Comment les écrans modifient le cerveau des enfants
Une étude américaine de grande ampleur met en lumière les effets des écrans sur le cerveau des enfants. Les conclusions sont inquiétantes : les écrans modifient le cerveau des enfants.
Ce lundi 10 décembre la chaîne CBS rend publics les premiers résultats d’une étude sur les effets des écrans sur le cerveau des enfants. Contrairement à d’autres études, ce projet a été mené sur le long terme. A termes, 11 000 enfants vont être suivis pendant dix ans. Le coût de l’étude financée par le gouvernement fédéral américain s’élève à 300 millions de dollars.
L’objectif de l’étude est de répondre à une problématique importante sur le plan sanitaire : quel effet le temps passé devant les écrans a sur le développement du cerveau des enfants ? L’étude vise également à déterminer quel est l’impact émotionnel et à termes quelles sont les conséquences sur la santé mentale de l’utilisation d’écrans par les enfants. Les premiers résultats sont effarants.
Les écrans réduisent prématurément la taille du cortex cérébral.
Chez l’être humain, le cortex cérébral commence à s’amincir en vieillissant. Chez les enfants, ce phénomène n’existe donc pas. Il intervient plus tard. Selon une étude américaine, le déclin cognitif n’intervient qu’à partir de 30 ans.
Pourtant, l’étude publiée par CBS démontre que le cortex d’enfants de 9 et 10 ans commence à s’amincir lorsqu’ils sont au contact d’écrans. Les scientifiques ont fait passer des IRM à 4500 enfants. Ils ont observé un effet d’amincissement prématuré du cortex sur les sujets exposés plusieurs heures par jour à des écrans.
Pour le moment, les scientifiques ne peuvent pas déterminer si le problème est grave. Ils doivent observer l’évolution de ces sujets sur les dix années à venir, en passant par l’adolescence et l’âge adulte.
Ils sont néanmoins déjà en mesure d’afffirmer que les enfants passant du temps devant les écrans (en moyenne plus de deux heures par jour) ont de moins bons résultats aux tests de langage et de logique.
Réseaux sociaux et automutilation
Afin de déterminer les effets des réseaux sociaux sur la santé mentale des enfants, les scientifiques leur font passer des IRM pendant qu’ils font défiler leur compte Instagram. Les chiffres des services d’urgence montrent que les cas d’automutilation sont trois fois plus nombreux chez les filles âgées de 10 à 14 ans lorsqu’elles ont grandi avec les réseaux sociaux.
Pour le moment, impossible d’affirmer un lien de cause à effet. L’étude publiée par CBS n’en est qu’à ses débuts. D’autres résultats seront publiés au fil du temps. Le bilan ne sera publique que dans une dizaine d’années.