Ces sites pirates très populaires ont été paralysés grâce à une technique pourtant très simple

Grâce à l'action d'un groupe anti-piratage, plusieurs sites pirates très populaires ont été paralysés par une méthode très simple, mais très efficace.

Crédits : Adobe Stock

Pour mettre fin aux activités des sites pirates de streaming ou de téléchargement illégaux, les autorités ont de nombreux leviers pour parvenir à leur fin. Le déférencement dans les moteurs de recherche reste une méthode particulièrement appréciée pour son efficacité.

Pour vous donner un ordre d'idée, Google a supprimé en 10 ans près de 10 milliards de liens vers des sites pirates. S'attaquer directement aux noms de domaine peut s'avérer tout aussi efficace. En octobre dernier, Amazon a par exemple saisi de nombreux domaines utilisés par le collectif de hackers russes APT29.

Retirer un nom de domaine est en réalité le moyen le plus simple et le plus rapide pour nuire à un site pirate. Seulement, les registres de noms de domaine rechignent parfois à agir, et ce afin de préserver “un Internet libre, ouvert, sûr et sécurisé“. C'est par exemple le cas du PIR (Public Interest Registry), en charge du nom de domaine .org, qui a systématiquement refusé de prendre des mesures contre The Pirate Bay pour ce motif.

Des registres paralysent plusieurs sites pirates

Néanmoins, il arrive parfois que les politiques, les détenteurs de propriétés intellectuelles ou les groupes anti-piratage parviennent à faire plier les registres de noms de domaine. C'est le cas du BREIN, un groupe anti-piratage néerlandais.

Cette semaine et suite à un avis publié par la structure, les registres SIDN (.nl) et EURid (.eu) ont mis hors-ligne plusieurs domaines appartenant à des sites pirates spécialisés dans l'IPTV et le streaming illégal comme streamdeal.nl, omniptv.nl ou iptvstream.nl. De son côté, EURid aurait supprimé sept noms de domaine.

Ces domaines, utilisés donc pour partager illégalement des films, des séries, de la musique et des livres numériques, ont été enregistrés via des services proxy de domaine qui protègent l'identité des propriétaires.

Des annulations qui n'ont rien à voir avec le droit d'auteur

A première vue, on pourrait s'attendre à ce que les deux registres aient agi en vertu de la protection des droits d'auteur. En réalité, pas du tout. En effet, les deux organismes expliquent avoir annulé l'enregistrement de ces noms de domaine car les propriétaires n'avaient pas fourni de données WHOIS correctes ou complètes.

Pour les néophytes, le WHOIS est un protocole commun qui permet de consulter les informations d'enregistrement d'un nom de domaine ou d'une IP. “Il s'agit d'une procédure standard que nous appliquons chez SIDN lorsque nous avons des raisons de douter de l'exactitude des données du titulaire. Notre action peut-être motivée par un rapport d'un tiers comme le groupe BREIN, mais aussi, par exemple, par la police et la justice”, explique la porte-parole de SIDN.

Vous l'aurez compris, si les procédures de vérification ont bien été déclenchées sous l'impulsion du BREIN, la décision de révoquer les noms de domaine visés n'était pas directement liée aux contenus des sites.

Ce collectif a trouvé comment pousser les registres à agir

Mine de rien, il faut saluer ici l'intelligence du BREIN, qui a trouvé le levier adéquat pour forcer les registres à agir contre les sites pirates.L'objectif du BREIN est le même : retirer le domaine du registre parce que les droits d'auteur et les droits voisins sont violés à grande échelle. Les motifs pour lesquels SIDN agit ne nous importent pas”, assure un porte-parole du collectif anti-piratage.

Il poursuit : “Les deux voies mènent à Rome. Il est évident que les sites internet illégaux ont presque toujours des données WHOIS incorrectes parce que les contrevenants veulent rester anonymes. BREIN peut utiliser et utilise les deux motifs”. 

Voir les commentaires
Ailleurs sur le web