Canal+ obtient le blocage de sites pirates diffusant le MotoGP, les géants du web doivent obéir

Le piratage des courses MotoGP prend de l’ampleur, surtout en France où l’intérêt pour la discipline explose. Pour la première fois, un acteur majeur d’Internet est contraint d’intervenir directement. Cloudflare a reçu l’ordre de bloquer l’accès à plusieurs sites illégaux, sous peine d’amende.

piratage motogp

En France comme ailleurs en Europe, la lutte contre le piratage sportif change d’échelle. Jusqu’ici concentrées sur les fournisseurs d’accès à Internet, les actions judiciaires visent désormais des services plus en amont, comme les DNS publics ou les réseaux de distribution de contenu. En 2024, Canal+ avait déjà obtenu une décision contraignant Cloudflare, Google et Cisco à intervenir directement. En Espagne, la ligue de football LaLiga a aussi obtenu l’autorisation de bloquer des adresses IP partagées, au risque d’impacter des utilisateurs sans lien avec le streaming illégal.

C’est dans ce contexte que le tribunal judiciaire de Paris a rendu une décision inédite le 28 mars 2025. À la demande de Canal+, détenteur des droits de diffusion de MotoGP en France, la justice ordonne à Cloudflare de bloquer l’accès à quatorze sites diffusant illégalement les courses. L’injonction s’étend à tous ses services, dont le DNS, le CDN et les proxies. Elle prévoit également le blocage dynamique de tout site futur identifié par l’autorité de régulation ARCOM.

Cloudflare doit bloquer les sites de streaming de MotoGP jusqu’à fin 2025

L’ordonnance impose à Cloudflare de mettre en œuvre ces blocages dans un délai de trois jours. En cas de refus, l’entreprise s’expose à une amende de 5 000 euros par jour et par site. Lorsqu’un utilisateur en France tente désormais d’accéder à un domaine visé, il est redirigé vers une page affichant une erreur HTTP 451, indiquant un contenu inaccessible pour des raisons légales. Le blocage restera actif jusqu’à la dernière course de la saison, prévue le 16 novembre 2025.

Cloudflare a tenté de se défendre en soulignant qu’il ne diffuse pas directement les contenus, mais qu’il se contente de les acheminer ou de les mettre en cache. Des arguments jugés insuffisants par la justice française, qui considère l’entreprise comme un acteur essentiel dans l’accès aux flux pirates. Cette décision, si elle inspire d'autres pays, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le piratage sportif en ligne. D'autres plateformes techniques pourraient bientôt être contraintes d’agir elles aussi.


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