Audacity dément espionner ses utilisateurs mais contredit ce que disent ses nouvelles CGU
Muse Group, récent acquéreur d’Audacity, est revenu sur les accusations d’espionnage du logiciel faisant suite au changement des CGU en matière de collecte de données. Selon son chef de la stratégie, aucune information personnelle ne sera revendue à des sociétés terces. Problème : c’est précisément l’inverse de ce qui est écrit dans la documentation du programme.
En mai dernier, la firme russe Muse Group a racheté Audacity, le populaire logiciel open source d’enregistrement et d’édition de fichiers audio. S’en en est suivie une mise à jour de ses conditions d’utilisation qui n’a pas manqué de déplaire à ses utilisateurs. En effet, il y est désormais noté que le programme collecte un certain nombre de données personnelles, comme le système d’exploitation, le pays de résidence ou encore l’adresse IP de son propriétaire.
En outre, les internautes se sont inquiétés de la mention de données collectées pour des raisons de sécurité à la demande des autorités. Rapidement, Audacity s’est retrouvé qualifié de spyware, certains avançant même l’hypothèse qu’il utiliserait le micro de l’appareil pour enregistrer des conversations. Daniel Ray, chef de la stratégie chez Muse Group, a tenu à répondre à ces accusations, réfutant toute allégation d’espionnage.
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Audacity répond aux accusations, mais s’emmêle les pinceaux
« Nous pensons que les inquiétudes sont dues en grande partie à une formulation maladroite de la politique de confidentialité, que nous sommes en train de rectifier », a déclaré Daniel Ray avant de promettre qu’une « version révisée » sera bientôt publiée. Le cadre a également souhaité se montrer rassurant en garantissant que « aucune donnée n’est et ne sera revendue à des sociétés tierces ». Cette affirmation rentre néanmoins en contradiction avec ce qui est écrit dans les CGU d’Audacity.
En effet, le document stipule bien que les données collectées peuvent se retrouver dans les mains d’un « acheteur potentiel ». Difficile donc de démêler le vrai du faux. Aussi floue soit-elle, la politique de confidentialité indique bel et bien que les données des utilisateurs peuvent être revendues, contrairement aux dires de Daniel Ray. Ce dernier continue par ailleurs d’aller à l’encontre des nouveautés intégrées aux CGU.
« Nous ne collectons pas de données supplémentaires au-delà des points énumérés ci-dessus, à quelque fin que ce soit. […] Nous ne collectons ni ne fournissons aucune information autre que les données décrites ci-dessus avec une entité gouvernementale ou un organisme judiciaire ». Il précise enfin que « la version actuelle 3.0.2 ne prend pas en charge la collecte de données et n’intègre aucune fonctionnalité réseau ». Autrement dit, c’est le moment ou jamais de télécharger le logiciel si vous souhaitez en profiter sans avoir à partager vos informations personnelles.
Source : Github