Bbox Miami : prise en main de la première box sous Android !
C'est donc aujourd'hui que Bouygues a présenté pour la deuxième fois sa Bbox Miami. A quelques semaines de sa commercialisation, la box sous Android révèle ses derniers petits secrets et nous confirme au moins une chose. Une mini-révolution est en marche avec un appareil qui souhaite rendre véritablement smart nos chères télévisions. Bouygues a-t-il remporté son pari ?
A l'origine du projet Bbox Miami, il y a comme toujours une analyse du marché. L'équipe en charge du projet constate ainsi qu'il n'y a guère d’interopérabilité entre les différentes box du marché. Ce qui signifie par exemple que pour sortir un épisode de Asphalt (Gameloft) sur une Freebox Revolution, il faut obtenir des accords exclusifs entre constructeur et éditeur. Une situation qui a donc tout d'un rapport perdant-perdant.
Le manque d'uniformisation de l'offre existante révèle très vite les limites d'un marché qu'il est dès lors impossible de s'approprier. Ainsi, les développeurs, qui font la force de Android, iOS et Windows Phone, ne pouvaient pas venir enrichir ces systèmes pourtant stratégiques car directement branchés sur la télévision. C'est alors qu'un ingénieur de chez Bouygues eut l'idée d'introduire Android sur la Bbox.
Une interface simple et puissante
Le mot d'ordre est clair pour Bouygues. Oubliez tout ce que vous connaissez. La smart TV arrive avec la Bbox Miami. Pour autant, loin de jouer les fier-à-bras, le FAI aura surtout vanté le côté start-up de ce projet qui était à la base une expérimentation de techniciens qui a bien grandi depuis. Et si le mot Netflix (d'ailleurs présent, tout comme le X à la demande) a été prononcé, ce n'est probablement pas un hasard.
Du service de SVOD arrivé récemment sur le marché français, Bouygues a compris qu'une interface facile d'accès peut faire toute la différence et que le système de recommandations est la clé de voûte d'un ensemble cohérent. Ainsi le système utilisé a été conçu par Spideo et apprend des usages de l'utilisateur en tenant compte de l'heure. En pratique, si le dimanche matin à 10h, vous avez l'habitude de mettre les enfants devant l'écran, les recommandations seront très orientées dessin-animé.
En revanche, le dimanche soir à 20h, les recommandations pourront être très différentes. La démarche fait penser au Nokia Z Launcher sur nos smartphones. Le système est néanmoins amené à évoluer. Il n'y a pas encore de gestion multi-profil contrairement à Netflix donc.
L'autre réjouissance de la Bbox Miami réside dans sa grande intuitivité. La télécommande fournie est on ne peut plus simpliste. A l'exception de boutons reprenant les motifs de la barre de navigation de Android 4, celle-ci ne se distingue pas d'une télécommande conventionnelle. D'ailleurs, le Android 4.2.2 installé au lancement laissera prochainement sa place à Android Lollipop dès que Bouygues aura tout adapté à sa surcouche exclusive.
La surcouche en question, conçue par la start-up française iFeelSmart et le designer américain Dale Herigstad (qui a travaillé avec Steven Spielberg sur Minority Report …), est un modèle du genre. Tout est fluide, le multi-tâche, les informations sur les programmes en cours ou à venir. L'ensemble respire la sobriété et l'efficacité. Il ne reste plus qu'à chasser quelques petits bugs qui auront tout de même été responsables de quelques crash du système avec reboot obligatoire.
Signalons qu'il est possible d'enregistrer sur la mémoire interne de la Bbox Miami (16 Go de stockage dont 4 Go environ occupés par le système) mais aussi sur un disque dur en USB ou sur carte SD. Seule contrainte, le programme ainsi enregistrée ne sera lisible que sur le Bbox Miami qui a servi à l'enregistrement. Par-contre tous les flux vidéo devraient être enregistrables. Une info que nous vérifierons avec attention lors de la sortie.
Une fiche technique qui assure
La Bbox Miami dispose avant tout d'un processeur pensé pour les flux télévisuels, entendre par là équipée d'un tuner adéquat. Ainsi, on oublie Qualcomm et ses Snapdragon, Bouygues a donc privilégié un CPU quad-core ARMADA 1500 PRO 4K de Marvell cadencé à 1,2 Ghz. Il était possible de voir la puce décoder du 4K sur un écran spécialement équipé. Mais impossible de savoir si ladite fonction sera opérationnelle dès le lancement ou sous forme de mise à jour.
