Cette faille de sécurité pourrait couper Internet à l’échelle mondiale

Des chercheurs en cybersécurité ont découvert une faille permettant de paralyser une grande partie du Web mondial avec une simple attaque. La vulnérabilité touche un protocole répandu associé aux DNS.

DDoS
Crédits : 123RF

Le piratage n'a pas toujours pour but de voler des informations personnelles, de l'argent ou des renseignements stratégiques. Parfois, les hackers cherchent juste à paralyser les opérations nécessitant un accès à Internet. Le plus souvent, ils utilisent pour cela des attaques collectives par saturation collectives, que vous connaissez sûrement sous le nom d'attaques DDoS. Il s'agit d'envoyer beaucoup de requêtes simultanées à un serveur. Incapable de gérer un tel afflux, il plante et les sites ou applications qu'il gère deviennent inaccessibles.

Ce genre de cyberattaque est en forte augmentation dans le monde, et la dernière faille découverte aurait pu gonfler des chiffres déjà très élevés. ATHENE, Centre National de Recherche pour la Cybersécurité Appliquée en Allemagne, dévoile sa création appelée KeyTrap. Il s'agit d'une unique requête envoyé à un DNS, ce service qui nous permet d'accéder à Internet en tapant des noms de domaines plutôt que des adresses IP. Le programme exploite une vulnérabilité du protocole DNSSEC, dont le but est de vérifier que la requête DNS est légitime et non modifiée.

Paralyser Internet dans une large partie du monde serait possible avec une simple attaque

Les chercheurs ont fait en sorte que KeyTrap agisse comme une attaque DDoS pouvant bloquer la réponse de DNSSEC jusqu'à 16h. “L'exploitation de cette attaque aurait de graves conséquences pour toute application utilisant Internet, notamment l'indisponibilité de technologies telles que la navigation Web, le courrier électronique et la messagerie instantanée. Avec KeyTrap, un attaquant pourrait désactiver complètement une grande partie de l’Internet mondial“, explique ATHENE.

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La faille n'est pas nouvelle puisqu'elle existe depuis 1999, mais n'a pas été largement utilisée par les hackers du fait de sa complexité. Les DNS les plus connus sont touchés, comme celui de Google ou Cloudflare. La firme de cybersécurité Akamai a estimé qu'environ 30 % des utilisateurs d'Internet dans le monde sont une cible potentielle pour KeyTrap. Heureusement pour nous, la vulnérabilité a été corrigée chez les acteurs concernés en amont de l'annonce d'ATHENE.

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