Cette carte mémoire au prix exorbitant utilise l’ADN pour stocker vos données
En plein cœur de l'innovation technologique, la startup française Biomemory défraye la chronique avec sa carte mémoire ADN, capable de stocker un kilo-octet de données pour la somme astronomique de 1 000 euros. Cette percée, bien que remarquable, laisse des doutes quant à son efficacité et sa viabilité face aux technologies de stockage actuelles.
Le secteur du stockage de données est en constante évolution avec l'introduction de technologies avant-gardistes. Récemment, le concept de stockage en “poudre” a fait son apparition, ouvrant la voie à une nouvelle ère de solutions de stockage. Parallèlement, l'univers des PC portables est dynamisé par l'adoption d'un nouveau standard de RAM, promettant des performances nettement améliorées. Dans le même temps, les disques durs mécaniques semblent être sur le point de devenir obsolètes.
Dans ce cadre innovant, le stockage d'ADN n'est pas un concept entièrement nouveau. Des initiatives antérieures, notamment celles menées par des chercheurs chez Microsoft et dans des universités, ont pavé la voie à des avancées telles que celle de Biomemory. Ces recherches préliminaires ont souligné le potentiel de cette matière biologique comme support de stockage durable et compact.
Biomemory : une avancée dans le stockage de données par ADN à 1000 € le ko
La carte mémoire ADN développée par Biomemory, une startup française pionnière en biotechnologie, représente une avancée significative dans le stockage de données. Mais elle diffère radicalement des supports de stockage traditionnels comme les disques durs ou les cartes mémoire flash. Cette technologie n'est pas directement compatible avec les ordinateurs classiques, car elle repose sur l'encodage de données dans des séquences d'ADN synthétique. Lire et écrire des données sur une telle carte implique des processus biotechnologiques spécifiques. Elle nécessite une conversion des données numériques en séquences de la matière biologique, puis leur reconversion en format numérique pour la lecture.
Ce processus d'encodage des données par la startup offre une durabilité exceptionnelle. Sa durée de vie estimée à 150 ans pour chaque carte mémoire – un avantage significatif par rapport aux supports de stockage traditionnels, souvent sujets à l'obsolescence rapide. Toutefois, le coût de 1 000 euros pour un kilo-octet soulève des questions sérieuses sur la rentabilité de cette technologie par rapport aux solutions de stockage classiques qui sont nettement moins onéreuses. L’entreprise, anticipant les évolutions futures, planifie le lancement de “Biomemory Prime” en 2026, avec l'objectif ambitieux de fournir un stockage massif de 100 pétaoctets – soit 100 000 To – pour les centres de données.
Bien que la proposition de Biomemory offre des avantages indéniables en termes de durabilité et de densité de stockage, son problème majeur réside dans le temps de traitement des données sur ces cartes mémoire ADN. Il est actuellement beaucoup plus lent que les technologies conventionnelles telles que les disques durs ou les solutions SSD. Cette lacune limite donc l'adoption rapide de cette technologie malgré ses avantages potentiels. Si l’entreprise parvient à surmonter ces obstacles techniques et à optimiser le rapport coût-efficacité, sa technologie pourrait représenter une avancée majeure pour la conservation à long terme des données.
Source : Biomemory