Craignant que Trump stoppe les voitures électriques, ces constructeurs le supplient dans une lettre ouverte
Les constructeurs automobiles adressent une lettre ouverte à Donald Trump, futur président des États-Unis, pour demander le maintien des réglementations actuelles sur les véhicules électriques. Ils craignent que des changements politiques mettent en péril leurs investissements et la transition écologique.
Avec l’élection de Donald Trump, le secteur automobile américain se prépare à de possibles bouleversements. Ces dernières années, des milliards de dollars ont été investis dans le développement des véhicules électriques, un virage stratégique essentiel pour répondre aux exigences environnementales et aux attentes des consommateurs. Mais les constructeurs craignent que la nouvelle administration ne freine cette transition en supprimant des règles cruciales, comme les crédits d’impôt pour les acheteurs de véhicules électriques américains et les normes sur les émissions polluantes.
Pour éviter une instabilité qui pourrait menacer l’avenir de l’industrie, l’Alliance pour l’Innovation Automobile, qui regroupe 42 constructeurs, a écrit une lettre au président élu. Ce document souligne que le maintien des réglementations actuelles est indispensable pour garantir une stabilité à long terme. Les constructeurs comme Ford, General Motors ou encore Stellantis rappellent qu’ils travaillent sur des modèles conçus pour respecter ces règles, des voitures qui ne verront le jour qu’en 2028 ou plus tard.
D’autres marques, comme Alpine, ont déjà annoncé des stratégies ambitieuses. Le constructeur français prévoit de passer à une gamme 100 % électrique d’ici 2030, avec sept modèles inédits, dont une version moderne de son A110 mythique. Une remise en cause des réglementations actuelles pourrait bouleverser ces projets ambitieux.
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Les inquiétudes des constructeurs se concentrent aussi sur le crédit d’impôt aux USA de 7500 dollars – environ 7000 euros – pour l’achat de voitures électriques, instauré par la loi de 2022 sur la réduction de l’inflation. Cette aide a permis de rendre les véhicules électriques plus accessibles à un large public, tout en soutenant l’innovation et la création d’emplois dans le secteur. Sa suppression pourrait ralentir l’adoption de ces technologies et avantager les modèles à moteur thermique. Tesla, qui ne fait pas partie de l’Alliance, s’oppose également à ce crédit, son PDG Elon Musk estimant qu’il n’a pas autant besoin de cette aide que ses concurrents.
Les normes d’émissions polluantes sont un autre point central de cette demande. Les constructeurs rappellent que la prévisibilité des règles est essentielle pour réussir la transition écologique. Sans elle, les risques de fermetures d’usines ou de retards dans les innovations augmenteraient. L’industrie américaine redoute de perdre du terrain face à des concurrents comme la Chine, où le gouvernement soutient activement le développement des technologies électriques et autonomes. Alors que Trump s’apprête à prendre ses fonctions, les constructeurs espèrent convaincre son administration de maintenir ces avancées pour ne pas briser une dynamique en pleine croissance.
Source : The New York Times