Bitcoin : le minage libère 20 mégatonnes de CO2 par an dans l’atmosphère, autant que l’Irlande !
Le Bitcoin est-il mauvais pour l'environnement ? Le minage décentralisé nécessaire au fonctionnement de la crypto monnaie est extrêmement peu efficient, et libère des quantités astronomiques de CO2 dans l'atmosphère. Et cela devrait empirer, avertit une enquête du Guardian qui s'inquiète des conséquences à long terme d'une trop haute valorisation du cours du Bitcoin.
Le Bitcoin qui repose sur une architecture totalement décentralisée dépend de millions de “Miners” à travers le monde pour fonctionner. Ces Miners mettent à la disposition du réseau des ressources, comme par exemple du temps CPU et GPU, et plus récemment des ASICs pour réaliser des opérations cryptographiques nécessaire à la validation des transactions. Le problème c'est qu'utiliser de nombreuses machines inefficientes est par définition très inefficace en termes de consommation électrique.
Bitcoin : le minage a un impact important en termes d'émissions de CO2
Et pose de vrais problèmes économiques et environnementaux. 80% des sommes gagnées par les mineurs dans le cadre de leur activité servent à financer leur consommation électrique. Dans une enquête du Guardian, le journaliste Alex Hern affirme ainsi que la consommation électrique du réseau ne cesse de grimper : elle serait aujourd'hui de 42TWh, ce qui équivaut à 20 mégatonnes de CO2, ou “un million de vols transatlantiques”. Ce qui commence à être significatif.
Et le problème c'est que rien ne semble pour l'instant indiquer que les choses vont changer dans le bon sens. En effet, miner du Bitcoin n'en rapporte pas beaucoup, mais plus il gagne en valeur, plus cela devient intéressant. Or le bitcoin continue d'être un succès avec un cours supérieur à 5600 € pour 1 BTC au moment où nous écrivons ces lignes. Selon les projection du Credit Suisse, un Bitcoin à 50.000 dollars signifierait une consommation multipliée par 10.
Bitcoin : consommer toute l'énergie produite dans le monde, bientôt rentable ?
Et avec un bitcoin à 1,1 millions de dollars l'unité, le Credit Suisse estime qu'il deviendrait alors profitable de consommer pratiquement l'ensemble de la production énergétique de la planète ! Alex Hern résume ainsi très bien la dimension ubuesque de la situation : “le minage de Bitcoin est une compétition dont l'objectif est de gaspiller le plus d'électricité possible en réalisant des opérations arithmétiques sans but, des milliards de milliards de fois par seconde”.
Il relève que de nombreuses autres cryptomonnaiesque le Bitcoin comme Ethereum sont également concernées par ce problème. Et la solution n'est pas forcément où on le pense : chaque génération de matériel de minage ASIC apporte des gains énergétiques importants, mais cela encourage les mineurs à se doter de davantage de machines ce qui au final maintient leur niveau de consommation électrique. En revanche, changer de méthode de validation des transactions aboutirait sur de bien meilleurs résultats.
Ethereum, par exemple, devrait prochainement passer au “Proof-of-stake”, qui maintient un haut niveau de sécurité tout en diminuant la difficulté des problèmes arithmétiques et donc la consommation. Mais le passage à un mode différent de validation des transactions n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. En effet le “Proof-of-stake” implique que plus l'on possède de cryptomonnaie, plus on peut espérer en gagner. Ce qui risque d'aboutir sur une re-concentration du réseau autour de fermes géantes par lesquelles tout transite et risque aussi de décourager les aspirants mineurs. Un risque à accepter pour sauver la planète ?