Ce pirate échappe à une nouvelle peine de prison à cause d’un oubli de l’accusation
On a du mal à croire la raison qui a poussé le tribunal de Paris à relaxer Hamza Bendelladj, un pirate ayant piégé plusieurs victimes avec un ransomware, lors de son audience d’hier soir. En effet, il semblerait que l’accusation se soit trompée dans le nom du logiciel utilisé par l’accusé. Résultat : les poursuites ont été annulées.
Été 2018 : Hamza Bendelladj, qui se fait appeler BX1 sur Internet, envoie massivement des mails à diverses organisations : la Banque populaire, le tribunal judiciaire de Lyon, des centres pénitentiaires, des cabinets de notaires et d’huissiers, et autres associations et entreprises. Ce mail contenait un lien qui, une fois cliqué, téléchargeait discrètement un ransomware sur le PC de la victime.
Quelque temps plus tard, l’instigateur de cette campagne est retrouvé. Assez ironiquement, Hamza Bendelladj se trouvait déjà en prison lorsqu’il a envoyé ses mails piégés — ce dont celui-ci se défend encore aujourd’hui. Fort heureusement, aucune des victimes n’a cédé et le pirate n’a donc pas reçu la moindre rançon. Reste que l’enquête terminée, il lui fallait passer devant le tribunal, Hamza Bendelladj ayant fait l’objet de plusieurs plaintes.
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Ils se trompent de ransomware dans leur dossier, le pirate repart sans peine
Jugé pour de nombreuses accusations à son encontre (tentative d’extorsion, accès et maintien dans des systèmes de traitement automatisé de données, entrave à leur fonctionnement, ainsi que pour introduction et suppression frauduleuse de données), Hamza Bendelladj est pourtant reparti sans la moindre peine pesant sur sa personne. Plus étonnant encore, il ne doit pas ce miracle à son avocat, mais plutôt à l’opposition.
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En effet, malgré de multiples tentatives de la défense d’annuler la séance pour diverses raisons, c’est finalement parce que l’accusation, qui n’a pas bien construit son dossier. Celui-ci ne mentionnait que le logiciel Jobcrypter, bien utilisé par Hamza Bendelladj, mais dans seulement deux des affaires pour lesquelles il était jugé, oubliant de fait l’autre logiciel, bien plus important : PyLocky.
La brèche a été ouverte : les avocats de Hamza Bendelladj ont plaidé le manquement aux droits de la défense, jugeant qu’il n’était pas sérieux de décider d’une peine sur seulement une partie des faits reprochés à leur client. Argumentaire retenu par le tribunal, qui a demandé la relaxe du pirate.
Source : Le Parisien