Couvre-feu numérique et confiscation des smartphones, l’Éducation nationale veut lutter contre le harcèlement scolaire
Afin de lutter contre le harcèlement scolaire, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Atal propose plusieurs mesures dont certaines concernent spécifiquement le cyberharcèlement.
Le phénomène du harcèlement scolaire n'est plus à prouver. Ses conséquences sont extrêmement graves, allant jusqu'au suicide des élèves victimes. Depuis de nombreuses années déjà, il ne se limite plus à l'enceinte des établissements : avec les smartphones et les réseaux sociaux, les brimades ne s'arrêtent quasiment jamais. C'est dans un contexte tragique avec la mort récente de Nicolas, un adolescent de 15 ans harcelé au lycée, que le ministère de l'Éducation nationale propose des pistes pour endiguer ce fléau.
Trois d'entre elles visent le cyberharcèlement. La première est un renforcement du contrôle de la majorité numérique. Rappelons que depuis le vote cet été de la loi Marcangeli, il faut avoir 15 ans pour s'inscrire et utiliser un réseau social sans autorisation parentale. Une mesure loin d'être respectée. Afin de faciliter les contrôles, le ministre de l'Éducation Gabriel Atal propose d'utiliser la plate-forme ÉduConnect, qui permet déjà de vérifier l'âge des élèves qui s'y connectent.
La lutte contre le harcèlement scolaire pourrait passer par la confiscation des smartphones, entre autres
La deuxième mesure consiste à systématiquement confisquer le smartphone quand un cas de cyberharcèlement entraîne la saisine du juge des enfants. Le projet de loi Sécuriser et réguler l’espace numérique, actuellement discuté à l'Assemblée Nationale, prévoit qu'un élève condamné pour harcèlement soit banni 6 mois des réseaux sociaux. Ou 12 en cas de récidive. Cela nécessite donc que la sanction ait déjà été prononcée. La proposition de Gabriel Atal permettrait d'intervenir dès le début de la procédure.
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Enfin, il est question d'instaurer un couvre-feu numérique. Préventif lui-aussi, il s'appliquerait par exemple de 18h à 8h le lendemain. Pendant ce créneau, le jeune n'aurait pas le droit d'accéder aux réseaux sociaux. On ne sait pas encore comment cette mesure pourrait être concrètement instaurée, tant il semble facile de la contourner. Toutes ces pistes seront présentées le 27 septembre dans le cadre du plan interministériel. N'oubliez pas qu'il existe un numéro gratuit pour signaler un cas de harcèlement scolaire, le 3018, ainsi qu'une application mobile dédiée.
Source : Le Parisien