Combien Amazon paie d’impôts en France ? L’enquête de Capital
Combien Amazon paie d'impôts en France et qu'est-ce que cela représente par rapport au chiffre d'affaires et aux bénéfices de la firme ? Dans une enquête exclusive, le site Capital dévoile que le chiffre d'affaires impressionnant de la marque aboutit finalement à un bénéfice bien plus modeste – collecté via une filiale en France. Capital explique cela par le paiement de “services extérieurs” qui permet à Amazon de réduire spectaculairement la marge sur laquelle l'entreprise est imposée en France.
Amazon comme les autres GAFAM – entreprises américaines du net devenues des marques mondiales – pratique l'optimisation fiscale. Une technique qui permet à la firme de réduire autant que possible le montant des impôts qu'elle paie dans les pays où elle génère des bénéfices. La pratique est légale, mais est régulièrement mise à l'index sur fond d'une réflexion plus générale sur comment taxer ces firmes. L'une des pistes évoquées est de lever un nouveau prélèvement équivalent à 3% des bénéfices de l'entreprise. Or dans une enquête exclusive Capital montre comment Amazon parvient à réduire spectaculairement ses impôts en France – grâce, entre autres, à une astuce qui lui permet de déclarer beaucoup moins de bénéfices.
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Capital montre qu'Amazon parvient à ne payer qu'une infime partie de ses impôts
Capital s'intéresse surtout ici à l'activité principale de la firme : le e-commerce. La firme dispose depuis 2015 d'une succursale en France, Amazon EU Sarl. Or depuis, la firme déclare chaque année un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard d'euros – elle ne paie pourtant que quelques millions d'euros d'impôts. En 2016 par exemple, Capital rapporte que la firme a déclaré 2443 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ce qui a débouché sur seulement 3,4 millions d'euros d'impôts pour les sociétés. Capital explique : “cette année-là, Amazon EU Sarl réalisait 671 millions d’euros de marge commerciale, et soustrayait 622 millions d’euros de ‘services extérieurs', payés à une autre entité de l’entreprise”.
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L'année suivante, Amazon payait 39,8 millions d'euros : “même constat […] la succursale a réalisé une marge commerciale de 873 millions d’euros, et soustrait 807 millions d’euros de services extérieurs”, rapporte Capital. Ce montant plus élevé répercutait par ailleurs des pénalités dans le cadre d'un accord avec le ministère des Finances. Accord qui devait solder un redressement fiscal de 200 millions d’euros pour les années 2006 à 2010. Amazon semble là encore avoir réussi à ne payer qu'une infime partie de ce qui lui était demandé. Reste à savoir si la nouvelle taxe GAFAM que nous évoquions plus haut parviendra à endiguer cette situation. Vous pouvez lire l'enquête Capital dans son intégralité en cliquant ici.