Apple TV+ est moins cher que Netflix parce que le service manque de contenus
Apple fixe le prix de l'abonnement Apple TV+ à un niveau finalement très attractif par rapport à la concurrence, notamment de Netflix. Pour autant, il ne faudrait pas voir là dedans de la générosité de la part de la firme à la pomme – Apple adopte une stratégie de développement prudente, avec un catalogue très peu fourni au lancement. Et vise surtout son propre écosystème.
À 4,99 € par mois, Apple TV+, le service de streaming que la firme de Cupertino s'apprête à lancer le premier novembre dans 150 pays, fait clairement partie des moins chers du secteur. A ce prix là on a de la 4K HDR, là où il faut compter 15,99 € chez Netflix pour avoir accès à la même qualité vidéo. Jusqu'à six profils pourront par ailleurs utiliser le service contre quatre visionnages simultanés pour l'offre Netflix Premium à 15,99 €. En fait, l'offre d'Apple est même compétitive face à l'abonnement Netflix Essentiel à 7,99 € par mois. On en viendrait presque à se demander si Apple ne s'est pas converti au hard discount – tant ce type de tarifs agressifs n'est pas dans l'ADN de la firme.
Apple TV+ : son abonnement à 4,99 € par mois est en fait un prix à la hauteur du service
Or, on le sait désormais, ce qui fait l'attrait d'une plateforme de streaming ce sont avant tout les contenus de son catalogue. Et on entre là dans le premier élément de réponse : non, Apple ne tente pas de vous attirer avec un prix alléchant. Il ne peut tout simplement pas facturer son service aussi cher que Netflix, à cause d'un catalogue plutôt mince. Pour l'instant, en effet, on compte les séries confirmées sur Apple TV+ sur les doigts de la main.
- Amazing Stories de Steven Spielberg
- The Morning Show – Talk Show matinal avec Jennifer Aniston, Reese Whiterspoon et Steve Carell
- See par Jason Mom oa et Alfree Woodward
- Little America – émission humoristique sur l’immigration, par Kumail Nanjiani
- Helpsters – émission jeunesse pour apprendre aux enfants à coder en s’amusant
- Little Voice de J.J. Abrahms
- Toxic Labor, série sur la santé mentale, par Oprah Winfrey qui prépare aussi un Talk Show présenté comme « le club du livre le plus stimulant au monde »
On est certes sur de la qualité, avec des grands noms comme Steven Spielberg, et des épisodes de série dont les coûts de production atteignent de nouveaux sommets. Mais il est probable que vous ayez fait le tour de tous ces contenus en à peine quelques semaines. Sachant que tous ne vous plairont probablement pas. Apple fait ainsi le contraire de Netflix en donnant l'impression de privilégier la qualité sur la quantité – mais il ne faudrait pas être trop manichéen non plus : Netflix sait faire les deux, et ajoute de nombreux contenus à son catalogue (dont l'intérêt est certes inégal, mais tout de même…) tous les mois.
Néanmoins, Apple fait partie des derniers arrivés sur ce secteur en plein boom. Et semble comme souvent dans l'histoire de ses produits souhaiter d'abord utiliser ce nouveau service pour créer de nouvelles synergies avec son écosystème. Ainsi Apple TV+ ne sera disponible lors de son lancement qu'au travers d'une application dédiée, sur Mac, iPad, iPod, iPhone, et bien sûr Apple TV. Dans un second temps, néanmoins, la firme se réserve la possibilité d'inclure cette applications “sur encore plus de télévisions intelligentes, box de streaming et clés de streaming”, comme on peut le lire sur la page dédiée sur le site Apple.
Lire également : Apple TV+ : Apple s'attaque à Netflix et Disney+ avec une offre à 4,99 dollars par mois
Les utilisateurs de produits Apple actuels bénéficieront d'une période d'essai de 7 jours (Netflix propose un mois gratuit) – mais les nouveaux propriétaires d'iPhone, iPad, iPod touch, Mac ou Apple TV bénéficieront d'un an d'accès gratuit. En cela, la stratégie d'Apple ressemble un peu à celle d'Amazon avec Prime Video. Ainsi Jeff Bezos n'estimait-il pas que remporter un Golden Globe avec une série comme Le Seigneur des Anneaux sur Amazon Prime Video (inclus dans l'abonnement Prime à 49 euros par an) l'aiderait “à vendre plus de chaussures” ?