ChatGPT a-t-il conçu les tarifs douaniers voulus par Trump ? La coïncidence est troublante
Alors que le calcul avancé par Donald Trump pour expliquer chacune des hausses de tarifs douaniers visant toutes les économies de la planète est qualifié de fantaisiste par de nombreux économistes, certaines voix soulèvent une question finalement pas si farfelue… et si le Président des États-Unis s'était aidé de ChatGPT ?
L'annonce de la Maison Blanche a provoqué un choc immédiat, partout dans le monde. Les montants des nouveaux droits de douane souhaités par Donald Trump sont en effet perçu comme un défi pour l'économie mondiale – qui entre, c'est officiel, dans une phase de démondialisation. Une situation qui devrait provoquer dans l'immédiat une baisse des échanges et une hausse du prix des biens de consommation. Ce retournement plonge en tout cas déjà la plupart des indices boursiers dans le rouge, à commencer par le Nasdaq et le Dow Jones.
Cette stratégie de guerre douanière interroge les économistes. En effet, on se souvient d'un précédent célèbre. La loi Hawley-Smoot promulguée aux États-Unis le 17 juin 1930 au début de la Grande Dépression par le président Herbert Hoover, avait mis en place des droits de douane de 40% en moyenne sur quelques 20 000 types de biens venus de l'étranger. Des économistes prédisaient alors une hausse des prix à la consommation qui impacterait fortement la vie des américains.
Pourquoi les tarifs de Donald Trump ressemblent à du ChatGPT
Le scénario pessimiste des économistes s'est vite confirmé et a grippé l'économie jusqu'à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Les autres pays ont vite réagi avec des mesures de rétorsion particulièrement coûteuses. La situation économique des États-Unis a continué d'empirer sans perspective de reprise. Ce qui a eu une conséquence implacable pour le locataire de la Maison Blanche. Incapable de résorber la crise, le président Républicain se fait battre par Frankin D. Roosevelt aux élections suivantes.
En 2025, Donald Trump présente les effets de cette loi en suivant des faits alternatifs dont lui seul a le secret. Il affirme que la Grande Dépression n'aurait pas eu lieu si des droits de douane élevés avaient été maintenus. Avant de dévoiler cette semaine une liste de pays affublés de taux particulièrement disparates (mais dans l'ensemble très élevés).
Au-delà de la stratégie elle-même, c'est le calcul lui-même des taux qui interroge. Si on résume la formule aux faux airs savants publiée par la Maison Blanche, il s'agit de prendre le déficit commercial, de le diviser par le volume des importations du pays, puis de diviser ce taux par deux. Le tout en se basant sur des données qui ne semblent pas tout à fait officielles. Le taux de tarif douaniers moyen devient si élevé qu'il faut revenir aux années 1900 pour trouver quelque chose de comparable.
Surtout, un doute émerge… le président américain aurait-il utilisé ChatGPT pour aboutir à cette stratégie ? C'est difficile à prouver totalement. Toutefois, comme le rapporte Newsweek, il y a quelque chose de troublant dans la formule officialisée par la Maison Blanche : lorsque l'on demande aux modèles de OpenAI d'établir une stratégie douanière globale rétablissant la balance commerciale, l'IA a tendance à proposer la même chose…
Nous l'avons d'ailleurs également constaté en soumettant nous même à ChatGPT le prompt découvert par le journaliste politique américain Steve Bonnell – vous pouvez retrouver celui-ci avec la réponse de l'IA en Une de cet article. On note le modèle ne manque pas de souligner que le calcul lui-même est simpliste et ignore le risque que la plupart des pays frappés de droits de douane élevés sont susceptible de répondre par des mesures semblables visant les États-Unis. Un avertissement qu'il aurait été sans doute avisé de mieux prendre en compte…