La Belgique va lancer une procédure pour interdire les loot boxes en Europe
L'affaire des loot boxes et des microtransactions in-game n'est pas terminée. La Belgique a annoncé par l'intermédiaire de son ministre de la justice Koen Geens que les coffres payants aux contenus aléatoires seront désormais considérés comme des jeux d'argent. Il veut les interdire en Belgique mais aussi dans l'ensemble de l'Union Européenne.
La Belgique confirme sa ferme intention d'interdire les loot boxes dans les jeux vidéo. Et entend bien étendre la mesure à l'ensemble de l'Union Européenne. Une enquête sur Star Wars Battlefront II et Overwatch avait été ouverte par la commission des jeux de hasard pour déterminer si le système consistant à proposer des coffres aux contenus aléatoires était du “gambling”. Le verdict est donc positif, la commission considérant qu'on entre dans le domaine du jeu d'argent et de hasard. Elle estime que les loot boxes représentent une “association entre l’argent et l’addiction”.
La Belgique veut faire interdire les loot boxes en Europe
Le ministre de la justice belge en personne, Koen Geens, s'est emparé de l'affaire. “Mixer du jeu d’argent et des jeux vidéo, spécialement pour un public jeune, est dangereux pour la santé mentale des enfants”, a-t-il expliqué. Le gouvernement belge espère donc protéger les plus jeunes du risque d'addiction que peut engendrer ce type de microtransactions. On se souvient de l'histoire de ce père de famille canadien qui avait reçu une facture de 8000 dollars sur FIFA à cause de son fils. Koen Geens a par ailleurs indiqué que la Belgique allait soumettre le problème à l'Union Européenne pour “tenter de les bannir” sur tout le territoire.
La polémique avait commencé avec la sortie de Star Wars Battlefront II, pour lequel EA avait été contraint de retirer les microtransactions face à la colère des joueurs. A l'origine, débloquer le personnage de Dark Vador coûtait par exemple environ 200 dollars d'achats en coffres à contenus aléatoires. Aux États-Unis, Chris Lee, élu de l'État d'Hawaii, a également dénoncé “ces boîtes de loot et ces microtransactions conçues pour exploiter des failles psychologiques de la même manière que les casinos”. Il a qualifié Star Wars Battlefront II de “casino en ligne aux couleurs de Star Wars conçu pour forcer les enfants à dépenser de l’argent”. Il a indiqué vouloir interdire la vente des jeux proposant des loot boxes payantes aux moins de 21 ans, l'âge légal pour participer à des jeux de hasard aux États-Unis.
En France, la question a été soulevée par Jérôme Durain. Le sénateur français a indiqué vouloir protéger les gamers « des dérives » des microtransactions. Il critique non pas le phénomène d'addiction mais le principe du pay-to-win qui consiste à payer plus que ses adversaires pour devenir plus fort. A contre-courant de cette pensée, un analyste bancaire estimait lui que les jeux vidéo ne sont pas assez chers et proposent actuellement un rapport prix-temps de jeu trop important comparé aux autres formes de divertissement.