Ce jeu remet au gout du jour le Tower Defense. Notre preview de Kunitsu-Gami Path of the Goddess
Kunitsu-Gami Path of the Goddess de Capcom sort le 19 juillet sur PS5/PS4, Xbox et PC. Une curiosité estivale s’appuyant sur une direction artistique marquée et un gameplay hybride, mêlant stratégie, gestion et action. Nous avons eu l’opportunité d’essayer Kunistu-Gami pendant plusieurs heures. Voici nos impressions sur cette bonne surprise.
Vous connaissez certainement le genre de jeu appelé « Tower Defense ». Le principe est relativement simple : des vagues successives d’ennemis vous envahissent et vous devez défendre votre territoire. Chaque niveau est l’occasion de découvrir de nouvelles unités, de nouveaux ennemis, de nouveaux pouvoirs et de nouvelles cartes toujours plus complexes.
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S’il existe des jeux « Tower Defense » depuis les années 90, comme Dungeon Keeper, le genre s’est popularisé sur PC et sur smartphone dans les années 2000. Parmi les jeux les plus connus, citons Element TD, Crystal Defender, Plant vs Zombies ou encore Dungeon Defenders. Et le genre continue d’être alimenté régulièrement, ajoutant des éléments de gameplay pour apporter de la diversité et de la profondeur.
Kunitsu-Gami : Path of the Goddess est l’un d’entre eux. Officialisé en juin 2023, il sortira sur PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series X/S et sur PC le 19 juillet. Vous l’avez peut-être découvert grâce au trailer diffusé par l’éditeur japonais à l’occasion du Summer Game Fest (que nous avons placé en fin de cet article). Et si vous n’aviez pas saisi toutes les nuances du gameplay avec cette vidéo, sachez que vous n’êtes pas seuls. Bien au contraire, Kunitsu-Gami nécessite bien plus qu’une bande-annonce de quelques minutes pour bien appréhender ses subtilités.
Pour bien comprendre cela, nous avons eu l’opportunité de prendre en main une version avancée du jeu pendant une session de quelques heures, le temps d’assimiler les mécaniques de base du jeu, une partie de l’histoire et surtout les nuances de l’esthétique si particulière de Kunitsu-Gami. Notez que nous avons joué à cette preview sur Xbox Series X et que certains détails pourraient être modifiés d’ici la sortie.
Une direction artistique inattendue
Et cela commence avec la direction artistique choisie par Capcom. Celle-ci est visuellement très particulière, fortement inspirée du folklore japonais, notamment des yokai, mais également de la dark fantasy de H.P. Lovecraft, le tout au cœur de l’époque médiévale du Pays du Soleil levant. Le résultat est sombre, oppressant. À cela s’ajoute le chara design léché, très lumineux où tous les protagonistes, hormis le personnage principal féminin, portent un masque. Kunitsu-Gami s’apparente ainsi au théâtre Noh traditionnel avec une pointe d’ésotérisme qui n’est pas déplaisante, bien au contraire.
Certains diront que l’esthétique visuelle de Kunitsu-Gami se rapproche d’Ôkami, le fameux jeu d’action-aventure de Capcom sorti sur PS2 (puis sur Wii en version HD) où le personnage principal est Amaterasu, la déesse shinto du Soleil transformée ici en loup blanc. Si certains thèmes sont proches, puisque les mauvais esprits et les démons japonais sont très présents dans les deux titres, l’esthétique d’Ôkami s’appuie à outrance sur le cell-shading et le dessin au pinceau. Kunitsu-Gami, développé sur RE Engine, n’use pas de cette technique graphique. La réalisation est d’ailleurs davantage soignée sur l’esthétique et non sur la technique pure. Ce n’est pas le moteur 3D qui est beau. C’est l’ambiance très originale, portée par une bande originale mystérieuse et « ancestrale ».
Une prêtresse shinto et son chevalier protecteur
L’histoire de Kunitsu-Gami est typique du roman médiéval fantastique japonais. Yoshiro est une prêtresse shinto appelée Yoshiro. La montagne sacrée où elle vit est envahie par des monstres, les Ikoku. Ceux-ci pervertissent toute la région et emprisonnent les villageois dans de lugubres cocons. Pour purifier la montagne, Yoshiro invoque un gardien, appelé Soh (qui est contrôlé par le joueur). L’objectif de Soh est de veiller sur Yoshiro pendant que celle-ci procède à la purification de chaque zone de la montagne. Et pour cela, il doit user de techniques de combat inspirées des danses traditionnelles appelées Kagura. Voilà le pitch du scénario.
