Ce pirate du dimanche passera 1 an en prison malgré son profil à la Breaking Bad, l’appel a été rejeté

Condamné à 12 mois de prison pour avoir vendu des abonnements IPTV illégaux, ce pirate n'a pas du tout la tête de l'emploi. Cela n'a visiblement pas suffit à émouvoir les juges qui ont rejeté son appel.

Crédits : 123RF

En février 2024, un homme du nom de Paul Merrell, 42 ans, est condamné à 12 mois de prison ferme pour avoir vendu des abonnements à un service IPTV illégal au Royaume-Uni. Presque la routine pourrait-on dire. D'autant que le pays est connu pour délivrer des sanctions sévères se voulant dissuasives pour les personnes hésitant à se lancer sur ce marché. Il existe pourtant des cas particuliers, comme celui-ci où le “hacker” n'a pas du tout le profil auquel on s'attend.

Pas de passé criminel, pas d'envie de développer un réseau international engrangeant des millions d'euros chaque jour. Juste un homme qui a vu une opportunité et l'a saisie naïvement, sans vraiment comprendre dans quoi il mettait les pieds.

Avant son arrestation, Paul Merrell était préfet des études dans un établissement scolaire. C'est lui qui reçoit les élèves nécessitant un suivi particulier. Il se dévoue totalement à son travail, au point d'accepter un poste dans un autre établissement à une heure de route, et ce malgré une baisse de presque 16 000 € sur son salaire annuel. Il était persuadé qu'il pouvait redresser la barre de cette école en perdition, et il avait raison. Puis c'est le début des ennuis.

Cet homme n'a pas le profil des pirates habituellement condamnés, mais il ira quand même en prison

D'après ce que l'on sait, il apprend l'existence du monde de l'IPTV sur Facebook. D'abord en tant que client. En 2017, Paul achète un abonnement à un service encore méconnu, Flawless TV. Le même qui sera fermé 2 ans plus tard et pour lequel ses créateurs écoperont de plus de 30 ans de prison au total. Mais à cette époque, le père de famille y voit un moyen d'arrondir ses fins de mois. Grâce aux réseaux sociaux, il commence à revendre des souscriptions sous le nom de Media Maverick.

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Peut-être dans un souci d'apaiser sa conscience, Merrell se met à déclarer chaque année 30 000 € de profits aux impôts, sous la catégorie “ressources pédagogiques et assistance en ligne“. Quand les fondateurs de Flawless TV sont arrêtés en 2018, il continue à leur acheter des abonnements afin de les revendre. Seuls changent les comptes sur lesquels il verse la somme demandée. Son affaire marche bien : environ 60 000 euros de bénéfices par an.

Paul Merrell pensait savoir ce qu'il faisait, il avait tort

Fatalement, l'homme attire l'attention des autorités. En avril 2020, un enquêteur lui achète un abonnement, puis un autre en novembre la même année. Des transactions que Paul effectue sans se poser de question. Sa surprise est donc totale quand sa maison fait l'objet d'un mandat de perquisition en janvier 2021. Au total, 5 appareils sont saisis. L'investigation révèle qu'en 4 ans, le pirate a eu 2000 clients.

Difficile d'estimer le manque à gagner pour les diffuseurs légitimes des chaînes auxquelles le service vendu permettait d'accéder gratuitement. On parle tout de même de 2,4 à 3,6 millions d'euros de préjudice. En premier instance, Paul Merrell est donc condamné à un an de prison ferme.

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Il fait appel et demande que la peine soit transformée en 12 mois d'incarcération avec sursis. La cour examine alors son histoire et force est de constater qu'elle est très différente de celles auxquelles elle est habituée.

Aucun antécédent, un investissement important dans la sphère professionnelle et personnelle… Même l'école dans laquelle il travaille est prête à le reprendre s'il échappe à la prison. D'un point de vue extérieur, tout cela devrait peser dans la balance et pousser les juges à se montrer plus clément. Autrement dit : est-ce qu'un an de prison ferme est ici une peine appropriée ? La réponse est oui.

Le délit commis éclipse les arguments en faveur de l'accusé et l'appel est rejeté. Paul Merrell finira bien derrière les barreaux. Encore une fois, le gouvernement britannique a voulu faire un exemple, montrant à tous que personne n'est à l'abri, pas même les pirates du dimanche.

Source : TorrentFreak

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