Cette toilette permet de miner des cryptomonnaies avec vos selles
Un professeur a développé un système particulièrement ingénieux à destination de son campus universitaire. Ces toilettes 2.0 baptisées BeeVi évacuent les excréments des étudiants dans un réservoir souterrain avant d'être converties en méthane. Le gaz est ensuite utilisé pour alimenter en énergie une partie du campus. En échange, les “participants” reçoivent des cryptomonnaies qu'ils peuvent dépenser pour acheter un livre ou prendre un café sur le campus.
Avec la montée en flèche du Bitcoin et de l'Ethereum, tous les moyens sont bons pour miner ces cryptomonnaies particulièrement attractives. Récemment, la police ukrainienne est par exemple tombée sur une ferme de minage composée de 3800 PS4. En avril 2021, un youtubeur a prouvé qu'il était possible de miner de l'ETH avec une vieille Comodore 64 de 1982. Certes, le rendement n'est clairement pas au rendez-vous, mais la chose est bel et bien possible.
Mais cette fois-ci, la trouvaille du jour nous vient de Cho Jae-Won, un professeur d'ingénierie urbaine et environnementale à l'Institut national des sciences technologiques d'Ulsan, en Corée du Sud. En effet, ce scientifique aguerri a conçu des toilettes connectées baptisées BeeVi. Le principe est simple : les excréments sont récupérés via une pompe à vide (ce qui réduit nettement au passage la consommation d'eau, en passant de 0,5 litre à plus de 10 litres pour une chasse traditionnelle), direction un méthaniseur installé dans les sous-sols du campus.
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Quand vos selles vous rapportent des cryptomonnaies
Dans cette grande cuve, les excréments sont donc convertis en méthane, et le gaz est ensuite utilisé comme source d'énergie pour alimenter un fourneau à gaz, un ballon d'eau chaude et une cellule à combustible. “Si l'on sort des sentiers battus, les matières fécales ont une valeur précieuse pour produire de l'énergie et du fumier”, explique-t-il.
Sachant qu'une personne défèque en moyenne 500 grammes d'excréments par jour, cela suffit à produire 50 litres de méthane. Soit de quoi générer 0,5 kWh d'électricité. Pour récompenser les étudiants qui choisissent d'utiliser BeeVi pour faire leurs besoins, le professeur a développé une cryptomonnaie : le Ggool, qui signifie miel en coréen. Chaque passage sur BeeVi permet aux étudiants de gagner 10 Ggools maximum par jour.
Les étudiants peuvent ensuite utiliser leurs devises virtuelles pour acheter des produits sur le campus, comme un café, un repas, une collation ou un livre à la bibliothèque universitaire. Il suffit de scanner un QR Code pour régler son achat avec ses Ggools. Le professeur à l'origine de ce système, qu'il surnomme d'ailleurs Feces Standard Money (argent standard des selles), espère que ce projet sera repris et étendu sur d'autres campus et dans d'autres communautés.
Source : Reuters