Le procédé est assez simple. La moitié des participants ne devait pas utiliser Facebook pendant une semaine, l'autre moitié pouvait continuer à surfer sur le réseau social de Mark Zuckerberg comme ils le faisaient auparavant. Au début et à la fin de l'expérience tous les participants ont dû noter leur satisfacation générale (entre 1 et 10) mais également leur humeur, leur colère, leur tristesse etc.
Les résultats sont pour le moins clairs. En terme de satisfaction générale les utilisateurs de Facebook ont eu tendance à stagner (7,67 à 7,75 en une semaine) alors que ceux qui se sont coupés du réseau ont déclaré une progression de 16%.
Sur la mesure du bonheur au sens général, 81% des personnes ayant utilisé Facebook se sont dites heureuses contre 88% pour celles qui ne se sont pas connectées. Un écart pas forcément énorme mais à souligner tout de même.
Sur les ressentis négatifs en revanche, on ressent un peu plus la différence. Ainsi, 33% des personnes ayant utilisé Facebook se sont dites déprimées contre 22% seulement pour celles n'utilisant pas le réseau social. Pour le sentiment de colère, la différence est de 8% entre ceux qui ont utilisé Facebook (20%) et ceux qui se sont déconnectés (12%).
Enfin, et c'est sans doute le plus paradoxal, alors que Facebook est censé éliminer le sentiment de solitude, il ne fait que l'accroître. Ainsi 25% de ceux qui utilisent le réseau se sont sentis seuls contre 16% seulement pour les non-utilisateurs. Parmi les autres critères on notera également une plus grande capacité de concentration pour les non-utilisateurs de Facebook ainsi qu'une vie sociale plus satisfaisante.
Nous ne pensions pas enregistrer des effets aussi nets en une semaine […] Il existe un vrai phénomène de comparaison sociale exacerbé par Facebook […]Les réseaux sociaux sont une pièce du puzzle géant qui compose notre bonheur. D'autres facteurs sont par exemple le salaire, la situation familiale, la santé… Si l'un de ces éléments ne va pas, Facebook peut devenir source d'angoisse. – Meik Wiking, PDG du Happiness Research Institute, interrogé par le Figaro –
En clair, c'est l'aspect comparatif de Facebook qui nous rendrait malheureux. Le réseau social en lui-même n'est pas la raison de ce moral en berne mais il est un accélérateur. Il suffit que quelque chose aille mal pour un individu et qu'il voie sont opposé sur Facebook pour renforcer ses sentiments négatifs.
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Prenons un exemple simple et classique. Votre petite-amie vient de vous quitter (oui ce sont toujours les filles qui font mal aux garçons :D). Evidemment vous êtes triste, vous en voulez au monde entier, l'amour c'est nul, plus jamais on ne vous y reprendra.
Vous vous rendez sur Facebook et vous voyez des photos de vos amis amoureux plus que jamais, les clichés dégoulinent de bonheur, bref l'horreur pour vous. Votre colère ou votre peine vont s'intensifier à la vue de ces photos et de ces mots doux. C'est en ça que Facebook rend plus malheureux par exemple.
Relativisons toutefois les données enregistrées par Happiness Research Institue. 1095 personnes seulement ont participé à l'étude ce qui reste un échantillon assez faible par rapport au milliard d'utilisateurs de Facebook. Par ailleurs, la psychose autour du réseau social de Mark Zuckerberg a pu influencer les participants comme le souligne lui-même le président de l'organisme :
Il est possible qu'il y ait eu une sorte d'effet placebo, avec des candidats persuadés d'être plus heureux sans forcément l'être. On pourrait mener des études sur le long terme pour mieux analyser les effets d'Internet sur notre moral. Encore faudrait-il qu'on trouve des candidats prêts à se passer de Facebook pendant un an ! – Meik Wiking, PDG du Happiness Research Institute, interrogé par le Figaro –