Ce pays est responsable de la fermeture de 5100 sites pirates, mais ses efforts ont-ils payé ?

Entre 2021 et la fin novembre 2024, ce pays a été responsable de la fermeture de plus de 3600 pirates. Une performance impressionnante, mais ces efforts ont-ils vraiment payé ?

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Dans la guerre contre les réseaux pirates d'IPTV, les sites de torrent ou les plateformes de streaming illégal, certains pays peuvent se targuer d'afficher de belles victoires. On pense par exemple à l'Italie, qui a multiplié ces dernières années les mesures fortes contre le piratage. Nos voisins ont notamment lancé le protocole Piracy Shield, une plateforme automatisée qui accélère le processus de détection et de blocage des flux pirates.

La Malaisie fait également figure des bons élèves, après avoir été longtemps considérée comme le paradis des pirates au début des années 2000. La faute à une action anti-piratage très limitée, et à d'excellentes infrastructures serveurs. Mais dès 2008, le gouvernement malaisien est passé à l'action et commencé à fermer des sites de torrent populaires comme Extremebits, Rapthe, Superfundo ou encore LeechersLair.

La Malaisie, un paradis transformé en enfer pour les pirates

En 2011, la Commission malaisienne des communications et du multimédia a poursuivi ses efforts en bloquant des grands noms du piratage, comme The Pirate Bay, Megaupload, movie2K, putlocker.com et bien d'autres. En quelques années seulement, la Malaisie a acquis une certaine réputation auprès des représentants de l'industrie du cinéma et du disque pour son action contre le piratage.

En 2017, la Motion Pictures Association a d'ailleurs publié un rapport intitulé “Comment les blocages de sites en Malaisie ont réduit significativement le piratage en ligne”. D'après cette étude, on apprend notamment que les six vagues de blocage décrétées par les autorités du pays entre 2015 et 2016 ont aboutit à une diminution du trafic vers les sites pirates visés entre 67 et 74 % !

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Des centaines de sites pirates bloqués chaque année

La Malaisie a ensuite accéléré la cadence, en fermant respectivement 438 sites pirates en 2019, 644 en 2020 et 347 en 2021. Soit 1429 sites bloqués en trois ans. Or et selon un récent rapport du site Bernama.com, le pays peut aujourd'hui se targuer d'avoir fermé 3682 sites pirates supplémentaires entre 2021 et la fin novembre 2024.

Cela fait partie de l'engagement du ministère à protéger les oeuvres créatives locales contre toute exploitation illégale. KPDN (ndrl : l'acronyme du ministère malaisien en charge de la lutte contre le piratage) continuera de renforcer la coopération avec diverses agences impliquées dans les efforts visant à résoudre les problèmes de piratage numérique”, a assuré Datuk Armizan Mohd Ali, ministre du Commerce intérieur et du Coût de la vie.

Avec un nombre total de 5100 sites bloqués depuis 2019, la question est maintenant de savoir si les efforts de la Malaisie ont porté leur fruit, et si oui, qui en a bénéficié le plus. Si l'on se fie à ces chiffres, on serait tenté de dire que le piratage a quasiment disparu dans le pays, tandis que ces actions ont grandement aidé les ayants droit occidentaux. Les représentants de la Premier League, la ligue de football britannique, ont d'ailleurs adressé au gouvernement malaisien “un certificat de reconnaissance”, afin de les remercier pour leur “engagement et leur support continu dans la lutte contre le piratage de contenus digitaux en Malaisie”. En attendant de véritables conclusions chiffrées sur l'action malaisienne contre le piratage, c'est tout ce que l'on peut se mettre sous la dent.

Source : Torrent Freak

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