Batteries : cette pile aux nano-diamants radioactifs délivre de l’électricité pendant 28 000 ans !
Une startup californienne, NDB, est sur le point de lancer un nouveau type de batterie qui tire son électricité de nano-diamants radioactifs. Ces derniers renferment du carbone 14 radioactif extraits des déchets les plus dangereux de l'industrie nucléaire. La startup assure que leur pile est sans danger, car elle protège l'utilisateur des radiations grâce à leur enveloppe de diamant.
La startup NDB a annoncé fin août avoir débuté ses premiers tests en bêta d'un nouveau type de batterie radioactive. L'idée est de délivrer de l'énergie pour toute la durée de vie d'un appareil, sans avoir besoin de recharger ou de changer la pile. Jusqu'alors, les batteries radioactives restaient cantonnées à des applications de niche, de façon très encadrée en raison de leur coût et des risques évidents inhérents à la production électrique à partir d'isotopes fissiles.
NDB affirme que ses nano-diamants n'émettent pas plus de radioactivité que le corps humain
L'un des exemples célèbres de batterie radioactive, ce sont par exemple les batteries RTG des sondes Voyager 1 et 2. Les RTG utilisent un isotope radioactif (généralement du Plutonium 238, Strontium 90, Polonium 210 ou Américium 241) pour créer une différence de chaleur sur des thermocouples qui produisent alors un peu d'électricité en continu, mais pendant une longue période allant jusqu'à plusieurs dizaines d'années.
Voyager 1 a ainsi été lancé le 5 septembre 1977 – 43 années et 20 jours plus tard, la sonde est toujours alimentée en électricité et des équipes lui envoient des commandes et récupèrent encore des données avec succès. Même si entre-temps le centre de contrôle de la mission a peu a peu éteint la plupart des instruments de la sonde à cause de la baisse progressive du voltage causée par la demi-vie de la source radioactive.
La solution proposée par NDB est un peu différente – et surtout bien plus économique et moins dangereuse. L'idée de NDB est de revaloriser certains déchets nucléaires dans ses piles. La startup propose ainsi de récupérer le carbone 14 issu de l'industrie nucléaire pour les retraiter dans des nano-diamants stables, presque indestructibles et émettant très peu de rayonnements à l'extérieur du cristal. L'dée c'est que le carbone 14 sera enrobé de carbone 12 non radioactif. En se décomposant le carbone 14 libère de l'énergie sous forme d'électrons dans le cristal.
Densité énergétique et durée de vie record
Il est alors possible de récolter directement les électrons à la surface du cristal. Celui-ci étant lui même particulièrement solide. De quoi éviter des rejets radioactifs catastrophiques en cas d'accident (crash de voiture, d'avion, perte de la batterie ou de l'appareil, etc.). Le PDG de NDB, Nima Golsharifi, l'affirme : “La batterie n’émet pas plus de radioactivité que le corps humain“.
NDB affirme que les premières batteries seront commercialisées d'ici 2 à 5 ans. Leur pile promet une densité énergétique 57 000 fois supérieure aux batteries Lithium-Ion – et pourrait délivrer jusqu'à 28 000 ans d'autonomie. Bien que dans les faits, le modèle actuel, est plutôt destiné à une durée de vie de 9 ans. Ce type de batterie est idéal pour des applications comme les pacemakers, où le changement de batterie implique une opération à coeur ouvert.
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Mais aussi dans l'industrie spatiale, ainsi que, si l'innocuité des nano-diamants radioactifs pour la santé humaine se confirme, pour des applications grand public. Rendre la technologie grand public semble d'ailleurs ici l'une des plus grandes ambitions du projet. Que pensez-vous de ces batteries radioactives ? Pensez-vous qu'elles trouveront leur place dans des appareils grand public à plus ou moins court terme ? Partagez votre avis dans les commentaires.
https://youtu.be/ksMXbhftBbM
Source : 20 Minutes