de dégager des avantages financiers.
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Tous ces constructeurs avaient pourtant suffisamment d'influence pour superviser et réguler leur chaine d'approvisionnement en cobalt selon les documents de la plainte. Certains comme Apple affichent d'ailleurs publiquement leur intention de le faire depuis des années, mais cela semble encore, a minima, loin d'être suffisant.
Source : The Guardian