Ce jeu vidéo est depuis longtemps une référence au Japon, mais il a mis du temps à conquérir l’Europe. Découvrez l’histoire étonnante de Monster Hunter

Dans l’histoire du jeu vidéo, de nombreuses séries sont d’abord nées au Japon avant de séduire le public occidental. Mais pour certaines d’entre elles, il a fallu attendre longtemps avant que les éditeurs nippons ne daignent prendre le risque de les distribuer aux États-Unis et en Europe. C'est le cas pour Monster Hunter. 

Monster Hunter

La légende est maintenant connue, mais Final Fantasy VII sur PlayStation est celui qui a permis de démocratiser le genre RPG en occident. Il en va de même pour Dragon Quest qui a attendu le huitième épisode sur PlayStation 2 pour nous faire un coucou. Il existe une autre saga adulée au Japon qui a mis un temps fou à trouver une résonnance chez nous. Elle s’appelle Monster Hunter et en ce dimanche, Phonandroid vous raconte son histoire.

Pour retrouver la trace du tout premier épisode de Monster Hunter, il faut remonter à l’année 2004 et s’intéresser à la ludothèque de la PlayStation 2 japonaise. À l’époque, Capcom cherche une idée pour mettre en valeur le potentiel technique de la console, mais aussi son interface réseau. En parallèle de ceux qui deviendront Auto Modellista et Resident Evil Outbreak, une équipe se met à plancher sur un concept totalement inédit. Lancé en 1999, le projet Monster Hunter (un nom de code qui deviendra le titre officiel de la série) s’articule autour de chasseurs qui luttent contre des créatures gigantesques dans le simple but de nourrir leur village et se forger des armes et un équipement toujours plus performant. Le principe n’est pas révolutionnaire en soi, mais l’apport de la PlayStation 2 et du jeu en ligne permettent d’envisager des aventures incroyables où l’union fait la force.

Animal Crossing comme inspiration ?

En imaginant des créatures imposantes, la notion de groupe devenait indispensable, comme le rappelle Kaname Fujioka : « Comme les monstres se déplacent au sein de leur environnement, il faut un véritable travail d’équipe pour pouvoir les vaincre. Ensuite, vous pouvez récupérer des matériaux, comme la peau ou les défenses des monstres, et en faire de nouveaux équipements pour votre personnage. C’était le concept depuis la toute première phase de développement. » Aussi surprenant que cela puisse paraître, Monster Hunter puise également dans une série bien moins musclée : Animal Crossing. En parallèle de l’affrontement des créatures, le staff de Capcom voulait que le jeu soit libre, accessible au plus grand nombre et qu’on puisse pêcher, cuisiner, etc. « On a fait en sorte que le joueur n’ait pas besoin de trop de temps pour pouvoir jouer. », confie Kaname Fujioka. « Ainsi, chaque quête ne prend pas plus d’une heure. Les jeux en ligne de l’époque avaient tendance à demander beaucoup plus de temps. » Grand public et non chronophage, voilà ce qui devait résumer Monster Hunter à sa sortie.

Monster Hunter

À sa sortie japonaise, Monster Hunter est une curiosité qui va finalement devenir un succès retentissant grâce au bouche-à-oreille. La série va ainsi se développer pendant de longues années et devenir l’une des licences incontournables de Capcom sur l’archipel nippon (notamment sur PSP, la première console portable de Sony). En occident, en revanche, la recette a du mal à faire saliver les fans de jeux online qui ne jurent que par World of Warcraft, Final Fantasy XI Online, et bien d’autres.

