Asus ROG Ally vs Steam Deck : quelle console portable choisir ?
- Asus ROG Ally vs Steam Deck : comparatif des fiches techniques
- Design : des philosophies divergentes
- Écran : même diagonale, mais des prestations hétérogènes
- Performances : un vainqueur haut la main
- Mémoire et stockage : 512 Go extensibles
- Autonomie : vous allez devoir recharger souvent
- Logiciel : SteamOS vs Windows 11, des expériences radicalement différentes
- Prix : l'Asus ROG Ally est plus chère
- Asus ROG Ally vs Steam Deck : laquelle choisir ?
- Commentaires
Jouer en mobilité à vos jeux PC est bien plus pratique avec une console portable qu'avec un ordinateur portable et sa manette ou son combo clavier et souris. En ce moment, les nomades sont servis avec la sortie de consoles de jeu portables de qualité pour les accompagner dans leur quotidien. L'Asus ROG Ally vient concurrencer le Steam Deck pour une opposition de style entre deux très belles propositions.
Les consoles portables ont le vent en poupe. Après le succès du Steam Deck de Valve, c'est au tour d'Asus d'entrer sur ce marché avec sa ROG Ally. Les deux propositions sont très différentes et visent des besoins variés, mais les deux appareils ont la particularité de faire tourner les jeux en local, au contraire de la Logitech G Cloud qui mise exclusivement sur le cloud gaming et de la PlayStation Project Q qui fait office de tablette pour streamer ses jeux depuis sa PS5. Les Steam Deck et Asus ROG Ally visent clairement une expérience haut de gamme. Laquelle est faite pour vous ? Nous vous aidons à choisir avec ce comparatif.
Asus ROG Ally vs Steam Deck : comparatif des fiches techniques
Asus ROG Ally | Steam Deck | |
---|---|---|
Écran | Tactile IPS LCD, 7 pouces, 1920 × 1080p, 120 Hz | Tactile IPS LCD, 7 pouces, 1280 x 800p, 60 Hz |
Processeur | AMD Ryzen Z1 Extreme Zen 4 | AMD Van Gogh Zen 2 |
Mémoire extensible | Oui | Oui |
Mémoire interne | 512 Go SSD | 64 Go eMMC 256 Go SSD 512 Go SSD |
Quantité de mémoire vive | 16 Go | 16 Go |
Architecture graphique | RDNA 3 | RDNA 2 |
Système d'exploitation | Windows 11 | Steam OS |
Batterie | 40 Wh | 40 Wh |
Dimensions | 280 x 113 x 39 mm | 298 x 117 x 49 mm |
Poids | 608 grammes | 669 grammes |
Prix | 799 € | 419 € 549 € 679 € |
Design : des philosophies divergentes
Si en les regardant de loin, les deux consoles portables peuvent se ressembler, on constate qu'elles prennent différentes directions sur bien des points en matière de conception. Avec des dimensions de 280 x 113 x 39 mm pour un poids de 608 g, l'Asus ROG Ally est à la fois plus compacte et plus légère que le Steam Deck, mesuré à 298 x 117 x 49 mm et pesé à 669 g. Le transport et la prise en main de la ROG Ally n'en sont que plus confortables.
Asus et Valve et tous deux opté pour un design traditionnel. L'écran central est bordé de contrôles à gauche et à droite, comme s'il venait séparer une manette en deux parties. Nous retrouvons dans les deux cas un joystick de chaque côté, avec une première distinction de taille entre les deux modèles : le Steam Deck mise sur une paire symétrique située en haut de l'appareil, alors que la ROG Ally compte sur deux sticks analogiques asymétriques, à la manière des contrôleurs Xbox. Les boutons d'action principaux ABXY sont comme toujours positionnés en haut à droite, et offrent une sensation de toucher proche de ce que l'on a sur Xbox.
Les gâchettes R et L sont bien intégrées sur l'un comme sur l'autre, et les joueurs disposent de contrôles supplémentaires à l'arrière des consoles. Sur la ROG Ally, nous profitons de deux touches paramétrables, bien positionnées et facilement atteignables avec les annulaires. Le Steam Deck se montre quant à lui plus généreux, avec l'intégration de quatre boutons paramétrables au dos. Ceux-ci pourront toutefois sembler plus difficiles d'accès à certaines personnes que les touches de l'Asus ROG Ally.
