Autopilot : Tesla jugé non coupable pour le décès de plusieurs conducteurs, mais l’affaire n’est pas terminée
L'enquête de longue haleine de la NHTSA sur l'Autopilot de Tesla s'est finalement clôturée. Elle a révélé des manquements dans la surveillance des conducteurs malgré des années d'améliorations techniques. Une nouvelle investigation examine désormais l'efficacité des récents correctifs.
Depuis son introduction, l'Autopilot de Tesla a été présenté comme une révolution dans la conduite assistée. Ce nouveau type de conduite promet une sécurité et un confort accrus pour les conducteurs. Toutefois, une série d'accidents graves associés à ce système a rapidement attiré l'attention des régulateurs. Ces derniers ont dévoilé des écarts importants entre les promesses de l’entreprise et la performance réelle de cette technologie, vendue comme révolutionnaire. Des enquêtes ont été lancées et elles ont soulevé des craintes et des doutes sur la capacité des systèmes autonomes à garantir la sécurité de ses passagers et autres occupants de la route sans supervision humaine complète.
La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l'organisme régulateur de la sécurité routière aux États-Unis, a lancé une enquête minutieuse en 2021 à la suite de l'enregistrement de plusieurs accidents, dont 13 mortels, impliquant l'Autopilot de Tesla. Ces accidents ont touché plus de 830 000 véhicules équipés de cette technologie. L'institution a rigoureusement examiné la fiabilité de ce système dans une variété de situations de conduite. Les conditions testées étaient diverses, incluant la conduite en ville, sur autoroute, et dans des conditions météorologiques complexes. L'objectif était de comprendre comment la technologie réagissait sous différents types de stress et scénarios.
Les systèmes de surveillance du conducteur étaient insuffisants
Au fil de l'enquête, il est devenu évident que les dispositifs de surveillance du conducteur de Tesla, bien que technologiquement avancés, étaient insuffisants pour prévenir l’utilisation incorrecte de l'Autopilot. Malgré les avertissements et les mises à jour logicielles, de nombreux conducteurs ont continué de surestimer les capacités du système, aboutissant à des accidents qui auraient pu être facilement évités. Les rapports de la NHTSA ont indiqué des défaillances importantes dans la façon dont les conducteurs étaient alertés de reprendre le contrôle de leur véhicule.
Face à ces problèmes, Tesla a été contraint de rappeler plusieurs millions de véhicules, 2 millions pour être exact, afin de mettre à jour le logiciel de l'Autopilot. L’entreprise a ainsi ajouté des fonctionnalités améliorées pour assurer une meilleure surveillance et un engagement constant du conducteur. Cette nouvelle version visait notamment à renforcer les alertes en cas de perte d'attention du conducteur, une mesure jugée nécessaire par la NHTSA. En outre, le constructeur a introduit des améliorations dans la détection de l'attention en utilisant des capteurs plus avancés et des algorithmes améliorés pour évaluer l'état de sa vigilance.
Une nouvelle enquête est ouverte pour contrôler les correctifs de Tesla
L'enquête a donc conclu que le système Autopilot permettait une conduite trop autonome et que les avertissements demandant au conducteur de rester attentif n'étaient pas suffisants pour empêcher les gens de se reposer entièrement sur le système. C’est cela qui a conduit à des situations où les conducteurs n'étaient pas préparés à reprendre le contrôle du véhicule, et donc, provoqué des accidents.
Malgré sa conclusion, la NHTSA a immédiatement initié une nouvelle investigation pour évaluer l'efficacité des mesures correctives appliquées par Tesla. Cette démarche nous montre bien que les autorités réglementaires continuent de rester vigilantes. Elles sont déterminées à assurer que les innovations technologiques dans le domaine automobile ne compromettent pas la sécurité publique. Cette nouvelle enquête se concentre maintenant sur les modifications récentes apportées par Tesla et cherche à déterminer si elles répondent de manière adéquate aux préoccupations précédemment identifiées par l'organisme régulateur de la sécurité routière des États-Unis.
L'issue de ces enquêtes aura un impact réel sur l'ensemble de l'industrie automobile. Elles vont imposer des normes plus strictes pour le développement et l'implémentation des technologies de conduite autonome. Les fabricants de véhicules seront désormais tenus de démontrer non seulement l'efficacité mais aussi la sécurité totale de leurs systèmes avant leur mise en marché. Leur but est bien sûr d’assurer une cohabitation en toute sécurité entre les voitures sans conducteur et les usagers de la route. Cette régulation accrue pourrait également encourager d'autres constructeurs à adopter des stratégies plus prudentes dans le développement de leurs véhicules autonomes.