Comment Facebook espionne les utilisateurs Android avec leur accord
Facebook est parvenu à trouver une astuce pour espionner incognito tous les appels et les messages des utilisateurs de smartphones Android. En contournant les réglementations sur les données personnelles, le réseau social a réussi à récolter pendant des années l'historique de SMS et des appels sans que personne ne s'en aperçoive. Explications.
Souvenez-vous : en mars dernier, un internaute se rendait compte que Facebook enregistre tous les appels vocaux et l'historique de SMS complet des smartphones Android. La liste des données récoltées par le réseau social est disponible en téléchargeant tout simplement son historique sur Facebook.
Facebook a demandé votre accord pour vous espionner…et vous avez dit oui !
Peu après, Facebook admettait espionner les appels et les SMS sur Android…mais avec votre accord. L'application demande “expressément l'accord des utilisateurs pour l’utilisation de cette fonctionnalité” se dédouane le réseau social de Mark Zuckerberg.
Pour obtenir l'accord des internautes sans éveiller les soupçons, Facebook a décidé de noyer la demande d'accès dans un long texte au sujet de la mise à jour de l'application, révèlent les 250 pages d'email internes “hautement confidentiels” mis en ligne par le Parlement britannique. Sans surprise, les internautes n'ont jamais fait attention à cette demande d'accès.
Comme le dévoilent plusieurs échanges entre des cadres de l'entreprise, Facebook craignait que les utilisateurs ne prennent peur si l'écran d'acceptation était formulé clairement et explicitement. “Je pense que cette nouveauté va nous attirer une mauvaise presse” annonçait Michael LeBeau, cadre chez Facebook, craignant d'écorner l'image du réseau social. “C'est assez risque à faire du point de vue des relations publiques”, continue le responsable. Un message explicite aurait été bien trop anxiogène, assure la firme.
Après avoir réalisé quelques recherches, les développeurs de Facebook ont trouvé une solution pour contourner les réglementations. Dans un des mails, Yul Kwon, la responsable de la protection des données personnelles, se félicite de son idée.“Nous pouvons mettre à jour sans devoir ouvrir une fenêtre demandant de nouvelles autorisations” précise un mail. “Les utilisateurs seront obligés de la mettre à jour” ajoute Yul Kwon.
Grâce à cette ruse, la plateforme a aiguisé son outil de recommandations d'amis, et a croisé les données sur ses utilisateurs. Que pensez-vous de cette énième révélation ? La firme de Mark Zuckerberg est-elle allée un peu trop loin ?
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