On sent qu'Asus a plus d'expérience sur ce type de matériel que Valve en permettant aux joueurs de régler la sensibilité des gâchettes et des joysticks dans les options. Il est également possible de configurer la zone morte pour ces derniers. Par contre, seul le Steam Deck offre deux pavés tactiles pour la navigation. Ceux-ci remplacent de manière très efficace la souris, notamment dans les jeux de gestion et de stratégie, souvent peu adaptés au contrôle à la manette. Il s'agit d'un manque important pour la ROG Ally, qui n'est pas totalement compensé par la présence d'un écran tactile.
La croix directionnelle est située en haut à gauche, à côté du joystick, sur le Steam Deck, alors qu'elle est positionnée en dessous et à droite du joystick sur la ROG Ally. Valve propose ici une croix simple à l'ancienne, alors qu'Asus se montre plus moderne avec une croix incrustée dans un cercle. Quatre boutons de menu pour mettre le jeu en pause, accéder aux paramètres et autres accès rapides sont prévus sur les deux appareils, sans doute mieux atteignables sur la ROG Ally.
En termes de matériau, le Steam Deck ne renvoie pas l'impression d'avoir affaire à une machine premium. Son plastique noir à la qualité douteuse n'est n'y esthétique, ni agréable au toucher. La coque blanche de la ROG Ally, à la texture granuleuse, renvoie une meilleure impression visuelle et tactile, bien qu'en plastique, elle aussi. Ses lignes agressives rappellent le design adopté par Asus sur ses produits gaming, que ce soit ses PC portables ou ses smartphones de la gamme ROG Phone. La forme des boutons est plus travaillée et le contraste de couleurs fait son petit effet, alors que le coloris tout en noir du Steam Deck le rend plus sobre, voire fade. Des lumières RGB dont la couleur, la luminosité et le rythme peuvent être personnalisés viennent finir de renforcer l'aspect gamer de la console portable d'Asus.
Vibrations et retour haptique sont au programme des deux terminaux. La tranche supérieure des consoles portables accueille le bouton de démarrage (avec lecteur d'empreintes supportant Windows Hello pour une authentification plus rapide) le contrôle du volume ainsi la connectique, un port jack et une prise USB-C compatible DisplayPort. Nous avons un emplacement pour carte miniSD sur la ROG Ally, alors que le Steam Deck opte pour le format SD (dans la tranche inférieure). La machine d'Asus se distingue par une interface PCIe, le connecteur Asus XG, permettant de connecter un GPU externe compatible pour booster les performances.
Écran : même diagonale, mais des prestations hétérogènes
Les deux consoles portables sont équipées d'un écran IPS de 7 pouces, mais les similitudes s'arrêtent là. En termes de spécifications techniques, les capacités d'affichage de la ROG Ally sont bien supérieures à celles du Steam Deck. L'appareil d'Asus compte sur une définition Full HD+ de 1920 x 1080 pixels, une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz et un ratio 16:9, contre une qualité 1280 x 800 pixels, 60 Hz et un format 16:10 pour la dalle de la machine d'Asus.
En théorie, l'écran de l'Asus ROG Ally est aussi plus lumineux que celui du Steam Deck (500 nits contre 400 nits), mais les mesures varient selon les tests et les deux terminaux s'en sortent très bien sur ce point malgré le recours à la technologie LCD. La ROG Ally propose en tout cas une plus grande richesse de couleurs, couvrant plus de 90 % de l'espace colorimétrique sRGB, contre un peu plus de 60 % pour le Steam Deck. La machine d'Asus fait aussi logiquement mieux sur la gamme de couleurs DCI-P3, standard du cinéma numérique, et son Delta E (mesurant l'écart en la couleur originale et la couleur affichée) est plus faible.
Autre atout de la console d'Asus, la compatibilité avec la technologie AMD FreeSync Premium, qui permet de synchroniser en temps réel les images par seconde calculées par le GPU avec la fréquence de l'écran pour éviter les effets de déchirement de l'image.
