Google, Apple, Facebook, Amazon: comment les géants de la tech dépensent leurs milliards en lobbying
Souvent critiqués pour leurs politiques fiscales et leur exploitation des données personnelles, les géants de la tech s’acoquinent avec les politiques. Apple, Google, Facebook ou encore Amazon versent des millions de dollars chaque année en lobbying. Le dernier rapport d’Apple vient de tomber.
Apple vient tout juste de remettre son dernier rapport trimestriel de dépenses de lobbying à la Chambre des représentants aux Etats-Unis. Au total, la firme de Cupertino a consacré 1,5 million de dollars sur ce dernier trimestre, soit 6,6 millions pour l’année 2018.
La marque à la Pomme a mis la main au portefeuille depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Le budget consacré au lobbying a considérablement augmenté. En 2016, dernière année du mandat de Barack Obama, Apple avait dépensé 4,6 millions de dollars. En 2017, face aux incertitudes du mandat Trump, le californien avait explosé tous les records : 7,7 millions de dollars avaient été mis sur la table.
Si cela peut nous choquer, le lobbying se pratique sans complexe aux Etats-Unis, et de manière tout à fait officielle. Toutes les grandes entreprises s’y prêtent. Apple n’est donc pas le seul géant de la Silicon Valley à verser des millions pour s’attirer les sympathies des politiques.
Google champion du lobbying en 2018
Google est le champion en la matière. Alphabet, sa maison-mère, a dépensé 21 millions de dollars en 2018 dont 4,9 millions au dernier trimestre. En 2017, l’entreprise dépensait 18 millions. Facebook, particulièrement touché par les scandales liés à l’exploitation des données personnelles, a versé 13 millions de dollars en 2018 soit 1,5 million de plus qu’en 2017. Amazon a de son côté mis la main au porte monnaie à hauteur de 14,2 millions de dollars. Au total, ces quatre géants de la tech ont versé 54,8 millions de dollars en lobbying en 2018.
Ces dépenses ne sont pas anodines. Les géants de la tech sont particulièrement dépendants des politiques mises en place par le gouvernement américain. Parfois pour le meilleur (nouvelles règles fiscales de 2017 aux Etats-Unis favorables aux entreprises américaines), parfois pour le pire (scandales sur l’exploitation des données personnelles).
Les géants du web jouent également un rôle important dans les affaires diplomatiques pour lesquelles la protection des données est primordiale. Les enjeux sont importants aux Etats-Unis, mais pas uniquement. Donald Trump n'empêche pas Huawei de rentrer aux Etats-Unis par simple plaisir. En France par exemple, le ministre de l’Economie et des Finances souhaite instaurer une taxe GAFA visant ces géants de la tech, spécialistes de l’optimisation fiscale, qui ne paient pratiquement pas d’impôts.