ChatGPT ne sera pas interdit en France, pour l’instant
Pour le moment, il n’est pas question de bannir ChatGPT du territoire français, assure Jean-Noël Barrot, ministre de la Transition numérique. Interrogé par La Tribune, celui-ci estime qu’il est préférable d’encadrer dès maintenant l’IA au niveau européen plutôt que de l’interdire.
Depuis que ChatGPT a perdu son droit de séjour en Italie, la question d’une sentence similaire en France se pose. Après tout, le pays brandit le non-respect du RGPD comme argument pour justifier sa décision et, force est de constater qu’OpenAI est coupable de certains manquements au règlement européen. À l’occasion du sommet Tech for Future, organisé par nos confrères de La Tribune, Jean-Noël est revenu sur le sujet.
« On a vu se succéder une vague de technolâtrie, où on voulait nous faire croire que ChatGPT allait résoudre tous les problèmes du monde, puis une vague de technophobie où il faudrait imposer un moratoire, voire interdire ChatGPT. Aucune des deux postures n’est la bonne », estime le ministre de la Transition numérique, pour qui la technologie est au « toujours au service de l’Homme ».
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ChatGPT devra respecter la loi française pour éviter d’être banni
Pour autant, le ministre n’écarte pas les risques que peut présenter une telle technologie ” qu’il faut pouvoir maîtriser. » Selon lui, il est donc nécessaire de poser un cadre fixe et clair. Et ce dernier de rappeler qu’à l’arrivée de ChatGPT dans notre quotidien, le comité national d’éthique du numérique a été saisi afin d’émettre un avis sur les dangers potentiels impliqués par l’outil. Celui-ci devrait publier ses conclusions d’ici quelques mois.
Ensuite, Jean-Noël Barrot annonce qu’un règlement dédié à l’émergence de l’IA est en cours de négociation au niveau européen. « L’UE est la première démocratie au monde à vouloir un tel cadre. Je ne vais pas rentrer dans le détail mais l’UE va fixer les usages pour lesquels l’IA va être interdite, par exemple la surveillance. », déclare-t-il.
Le ministre n’a également pas manqué l’occasion de tacler Elon Musk, dont « le moratoire […] n’a pas beaucoup de sens » selon lui, en plus de donner un potentiel avantage à la Chine sur le domaine de l’IA. « La question posée par la CNIL italienne est plus subtile et intéressante, même si elle y apporte une mauvaise réponse. » OpenAI a par ailleurs déjà apporté un ajustement au fonctionnement de ChatGPT en limitant son utilisateur aux utilisateurs majeurs et mineurs accompagnés d’un adulte.
Source : La Tribune