Cette méthode sans pitié contre les sites pirates ne suffit pas, les abonnements aux services légaux n’augmentent pas
Après un an de fonctionnement, le programme anti-piratage Piracy Shield en Italie affiche des résultats mitigés. Bien que des milliers de sites et services IPTV illégaux aient été bloqués, les abonnements à des plateformes comme DAZN n’ont pas augmenté.

Depuis février 2024, l’Italie a déployé un programme ambitieux pour lutter contre le streaming illégal, notamment via les services IPTV pirates. Baptisé Piracy Shield, ce dispositif vise à bloquer l’accès à des milliers de sites web et d’adresses IP qui diffusent des matchs de football et d’autres événements en direct de manière non autorisée. Les autorités italiennes sont fiers de ce dernier, mais les effets concrets sur les services légaux restent limités.
Selon les données du régulateur italien AGCOM, chargé de superviser le programme, le Piracy Shield a effectivement réduit le trafic vers les plateformes illégales. Cependant, une analyse plus approfondie révèle que cette baisse ne s’est pas traduite par une hausse des abonnements aux plateformes légales. Par exemple, DAZN, détenteur des droits de la Serie A de football, n’a enregistré aucun gain en termes d’abonnés ou d’heures visionnées en 2024, comparé à 2023.
Bloquer les sites pirates ne suffit pas à convaincre les utilisateurs de payer
Ces chiffres interrogent sur l’impact réel du Piracy Shield. Bien que les blocages aient permis de réduire l’accès aux contenus illégaux, notamment via l’IPTV pirate, beaucoup d’utilisateurs semblent simplement migrer vers d’autres sources non bloquées. En outre, le coût des abonnements à des services comme DAZN a augmenté, passant de 40,99 € à 44,99 €, sans amélioration notable de l’offre. Cette hausse des prix pourrait décourager davantage le public de passer au légal.
Les critiques de ce programme estiment que des mesures plus équilibrées sont nécessaires pour réellement encourager les abonnements légaux. Le manque de transparence et d’ouverture au dialogue nuit à l’efficacité de ces initiatives. Par ailleurs, même parmi les défenseurs du droit d’auteur, des désaccords subsistent sur la stratégie à adopter. Si le Piracy Shield a permis de limiter l’accès aux sites pirates et à certaines offres IPTV, son incapacité à convertir les utilisateurs en abonnés payants remet en question la pertinence d’une approche uniquement répressive.
Source : Linkedin @Brian Turnbow