Ce constructeur chinois débarque en France avec une berline électrique à moins de 40 000 €, la Tesla Model 3 a du souci à se faire

Sixième plus grand constructeur automobile en Chine, BAIC annonce son arrivée en France. Trois véhicules viennent d'être homologués et seront commercialisés au second semestre 2024 : deux SUV et une berline électrique. Nous avons pu les découvrir en avant-première.

À chaque mois ou presque son nouveau constructeur chinois. Après Xpeng le mois dernier, c'est au tour de BAIC d'annoncer son arrivée en France. Fondée en 1958, Beijing Automotive Group Co. compte parmi les principaux constructeurs automobiles du pays et commercialise plusieurs marques dont Beijing. C'est d'ailleurs celle-ci qui aura les honneurs avec trois modèles qui ont reçu leur homologation et qui seront lancés chez nous dès la rentrée 2024 normalement.

Nous avons pu les découvrir en avant-première dans le cadre de leur présentation à de potentiels distributeurs multi-marques. Contrairement aux autres constructeurs chinois qui misent avant tout sur l'électrique, BAIC a adopté une stratégie plutôt étonnante. En effet, sur les trois voitures annoncées, deux sont des SUV (le segment de marché le plus vendu) 100 % thermiques sans la moindre hybridation.

Le Beijing X55 II long de 4,6 m et doté d'un moteur de 1.5 l de 177 ch, et le Beijing X7 encore plus grand à 4,7 m et doté d'un moteur 1.5 l là encore mais un peu plus puissant avec 188 ch environ. BAIC ne néglige pas l'électrique pour autant avec la Beijing EU5, une berline qui devrait être commercialisée à un prix très agressif.

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Beijing EU5 veut concurrencer la Tesla Model 3

Lancée en 2014 dans une version essence, la berline de Beijing a connu une première version électrique en 2015. Prisé par les taxis et les VTC de Pékin, ce modèle a bénéficié de plusieurs restylages, qui ont abouti à la Beijing EU5 que l'on devrait voir arriver sur les routes de l'hexagone à la fin de l'année.

Il s'agit d'une berline tout ce qu'il y a de plus classique, et qui affiche des dimensions de 4 650 mm de long, 1 820 mm de large et 1 510 mm de haut. Son design reprend des éléments déjà vu ailleurs comme les feux de jour à LED en C, qui rappellent beaucoup la Volkswagen Golf, ou le bandeau horizontal à la base du capot à l'instar de la berline de BYD. Point d'éclairage LED pour la Beijing EU5 au-delà des feux de jour et du feu de stop arrière, le constructeur ayant fait le choix de l'halogène probablement pour baisser les couts.

Par ailleurs, si la ligne promet un cx favorable à l'aérodynamique si importante sur une voiture électrique, on remarque que la Beijing EU5 fait une croix sur les poignées de portières affleurantes ou les enjoliveurs aéros sur les jantes en alliage d'aluminium de 17 pouces. 

Un intérieur fonctionnel à défaut d'être sensationnel

À bord, l'ambiance est austère et trahit le positionnement d'entrée de gamme du véhicule. Surtout avec son écran central d'infodivertissement de 9 pouces qui semble être posé sur le tableau de bord et qui rappelle des modèles thermiques d'un autre temps, comme par exemple les anciennes Mercedes.

La preuve avec les buses d'aération rondes qui semblent elles aussi empruntées à la marque allemande. Dans tous les cas, les assemblages sont soignés malgré les plastiques durs tous azimuts, et le véhicule se veut pratique au quotidien. En témoignent par exemple les commandes pour régler la climatisation ou le bouton dédié à l’ouverture du coffre depuis le siège conducteur. En effet, celui-ci ne peut pas s'ouvrir de l'extérieur, preuve supplémentaire s'il en faut que la Beijing EU5 vise encore et surtout une clientèle de professionnels.

À propos des sièges, ceux-ci sont habillés de PVC et uniquement réglables manuellement, sur six niveaux pour le siège conducteur, et quatre niveaux pour le passager.

Outre l'écran central d'infodivertissement, la Beijing EU5 est également équipée d'un deuxième écran de 7 pouces derrière le volant, qui est lui dédié à l'instrumentation numérique.

La console centrale accueille la commande de la boite de vitesses automatique avec une molette que l'on tourne pour activer la marche avant ou arrière. On note également la présence d'une prise 12 Volts et de deux ports USB qui sont uniquement de type A.

Deux autres prennent place à l'arrière de la Beijing EU5 tandis que les passagers bénéficient d'un bel espace aux jambes grâce à l'empattement de 2 670 mm.

Trois personnes peuvent prendre place à l'arrière grâce à l'absence de tunnel de transmission et le coffre affiche une contenance de 430 litres. 

Nous avons aussi pu jeter un œil sous le capot avant de la Beijing EU5 pour constater que la berline électrique ne proposait aucun frunk pourtant si pratique pour ranger les câbles de recharge par exemple. Un espace supplémentaire est également disponible sous le plancher de la malle de coffre, mais étonnamment, celui-ci est occupé par une roue de secours.

Jusqu'à 401 km d'autonomie pour la Beijing EU5

Si les Beijing X55 II et Beijing X7 étaient immatriculées pour la présentation en avant-première, ce n'était pas le cas de la Beijing EU5. Nous nous sommes donc contentés d'une présentation statique en attendant les essais à proprement parler plus tard dans l'année.

Dotée d'un unique moteur électrique qui développe une puissance maximale de 120 kW soit 163 ch, et 240 Nm de couple, la Beijing EU5 ne risque pas de faire de l'ombre à la Tesla Model 3 en matière de performances. D'ailleurs le constructeur n'a communiqué aucun chiffre sur ce point précis, qu'il s'agisse de la vitesse maximale ou du temps nécessaire pour passer de 0 à 100 km/h. Il faudra donc uniquement se contenter de la consommation annoncée à 13,7 kWh/100 km.

Le moteur électrique de la Beijing EU5 est alimenté par une batterie lithium CATL à refroidissement liquide dont la capacité n'a pas été annoncée mais que l'on peut estimer à 45 kWh environ. Ainsi équipée, la berline électrique peut prétendre à une autonomie de 401 km sur une seule charge. Une opération qui demandera d'ailleurs jusqu'à 30 minutes pour passer de 30 % à 80 %. À titre de comparaison, les concurrentes sur le même segment demandent le même temps mais pour passer de 20 % à 80 %. Une charge complète en courant alternatif (de 0 % à 100 % donc) prendra environ neuf heures.

Si elle affiche un équipement moins riche qu’une Tesla Model 3 et des performances modestes, la Beijing EU5 promet néanmoins d'être commercialisée à un tarif très agressif si l'on en croit les représentants de la marque.

Plus précisément, ils ont confirmé que leur berline serait moins chère que celle du constructeur américain. Quand on sait que la Model 3 Propulsion se négocie actuellement à partir de 39 990 € en France, on pourrait donc tabler sur un tarif inférieur pour l'EU5. Il faudra néanmoins attendre encore quelques mois pour tout savoir sur cette berline électrique, qui ambitionne de devenir la plus abordable sur son segment.

 

 

 

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