Cette société veut arrêter le piratage de contenus avant qu’il ait lieu et elle a déjà un outil pour ça
Une entreprise portugaise a présenté sa boîte à outils anti-piratage. L'objectif est simple bien qu'ambitieux : le stopper avant même qu'il commence. Elle veut pour cela s'aider d'une technologie bien connue.

La guerre opposant les ayants droit aux pirates est sans fin. Il suffit que les premiers remportent une bataille pour que les seconds se relèvent presque immédiatement. Sur le papier, il est simple de briser ce cercle infernal en agissant plus vite pour empêcher le camp adverse de récupérer. Dans les faits, c'est une autre paire de manches. Pourtant les avancées sont là. Le développement d'algorithmes automatisés permettent de déclencher des actions rapidement, voire de manière préventive, quitte à parfois viser un peu trop large.
C'est là que semble se trouver la clé, arrêter le piratage avant même qu'il commence. La société spécialisée NOS Technology, basée au Portugal, pense être en mesure d'y arriver. Elle a récemment présenté sa “boîte à outils anti-piratage” lors d'une conférence. Vous avez sûrement déjà deviné quel est son ingrédient secret : l'intelligence artificielle. Si l'on en croit les promesses de NOS, elle va marquer un tournant majeur dans cette lutte en apparence éternelle.
Comment cette entreprise veut empêcher le piratage de manière préventive
La firme ne donne pas de détails techniques, résumant son système à des solutions qui “exploitent l'IA, l'IA générative, l'apprentissage automatique, la blockchain et l'automatisation pour détecter, confirmer et répondre aux incidents de piratage en temps réel, en protégeant la propriété intellectuelle à chaque étape“. Pour en apprendre plus sur le fonctionnement concret de l'ensemble, il faut s'intéresser à la législation portugaise.
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NOS rappelle que “les procédures administratives et juridiques en vigueur au Portugal permettent aux détenteurs de droits de propriété intellectuelle de demander des retraits en temps réel ou de façon permanente par domaine ou par adresse IP”.
En s'appuyant sur cette façon de faire, “l'outil anti-piratage détecte, valide et envoie un ordre à une passerelle de blocage qui se connecte au fournisseur d'accès par l'intermédiaire d'une API“. Cela permettrait donc d'empêcher l'accès à, par exemple, un site de streaming illégal directement au niveau du fournisseur d'accès à Internet (FAI), et ce sans intervention quelconque.
L'intelligence artificielle, la technologie décisive dans la lutte contre le piratage ?
Il est facile de comprendre pourquoi les déclarations de NOS Technology peuvent séduire les ayants droit. Comme l'indique la firme, “cet outil est capable de surveiller simultanément des milliers de plateformes, de réseaux et d'utilisateurs. Les analyses prédictives permettent de prévenir le piratage avant qu'il ne se produise“. Le rêve de tout ceux qui se font piller leurs propriétés intellectuelles.
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L'automatisation et la prédiction ne sont pas une nouveauté dans le monde de l'anti-piratage. Ce qui change ici, c'est bien de les articuler avec les possibilités offertes par l’intelligence artificielle. Au début du mois de février, la Motion Picture Association (MPA), figure de proue dans le blocage massifs des sites illégaux, a abordé ce qu'elle considère comme les “bonnes pratiques” en la matière. On y trouve des références très directes à ce que NOS propose.
D'ailleurs, des systèmes similaires existent déjà dans une certaine mesure. La MPA ne cite pas de pays en particulier, mais elle rappelle que “des systèmes de communication automatisés ont été mis en place entre les ayants droit et les [FAI], qui permettent aux premiers de communiquer rapidement les [sites] qui doivent être bloqués“. Quand on voit l'inefficacité des sanctions à l'encontre de certains acteurs majeurs du piratage, généraliser ce procédé en y intégrant l'IA est peut-être la seule solution.
Source : TorrentFreak