Citroën ë-C3 : mais où est passée l’autonomie promise par le constructeur ?

Annoncée à l'origine à 320 km, l'autonomie maximale de la Citroën ë-C3, le SUV électrique abordable de la marque aux chevrons, vient tout juste de passer à 300 km sur le site officiel du constructeur. Problème, ce n'est pas la seule voiture du groupe Stellantis à avoir revu son autonomie à la baisse.

Stellantis aurait-il été trop optimiste sur les autonomies maximales de ces nouveaux véhicules électriques phares ? Ou bien assistons-nous à une manipulation volontaire des chiffres ? C'est tout cas des questions que l'on peut se poser devant les récentes modifications apportées sur les fiches produit officielles de la Peugeot E-3008 et de la Citroën ë-C3.

Comme vous le savez peut-être, la nouvelle ë-C3 a pour vocation de se frotter directement à la Dacia Spring, sa principale concurrente sur le segment des SUV électriques abordables. Proposée à partir de 23 300 euros, la dernière née de la marque aux chevrons promet une autonomie maximale de 320 kilomètres. Enfin, devrait-on dire promettait.

De 320 km à 300 km sans véritable explication

En effet, en se rendant sur le site officiel du constructeur, on constate que l'autonomie max. a été revue à la baisse. Désormais, l'entreprise promet seulement 300 km de rayon d'action avec sa nouvelle voiture via sa batterie modeste de 44 kWh. De quoi mettre à mal le potentiel de la ë-C3 face à la Renault 5 e-Tech par exemple, qui promettra à sa sortie une autonomie maximale de 400 km en cycle WLTP (du moins sur la version de lancement équipée d'un pack de 52 kWh).

Là où le bât blesse, c'est que Citroën précise bien sur son site qu'il ne s'agit que d'une estimation, l'autonomie réelle en cycle WLTP étant actuellement en cours d'homologation. En d'autres termes, on pourrait très bien se retrouver avec un rayon d'action encore plus réduit…

Capture site Citroën

Même constat sur le Peugeot e-3008

Cerise sur le gâteau, la ë-C3 n'est pas la seule voiture électrique du groupe Stellantis à avoir vu son autonomie estimée à la baisse. C'est également le cas du Peugeot e-3008. Lors de sa présentation officielle en septembre 2023, la marque au Lion avait frappé fort en promettant avec la version Grande Autonomie (dotée d'une batterie de 98 kWh) de son SUV une autonomie impressionnante de 700 km.

Or, on constate encore une fois en se rendant sur le site officielle de la firme sochalienne que l'autonomie du e-3008 est subitement passée à 680 km. Et oui, 20 kilomètres de moins comme chez Citroën. Mais comment expliquer ces différences par rapport aux annonces initiales ?

Capture site Peugeot

Manipulation volontaire ou erreur malheureuse ?

Comme le soulignent nos confrères de Numerama, deux options s'offrent à nous. Soit Stellantis a sciemment décidé de communiquer sur des valeurs fortes, mais erronées, pour marquer les esprits (700 km est effectivement plus vendeur sur le plan marketing que 680). Ou bien la réponse serait à chercher du côté des fournisseurs des batteries.

Comme nous l'avons expliqué dans notre essai du Peugeot e-3008, le SUV sera équipé dans un premier temps avec des batteries produites par le géant chinois BYD. Néanmoins, cette mesure n'est que temporaire, puisque le véhicule a été pensé pour embarquer des batteries NMC assemblées en France par l'entreprise ACC.

On peut donc imaginer que la densité des cellules ne sera pas forcément la même à capacité équivalente, ce qui pourrait expliquer ces nouveaux chiffres avancés par Peugeot. Quant à la ë-C3 en revanche, pas de fournisseurs différents puisque les batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate) du SUV abordable sont fabriquées exclusivement par SVOLT, une société chinoise et filiale du constructeur automobile Great Wall Motors. Par conséquent, difficile d'expliquer pourquoi la ë-C3 a subitement perdu 20 km au compteur.

Notez que Peugeot a réagi à l'article de Numerama en déclarant que l'autonomie en baisse du e-3008 était “une marge de sécurité pour les publicités en attendant l'homologation officielle”. 

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