A lire également : la Bbox Miami décode nativement un flux vidéo 4K.
Aucune ventilation n'est à noter puisque la nouvelle Bbox a préféré le refroidissement passif. Dans les faits, impossible de nier la chauffe de la box par ailleurs très compacte (15 x 15 x 3,6 cm), mais à titre de comparaison cela ne semble pas aller au-dessus d'une PlayStation 4 après une séance intense de jeu. Bouygues assure avoir testé en long et en large sa configuration afin d'éviter de malencontreux premiers retours.
La connectique adopte rien que du classique aujourd'hui, à savoir une prise Ethernet, une sortie HDMI, une sortie optique S/PDIF, un tuner TNT et l'inévitable port d'alimentation. Notons aussi la présence d'un port USB 2.0, d'un lecteur de carte SD sur le côté droit de l'appareil.
Une offre logicielle conséquente dès le lancement
Forte d'être intégrée à l'écosystème de Android, la Bbox Miami se targue même le luxe d'être approuvé par Google et intègre ainsi les Google Play Services sans oublier les Google Apps. Ce qui provoque aussi quelques aberrations (Google impose ainsi la présences d'applications maison comme Contact ou Agenda … sur la télévision).
Mais l'avantage certain d'une telle méthode réside dans l'immense choix logiciel à disposition immédiatement. Si la plupart des applis de replay des chaines francophones sont déjà toutes préinstallées dans la box, il n'y a qu'un pas avant d'envisager pouvoir jouer à Republique, The Walking Dead ou Modern Combat sur sa TV. Le seul obstacle est d'ordre contractuel. Pour faire simple, chaque développeur devra obtenir une validation “TV” pour avoir son application sur le Play Store.
Pour l'heure, Gameloft propose 6 jeux freemium (avec des achats in-app donc) pour le lancement, et d'autres à venir. Si il n'a pas été possible de voir Dungeon Hunter 4, en revanche, Moi, Moche et Méchant était jouable avec une manette Mad Catz en Bluetooth (vendue séparément). A l'exception d'un manque de fluidité sur les arrières-plans, la version finale devrait corriger ça, l'ensemble profitait bien de l'immense diagonale proposée.
Cette possibilité d'exploiter des périphériques en Bluetooth (clavier, manettes …) facilitera la vie à plus d'un utilisateur. Il faudra simplement s'assurer de la compatibilité du matériel avec Android.
Les smartphones et les smartwatches s'invitent à la fête
Certes l'option n'est pas nouvelle mais elle a le mérite de s'intégrer à un tout cohérent où la logique force le respect. A condition d'avoir son smartphone relié au même réseau que la Bbox Miami (un code chiffré et un QR code se charge de vérifier l'appareillage), il devient possible de télécommander sa télévision. Jusqu'ici, rien d'extraordinaire, pourtant, à l'usage, l'idée se montre bien pensée.
Dans la droite lignée de ce qu'affiche la box à l'écran, l'application pour les appareils mobiles hérite non seulement de la même charte graphique (nous avons ainsi appris que le code de base est identique, seule l'interface utilisateur a fait l'objet de modifications en rapport avec les petites diagonales) mais permet ainsi de piloter intégralement chaque fonctionnalité de la Bbox Miami.
Enregistrer son émission préférée ou bien utiliser le clavier virtuel de son précieux permet par exemple une utilisation plus facile de Chrome … D'une manière certes plus simplifiée encore, les smartwatches sous Android Wear disposent des mêmes types de contrôle bien qu'il soit moins agréable de consulter les résumés d'un programme sur les montres connectées. L'application mobile sera disponible dès le lancement sur Android et iOS, pas de version Windows Phone prévue pour le moment.
Une sortie attendue en Janvier 2015
Avec de telles promesses, il semble inutile d'écrire combien la Bbox Miami s'est montrée prometteuse. Dotée d'une surcouche délicieusement bien pensée pour une utilisation sur sa télévision, d'un accès simple, du geek Android aux plus technophobes grâce à un ingénieux système de navigation “déroulant”, la Bbox Miami semble se lancer dans les meilleures conditions possibles.
Reste à voir l'accueil que lui réservera le public en Janvier prochain pour 25,99 euros par mois. Quoiqu'il en soit, avec la Bbox Miami, Bouygues innove en se basant sur le meilleur du moment et nous avons déjà hâte d'observer les réactions de la concurrence.