Tout le jeu se déroule sur la montagne sacrée. Et dans cette montagne, vous retrouvez toutes les zones à purifier. Pour chaque zone, vous avez plusieurs phases. D’abord, la purification. Ensuite, la restauration. Durant la phase de purification, le jeu se déroule en « temps réel » avec une phase diurne et une phase nocturne (un cycle dure un quart d’heure environ).
Durant la première, vous collectez des cristaux de purification en libérant les villageois de chaque zone et en supprimant les stigmates de l’infection par les Ikoku. Les cristaux servent à assigner un métier (ou une classe) à chaque villageois, mais aussi à tracer « le chemin de purification » que doit emprunter Yoshiro depuis le point de départ du niveau jusqu’aux « Tori », des portes rouges en bois (que vous pouvez voir à chaque entrée de temple au Japon). C’est par ces portes que les Ikoku envahissent la montagne. Yoshiro doit donc marcher sur ce chemin tracé par Soh. Mais uniquement durant la journée. Une fois qu’elle est arrivée à la porte, Soh et Yoshiro purifient la porte. Mais elle n’y arrivera jamais le premier jour. Et c’est ainsi que le jour tombe.
Nous serons ton bouclier, prêtresse !
Durant la phase nocturne commencent les ennuis. Car la Tori s’ouvre et des vagues successives d’Ikoku se déversent pour tuer Yoshiro. Soh a donc pour mission de protéger la prêtresse. Pour cela, le guerrier dispose de technique de combat. Mais il s’appuie aussi sur les villageois qu’il a sauvés. En assignant un métier à chacun d’eux, ils peuvent combattre. Certains métiers sont spécialisés dans le combat corps à corps. D’autres au combat à distance. D’autres encore vont faciliter la tâche des autres : certaines classes vont infliger des malus aux ennemis, d’autres vont agir comme des murailles, d’autres encore vont récolter les cristaux de purification pour maximiser les gains. Vous pouvez placer librement chaque villageois en fonction de votre stratégie.
Si l’aspect stratégique du jeu n’a pas grande importance au début, cela devient vite compliqué de protéger Yoshiro sans leur aide. Pour deux raisons. D’abord, il y a de nombreux ennemis et certains sont plus difficiles à tuer. User de toutes les classes de villageois disponibles est une bonne idée. Ensuite, les niveaux offrent plusieurs chemins d’attaque vers Yoshiro. Et vous ne pouvez être partout à la fois. Quand l’aube se lève, tous les monstres disparaissent. Et une nouvelle phase commence. Et on recommence la récolte des cristaux, la libération des villageois (si ce n’est pas déjà fait) et l’avancement de la voie de la purification.
Quand le Tori est purifié, vous passez à la porte suivante, car tous les niveaux sauf le premier comptent plusieurs Tori à purifier. Et chaque niveau possède quelques particularités pour aiguiser votre sens tactique : une grotte sans lumière, une place avec quatre entrées, un niveau avec des bateaux qui peuvent couler, etc. Quand le niveau est totalement purifié, vous passez à la phase de restauration où Yoshiro lève un camp de base et vous débloquez un boss qu’il faut affronter pour récupérer un masque qui symbolise un métier pour les villageois.
Tout ce qu’il faut pour bien grandir
Le camp de base est très important, parce qu’il permet de débloquer des améliorations pour Soh, mais également pour les classes des villageois. Yoshiro propose des capacités actives pour Soh, des attributs passifs pour Soh et les villageois, et des aptitudes passives pour les métiers. Grâce à ces dernières, laisser Yoshiro pendant que Soh va trucider quelques Ikoku ne sera plus un problème. Autour du camp, plusieurs monuments peuvent être reconstruits par les villageois. S’occuper de ses monuments est très important parce que les bonus qu’ils rapportent permettent justement d’activer les améliorations des villageois et de Soh.
Il y a de suffisamment de mécaniques intéressantes dans le jeu (stratégie, gestion, beat’em all, combat de boss avec esquive et parade) et les niveaux sont tous très différents. Grâce à ces atouts, Kunitsu-Gami semble évite au joueur le sentiment de lassitude qu'il pourrait y avoir habituellement sur un Tower Defense. Si son gameplay repose sur des bases communes à Dungeon Defenders, Kunitsu-Gami remet au gout du jour le genre et se distingue des autres titres du genre grâce à cette esthétique si particulière. Une belle découverte qui arrive à point nommé pour l’été.