Le nouveau volet de cette saga légendaire du jeu vidéo vient de sortir, mais il se fait fusiller par les fans. Que se passe-t-il avec Civilization 7 ?

Civilization 7 vient de sortir sur PC, Mac et consoles. L’arrivée d’un nouveau volet de l’auguste licence est toujours un événement pour les fans de stratégie, mais cette fois, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. Les joueurs ne sont pas satisfaits alors que le titre bénéficie de bonnes critiques presse. Pourquoi donc ?

Civ 7

Civilization, c’est l’une des sagas mythiques du jeu de stratégie. Le 11 février dernier, le septième volet est arrivé sur PC, Mac ainsi que sur consoles. Un titre qui a reçu de bonnes critiques de la part de la presse, mais qui se fait fusiller par les fans.

Civilization 7 bénéficie d’un bon score sur Metacritic, avec la note de 80 sur 100. Pourtant, celle des joueurs se montre bien plus sévère, avec un piteux 38 sur 100. Sur Steam, il écope d’une appréciation « moyenne » basée sur plus de 20 000 avis. Pour une saga si appréciée, c’est rude ! On le sait, les avis utilisateurs sont d’une importance cruciale aujourd’hui, et cette dépréciation pourrait grandement endommager les ventes. Mais que se passe-t-il réellement ? Pourquoi les joueurs sont-ils en colère contre Civilization 7 ? Surtout, est-ce justifié ? On va essayer de comprendre.

Civ 7

Une interface qui attise la colère

Civilization 7, comme tous les autres volets de la saga, est un 4X (eXplore, eXpand, eXploit and eXterminate). On prend possession d’une tribu nomade au néolithique et notre but est de créer une société qui perdure jusqu’à l’ère contemporaine. Il s’agit d’un jeu de stratégie avec des milliers d’actions et de fonctionnalités. De fait, l’interface (UI) est cruciale pour se repérer à travers toutes ces règles, parfois complexes. Celle de Civilization 6 avait été saluée pour sa clarté. Ce n’est pas le cas avec Civ 7.

Civ 7

La conception de l’UI est sans conteste le reproche qui revient le plus souvent dans les avis négatifs sur Steam. Brouillons, confus, surchargés, souvent obscurs, les menus ne sont pas clairs et le système de jeu en pâtit. Plus encore, certaines manipulations sont inutilement agaçantes. Par exemple, lorsqu’une unité est basée sur une ville, il faut cliquer deux fois pour accéder à ladite ville. Pénible, étant donné que c’est une action qu’on est amenés à répéter des centaines de fois dans une partie. Même chose quand on constitue une armée avec un général. Difficile aussi de voir les avantages de bâtiments sur les cases de villes, bien cachés, ou encore juste la liste de ceux déjà construits. On peut aussi parler du menu des unités, il faut par exemple aller dans un sous-menu pour les soigner, alors que c'est une fonctionnalité cruciale.

Civilization 7

Ce sont plein de petites choses qui s’accumulent et qui rendent une partie agaçante. Tout cela est couplé (encore un défaut qui revient souvent) à des icones pas très esthétiques et peu parlantes, à des conseils impossibles à désactiver et à d’autres petites fonctionnalités centrées sur la qualité de vie qui disparaissent, comme renommer les villes ou l’exploration automatique.

L’interface est donc au cœur de la discorde. Beaucoup reprochent une UI conçue pour la manette afin de s’adapter au marché console, alors que Civilization est historiquement une licence PC. Malheureusement, ce n’est pas la seule chose qui fâche les joueurs dans ce Civ 7.

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Un système de jeu mal compris

Civilization 7 tente de secouer la licence avec de nouvelles règles fondamentales, et elles ne font pas l’unanimité. Cet épisode introduit en effet un nouveau système d’évolution. Dans les anciens jeux, on sélectionnait une civilisation puis on la guidait jusqu’à la fin. Ici, une partie est divisée en trois âges distincts : antiquité, âge de l’exploration et ère moderne, qui sont en réalité trois jeux différents.

Civ 7

A la fin de chaque âge, on compte les points, puis on passe au suivant. Le joueur garde ses villes, ses ressources, mais perd nombre de bâtiments (sans avoir lesquels), des unités, doit changer de civilisation et surtout se voit attribuer de nouveaux objectifs. De fait, tous les joueurs repartent peu ou prou sur un même pied d’égalité. D’après notre expérience, cette formule fonctionne en termes de gameplay pur, puisqu’elle apporte une dynamique intéressante. Cependant, elle entraîne une conséquence malheureuse : elle annihile toute sensation de progression et on est totalement coupés dans notre lancée. Quand on choisi la Perse en début de partie, on veut mener la Perse jusqu’à l’ère moderne, pas passer aux Normands ou aux Russes. Plus, ce système se montre peu cohérent au niveau de la continuité, comme l’ont fait remarquer de nombreux avis Steam. La merveille que vous étiez en train de construitre ? A la poubelle.

Civilization 7

Seuls trois âges sont disponibles, et de nombreux joueurs estiment que c’est trop peu, que des âges supplémentaires ont été « coupés » au montage. Il est vrai que Civ 7 aurait gagné à en avoir un ou deux de plus. On remarque également que d’autres reproches reviennent souvent. En vrac : l’impossibilité de continuer la partie une fois tous les tours écoulés, les cartes trop petites et peu personnalisables, des marchands inutiles, une gestion obscure des bateaux et surtout une IA aux fraises qui rend impossible toute amitié durable entre deux peuples. La politique du studio derrière le jeu, Firaxis, fait aussi grogner les joueurs. DLC à gogo, prix exorbitant du jeu dans son édition complète, sensation qu’il n’est pas tout à fait terminé…

Civilization 7 n’est pas une catastrophe, loin de là, mais il doit être corrigé

Firaxis semble prendre très sérieusement le retour des joueurs et promet des correctifs réguliers. Plusieurs sont déjà sortis, le dernier en date le 12 février, et corrigent bugs et quelques absurdités de l’UI. Cependant, il reste encore du boulot afin de corriger tous les errements. Le studio a maintes fois prouvé par le passé qu’il suivait assidument ses jeux, qu’il écoutait sa communauté, et on espère que cela continuera.

Civ 7

Pour notre part, nous avons déjà passé énormément de temps dessus et oui, il est vrai que tous les soucis évoqués plus haut nuisent à l’expérience. Toutefois, Civilization 7 reste une proposition solide. Si beaucoup de choses sont bancales, le système nous pousse toujours à continuer, à faire un dernier tour, à se dire « bon allez, je rase cette ville ennemie et j’arrête ». On salue le fait que Firaxis tente de nouvelles choses, notamment avec les âges, même si ça ne fonctionne pas comme cela devrait. Ce n’est pas une fatalité, puisque quelques ajustements pourraient rendre ce système très pertinent. On aime aussi beaucoup la partie visuelle soignée, ainsi que la direction artistique. Civilization 7 a des bases intéressantes, mais il faut encore du travail afin de rendre le jeu réellement bon. Oui, il en a les moyens s’il règle ses problèmes.

Civilization 7

Il ne faut pas négliger un dernier aspect crucial qui pénalise grandement Civilization 7 : il n’est plus seul sur son créneau. De nombreux concurrents ont en effet apporté un vent de fraîcheur au genre ces dix dernières : Humankind, Ara History Untold, Old World, Dune Spice War, Endless Legend… Civilization reste le daron, et de fait, on attend de lui qu’il soit irréprochable, que chaque épisode soit la référence qui donne le la au genre. Malheureusement, ce n’est pas le cas avec Civ 7. Du moins pour l’instant.


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