Censée stopper le piratage, cette méthode montre clairement ses limites selon une étude
Lancé début 2024, le Piracy Shield en Italie vise à bloquer l’accès aux streams illégaux de sports, notamment les matchs de football. Une nouvelle étude tente de mesurer son efficacité et dévoile des résultats mitigés.
En janvier 2024, l'Italie a déployé le Piracy Shield, un système de blocage censé limiter les services de streaming sportif illégaux, en particulier ceux diffusant des matchs de la Serie A. Ce système promettait de réduire considérablement l'accès aux plateformes pirates qui saturent le marché italien de l’IPTV illégale. Cependant, depuis son lancement, de nombreux doutes subsistent quant à son efficacité réelle.
Une étude menée par l'Université de Padoue a tenté de répondre à cette question. Une équipe de chercheurs a analysé le trafic réseau pendant des événements sportifs en direct pour identifier les flux illégaux. En se basant sur des caractéristiques comme les ports utilisés, la durée des diffusions, et les volumes de données, ils ont comparé les streams légaux de diffuseurs tels que Sky et DAZN à ceux suspectés d'être interdits. Cela a permis de mieux comprendre si le Piracy Shield parvient à freiner le piratage de contenu sportif.
Le Piracy Shield montre une efficacité mitigée contre le piratage sportif
L'analyse a révélé que le trafic illégal a atteint des pics marqués lors des événements sportifs, souvent en parfaite synchronisation avec le début et la fin des matchs. Bien que certains flux aient pu être identifiés comme illégaux, la similarité entre les caractéristiques des flux légaux et pirates complique considérablement la tâche. Le système du Piracy Shield parvient donc à bloquer certains contenus, mais de nombreux flux non autorisés restent accessibles, souvent via des moyens détournés ou des adresses IP encore non identifiées.
L'étude conclut que, malgré quelques succès, le Piracy Shield montre une efficacité limitée pour bloquer tous les flux illégaux. Le piratage reste donc un problème majeur en Italie, car les utilisateurs parviennent à contourner les blocages. De plus, le manque de transparence dans le fonctionnement de ce système, ainsi que des inquiétudes autour de la neutralité du net, rendent difficile une évaluation précise de son efficacité. Pour l'instant, cette méthode semble insuffisante pour lutter durablement contre le piratage.
Source : Università degli Studi di Padova