Performances : un vainqueur haut la main
L'écran de l'Asus ROG Ally est en mesure d'afficher une image plus fluide et de meilleure qualité que celui du Steam Deck, mais encore faut-il que les composants permettent de faire tourner les jeux dans ces caractéristiques. Et là encore, la console la plus récente présente un net avantage sur sa concurrente. Les deux fabricants ont misé sur une puce AMD. D'ailleurs, c'est entre autres parce qu'AMD a commencé à commercialiser des APU intéressants que les constructeurs envisagent de se lancer dans la conception de telles consoles portables. Auparavant, trouver un compromis entre puissance, refroidissement, autonomie et compacité pour jouer à des jeux PC était trop compliqué.
L'Asus ROG Ally embarque un APU Ryzen Z1 Extreme gravé en 4 nm. Son CPU composé de 8 cœurs et 16 threads pour une fréquence d'horloge jusqu'à 5,1 GHz se base sur la toute dernière architecture Zen 4 d'AMD. De son côté, le GPU 12 cœurs est cadencé à 2,7 GHz maximum, repose sur l'architecture RDNA 3, et peut délivrer une puissance jusqu'à 8,6 TFLOPs. Une version moins coûteuse de l'Asus ROG Ally a été annoncée, propulsée par un APU Ryzen Z1. Celui-ci est limité à 4 cœurs GPU et dispose par conséquent de performances graphiques bien moindres à 2,8 TFLOPS. Ce modèle n'est pour l'instant pas disponible en France.
Le Steam Deck est moins impressionnant en termes de puissance brute. Son APU Van Gogh peut être considéré comme le prédécesseur de la série Ryzen Z1. Il compte un CPU sous architecture Zen 2 de 4 cœurs et 8 threads jusqu'à 3,5 GHz. Son GPU à 8 cœurs exploite l'architecture RDNA 2 et affiche une fréquence d'horloge jusqu'à 1,6 GHz, de quoi développer environ 1,6 TFLOPs. L'APU du Steam Deck fonctionne entre 5 W et 15 W, alors que celui de la ROG Ally opère entre 7 W et 30 W.
Mémoire et stockage : 512 Go extensibles
Les deux appareils sont équipés de 16 Go de RAM LPDDR5, une quantité tout à fait suffisante pour faire tourner des jeux dans de bonnes conditions puisqu'ils ne sont pas pensés pour le multitâche. L'Asus ROG Ally offre 512 Go d'espace de stockage par l'intermédiaire d'un SSD M2-2230. Pour le Steam Deck, Valve propose trois configurations : 64 Go eMMC, 256 Go SSD NVMe et 512 Go SSD NVMe. Vous pouvez ainsi choisir la solution qui correspond le mieux à votre budget et à vos besoins, sachant que la technologie eMMC est moins rapide que le SSD, mais se montre aussi moins gourmande en énergie.
Notons également que le SSD de l'Asus ROG Ally (interface PCIe 4.0) est plus véloce que celui du Steam Deck (interface PCIe 3.0), permettant d'installer des jeux plus rapidement et surtout de réduire les temps de chargement en jeu. Tous deux permettent d'insérer une carte SD afin d'étendre le stockage, avec des performances forcément inférieures qu'en utilisant le stockage natif. Là encore, c'est la ROG Ally qui se démarque grâce à une compatibilité avec la norme UHS-II, qui autorise des débits de transfert plus rapides que l'UHS-I du Steam Deck.
Autonomie : vous allez devoir recharger souvent
Sur une console portable, la question de l'autonomie est primordiale. Asus comme Valve annoncent une batterie d'une capacité de 40 Wh pour une autonomie comprise entre 2 et 8 heures. Bien entendu, l'endurance des consoles varie énormément selon la luminosité et la définition de l'écran, le logiciel qui est en train de tourner, le mode de performances choisi et bien d'autres paramètres. Vous pouvez espérer atteindre les 5-6 heures d'autonomie en navigation simple, mais le Steam Deck et la ROG Ally ne sont bien sûr pas pensés pour cet usage en priorité. En lançant des petits jeux qui ne sont pas trop gourmands, vous pouvez espérer tenir dans les 4 heures avec la luminosité d'écran à 50 %.