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L'épisode qui va tout changer

Alors que les Japonais s’éclatent sur les jeux Monster Hunter, Capcom mesure le potentiel de croissance incroyable du marché occidental pour la série. Un premier sursaut a lieu avec Monster Hunter 3 Ultimate et Monster Hunter 4 sur Nintendo 3DS. Techniquement très propres et agréables à jouer, les jeux demeurent, malgré tout, des œuvre de niche et font face à une réalité qui est la même depuis l’avènement des épisodes PSP de Monster Hunter : l’occident aime les portables, mais son marché de prédilection reste les consoles de salon et les ordinateurs. L’éditeur japonais comprend que la saga a besoin d’un souffle nouveau, à même de convaincre les Américains et Européens. Ils vont alors patienter jusqu’à la nouvelle génération de machines et frapper fort avec Monster Hunter World sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.

Monster Hunter

Le réalisateur Yuya Tokuda se souvient : « Lorsque le producteur, Ryozo Tsujimoto, m'a contacté pour la première fois au sujet de la création d'un jeu Monster Hunter de nouvelle génération sur Xbox One et PS4, j'ai repensé à l'époque où j'étais étudiant et où j'ai vu pour la première fois la bande-annonce du Monster Hunter original. Non seulement l'action épique entre les monstres et les chasseurs avait l'air amusante, mais j'ai été vraiment impressionné par le fait que les monstres n'étaient pas seulement des ennemis, mais qu'ils faisaient partie d'un écosystème. C'est pourquoi, lorsqu'il a fallu créer la nouvelle génération de Monster Hunter, j'ai voulu revenir à cette vision originale. »  Pour mener à bien cet ambitieux projet, l’équipe s’est d’abord attelée à la conception d’un prototype qui leur a permis de voir ce qui était réalisable. Ils se sont alors aperçus qu’ils pouvaient jouer avec les environnements et créer des combats et des activités organiques qui répondent aux conditions du décor. Il devenait dès lors possible d’utiliser un torrent pour faire chuter une créature en contrebas. L’apport de la nouvelle génération permettait également l’affichage de zones immenses sans temps de chargement.

Une galaxie de petites équipes

Pour éviter de s’éparpiller, le staff a décidé de former des groupes dirigés par un chef d’équipe. Chaque section (décors, personnages, animation, programmation, son…) était supervisée par un leader et cela a permis à Capcom de développer le jeu sans rencontrer d’importantes difficultés de management. Mieux, les leaders – qui étaient de l’équipe du tout premier Monster Hunter – ont parfois été surpris par les excellentes idées de jeunes employés moins expérimentés. Cela a conduit à l’élaboration d’un jeu d’exception qui est à ce jour le Monster Hunter le plus vendu de tous les temps. Monster Hunter World s’est ainsi écoulé à plus de 21 millions d’exemplaires dans le monde (ce qui en fait la deuxième série la plus vendue de Capcom après Resident Evil) et il a démocratisé la licence auprès des joueuses et joueurs occidentaux.

Monster Hunter

Et maintenant, la suite ?

Prévu le 28 février prochain, Monster Hunter Wilds est un épisode, vous vous en doutez, très attendu. Faisant suite à Monster Hunter Rise (un épisode globalement apprécié, mais peut-être plus arcade, moins immersif), cet épisode s’annonce comme très spectaculaire et digne des supports de nouvelle génération. On a déjà hâte d’y être, surtout quand on dévore les paroles de Ryozo Tsujimoto : « Un des thèmes principaux de cet opus est l’humain comme partie intégrante de l’écosystème naturel. Non un être distinct, mais plutôt un être natif et vivant dans ce monde. Cela s’applique tant à la vie des chasseurs, qu’à la vie quotidienne des autres personnages que vous verrez et des civilisations que vous rencontrerez et de leur façon de vivre…. Il nous semblait important de prendre cela en considération car, au final, l’humanité fait partie du cycle naturel. »  Des monstres gigantesques, des réactions animales incroyables, des environnements organiques, la synergie de groupe, des conditions hostiles, des voix françaises de toute beauté… Monster Hunter Wilds s’annonce sous les meilleurs auspices et vous pouvez compter sur Phonandroid pour vous en reparler très vite.


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