Au Japon, Nintendo refuse de réparer votre Switch si vous êtes malpoli avec les employés
Les employés de Nintendo Japon peuvent refuser de prendre en charge votre console de jeux si vous vous montrez désobligeant ou trop insistant. Cette mesure faite pour protéger les employés est applaudie de toute part au Pays du Soleil levant.
Nintendo est une compagnie respectueuse de l'environnement, mais aussi des êtres humains. Au Japon, elle a pris une décision que nombre de techniciens SAV dans le monde aimeraient voir adopter dans leur pays. Les employés de la compagnie auront le droit de refuser de réparer la console des clients désobligeants. L’information est très officielle, puisque la société l’a annoncé à travers son compte Twitter et a mis à jour ses conditions d’utilisation.
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Cela semble tomber sous le sens : il faut rester poli avec le petit personnel, surtout si vous avez réellement besoin de ses services. Les employés SAV de Nintendo au pays du Soleil levant ont dû subir de nombreuses vexations pour que les gros pontes de la société se décident à changer leur politique concernant les retours produits, remplacements et autres réparations. Les techniciens victimes de maltraitance physique, verbale ou que les clients auront inutilement accaparés pourront refuser d’offrir leurs prestations. Rappelons que la Nintendo Switch se vend peu ou prou à 300 000 exemplaires par mois au Japon, et a dépassé le cap des 110 millions d'unités vendues dans le monde.
Au Japon, les techniciens SAV de Nintendo sont victimes du harcèlement des clients mécontents
La firme de Kyoto estime que sa clientèle acceptera cette décision. Ses représentants déclarent à Kyodo News : « nous avons pris cette décision après avoir conclu que nos clients la comprendraient grâce à la réputation que nous avons de répondre en toute bonne foi à leurs demandes ». Cette annonce est très bien reçue sur les réseaux sociaux, ainsi que par le ministère de la Santé (qui englobe également celui du travail). Dans un pays à l’image aussi policée que le Japon, et dans lequel les insultes en ligne sont punies d’un an de prison, on n’imaginait pas que les employés de Nintendo puissent être victimes de harcèlement, et qu’il faille par ailleurs édicter une règle pour éviter ce genre de situations.
Le problème est pourtant bien réel. Hiromi Ikeuchi, professeur de psychologie sociale à l’Université du Kansai, remet ce phénomène en perspective. Elle déclare : « ces dernières années, les publications sur les réseaux sociaux ont rendu visible le harcèlement dont les employés sont de plus en plus victimes dans tous les secteurs d’activité. L’attitude des clients évolue également ». À l’instar de Mme Ikeuchi, nombre d’experts estiment que la décision de Nintendo amènera peut-être un changement sociétal et qu’elle pourrait aussi avoir un effet positif sur les autres entreprises.
Source : Eurogamer