Pour jouer à des titres AAA, la situation se complique. En mode Performances, les deux consoles assurent une autonomie entre 1h30 et 2h. En mode Turbo, la ROG Ally peut même ne pas dépasser l'heure de jeu, relativisant ainsi son avantage de puissance. Si vous désirez profiter vraiment des spécifications de la console portable d'Asus (1080p en bonne qualité avec un nombre d'images par seconde supérieur à 30), mieux vaut avoir la console branchée, ce qui n'est pas toujours possible en mobilité. En moyenne, la ROG Ally semble assurer une meilleure autonomie que le Steam Deck à expérience égale, lorsque l'on baisse la définition et le nombre de fps. L'autonomie est à peu près similaire en laissant les meilleurs paramètres activés.
Ajoutons que la ROG Ally se recharge un peu plus rapidement grâce à son chargeur de 65 W inclus dans la boîte, qui permet de faire passer la batterie de 0 à 100 % en un peu plus d'une heure, selon nos constatations. Le Steam Deck est quant à lui livré avec un chargeur de 45 W.
Logiciel : SteamOS vs Windows 11, des expériences radicalement différentes
L'interface et les possibilités logicielles offertes par les deux consoles sont très distinctes, et c'est peut-être sur cet aspect que vont se décider de nombreux joueurs. Le Steam Deck tourne sous Steam OS 3.0, un système d'exploitation basé sur le noyau Linux, et plus précisément la distribution Arch. Cela fait longtemps que Valve essaie de proposer une expérience pour Steam en dehors du logiciel de bureau pour ordinateur. L'option Big Picture était par exemple pensée pour un affichage sur téléviseur et un contrôle à la manette. Fort de cette expertise, Valve parvient à offrir une UI intuitive particulièrement agréable à parcourir, que ce soit avec les joysticks ou les pavés tactiles.
Pensé comme un PC portable compact avec contrôleurs intégrés, le Steam Deck est aussi bien plus paramétrable et sujet à la bidouille qu'une console de salon par exemple, ou même qu'une Nintendo Switch pour rester dans le champ des consoles portables. Attention toutefois, le Steam Deck est spécifiquement adapté aux joueurs qui jouent sur Steam. Pour accéder à d'autres launchers ou plateformes, l'expérience est bien moins convaincante, et ce malgré la présence Proton pour assurer la compatibilité avec les jeu et applications Windows. De nombreux testeurs ont également remonté des bugs récurrents et des soucis d'optimisations, corrigés peu à peu au gré de mises à jour.
L'Asus ROG Ally tourne sous Windows 11, avec une interface modifiée via la surcouche maison Armoury Crate SE pour s'adapter au format d'une console de jeu portable. Dans certains cas, il faut utiliser le bureau de Windows 11 pour accomplir certaines actions, ce qui n'est pas toujours pratique, surtout à l'écran tactile puisque la console ne propose pas de pavé tactile. La navigation est plus agréable dès lors qu'on utilise l'UI pensée par Asus, que ce soit pour lancer des launchers ou des jeux via un système de tuiles rappelant Windows 8. L'accès aux options et aux paramètres de personnalisation est aussi facilité par Armoury Crate SE, que l'on peut ouvrir d'un simple appui sur un bouton physique de la console.
L'expérience globale est tout de même moins fluide que sur le Steam Deck à cause de Windows 11 en arrière-plan. Mais ce défaut est compensé par un avantage : les utilisateurs peuvent installer les plateformes et jeux Windows de leur choix sans limitation ni difficulté. Vous pouvez donc nativement accéder à votre catalogue Xbox Game Pass et à vos bibliothèques Steam, Epic Games Store, Blizzard Battle.net, GOG Galaxy, Ubisoft Connect, EA App…
Prix : l'Asus ROG Ally est plus chère
Plus puissante, dotée d'un meilleur affichage et d'un design plus soigné, l'Asus ROG Ally est logiquement plus chère que le Steam Deck. Elle est commercialisée au tarif de 799 euros en France.