Cette nouvelle puce universelle pourrait révolutionner l’architecture des processeurs, voici pourquoi
Une startup américaine, Ubitium, vient de sortir de l'ombre avec une innovation majeure dans le domaine des semi-conducteurs : un processeur universel capable de combiner les fonctions traditionnellement réparties entre CPU, GPU, DSP et FPGA.
Cette avancée marque une rupture avec l'approche traditionnelle du secteur, qui depuis 1967 s'appuyait sur l'algorithme Tomasulo d'IBM pour développer des puces spécialisées. Le nouveau processeur, basé sur l'architecture RISC-V, propose une solution unifiée pour tous les types de calculs.
« L'industrie des processeurs, qui pèse 500 milliards de dollars, est construite sur des frontières restrictives entre les tâches de calcul », explique Hyun Shin Cho, PDG d'Ubitium. « Nous effaçons ces frontières. Notre processeur universel fait tout – CPU, GPU, DSP, FPGA – dans une seule puce, avec une seule architecture ».
Lire également – Vous n’aurez peut-être plus de processeur Intel dans vos prochains PC, l’entreprise vient d’encaisser un coup dur
Un processeur universel, à quoi ça sert ?
Cette technologie s'avère particulièrement prometteuse pour les systèmes embarqués et la robotique, où le coût du matériel limite souvent le déploiement de solutions informatiques avancées. La conception polyvalente du processeur permet de s'adapter à n'importe quelle tâche de calcul, simplifiant considérablement les exigences matérielles.
Ubitium a conçu son processeur pour être évolutif, proposant une gamme de puces de tailles variables mais partageant la même microarchitecture et la même pile logicielle. Cette approche permet aux clients d'étendre leurs applications sans modifier leurs processus de développement.
La startup, qui vient de lever 3,7 millions de dollars en financement d'amorçage, prévoit de lancer ses premiers kits de développement dans les prochains mois et commercialiser ses processeurs d'ici 2026. La société disposerait de 18 brevets sur cette nouvelle technologie avec un prototype basé sur l'émulation FPGA.
« Pendant trop longtemps, nous avons accepté que rendre les appareils intelligents signifiait les rendre complexes », souligne Cho. « Multiple processeurs, équipes de développement distinctes, défis d'intégration sans fin, aujourd'hui, cela change ». La société envisage un futur où un seul design de processeur pourra gérer des tâches allant des petits systèmes embarqués jusqu'au calcul haute performance, sans modifications matérielles spécialisées. Il reste maintenant à voir si ce type de technologie arrivera à se démocratiser dans les années qui viennent.