Ces circuits imprimés recyclables se dissolvent dans l’eau pour réduire les déchets électroniques

Le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon Technologies AG a annoncé la production d'un circuit imprimé qui se dissout dans l'eau, une technologie qui pourrait changer la donne en matière de déchets électroniques.

Souris soluble dans l'eau
Crédit : Jiva

Infineon Technologies AG, le plus grand fabricant allemand de semi-conducteurs, vient de lever le voile sur Soluboard, un matériau de substrat de circuit imprimé recyclable et biodégradable à base de fibres naturelles. Grâce à lui, la société est en mesure de fabriquer des produits dont l'empreinte carbone serait beaucoup plus faible que celle du stratifié en résine époxy renforcée de verre généralement utilisé pour les circuits imprimés.

Fabriqué par la startup britannique Jiva Materials, le Soluboard est un matériau à base de plantes qui pourrait bien permettre à l'industrie technologique de réduire considérablement les déchets électroniques, alors que la plupart des entreprises s'efforcent d'atteindre les objectifs climatiques d'ici à 2030.

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Soluboard veut changer la donne en matière de déchets électroniques

Le PCB biodégradable de Jiva est composé de fibres naturelles et d'un polymère sans halogène dont l'empreinte carbone est réduite de près de 60 % par rapport aux matériaux traditionnels, ce qui permet d'économiser 10,5 kg de carbone et 620 g de plastique par mètre carré de PCB.

Une équipe du College of Engineering de l'université de Washington et de Microsoft Research a déjà créé une souris à l’aide de ce Soluboard. D’après leur étude, cette dernière s’est dissoute dans l’eau chaude en moins de six minutes seulement. Ce processus permet non seulement de se débarrasser d’une grande partie du circuit électronique, mais surtout de récupérer plus facilement les métaux précieux qui y sont attachés. « Après [la dissolution], il reste les puces et les traces de circuits, que nous pouvons filtrer », a déclaré Vikram Iyer, professeur adjoint à l'UW, qui a travaillé sur le projet de la souris.

L'entreprise a travaillé conformément à l'économie circulaire du Green Deal de la Commission européenne et à la directive DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques), afin de rechercher de nouveaux moyens de lutter contre les déchets électroniques, tout en préservant les matériaux précieux.

Pour l’instant, Jiva travaille avec des entreprises anonymes pour produire des prototypes bêta avancés de cartes mères et d’autres composants. Il reste maintenant à voir si ce nouveau matériau sera adopté à plus grande échelle pour réduire considérablement l’impact environnemental des produits électroniques, à l’heure où un tiers des smartphones deviendront des déchets d’ici 2030.

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