DAZN a poussé les spectateurs vers le piratage et l’IPTV : tous les chiffres chocs partagés par la LFP
Une étude de la LFP est formelle : le piratage gagne du terrain et a explosé depuis que DAZN est le diffuseur de la Ligue 1. Les actions de l'Arcom et les baisses de prix de DAZN n'ont pour l'instant qu'un effet limité sur les pratiques illégales.
DAZN multiplie les offres promotionnelles pour tenter d'attirer de nouveaux abonnés, mais est encore loin de son objectif affiché de 1,5 million de clients minimum, ne dépassant même pas le million pour l'instant. Cela ne signifie pas que les spectateurs ont perdu de l'intérêt à regarder le football et la Ligue 1, mais qu'ils ont trouvé des alternatives illégales pour voir évoluer leur équipe.
Benjamin Morel, le directeur général de LFP Média (la société commerciale de la Ligue), a présenté devant l'Arcom les résultats d'une étude, commandée par la LFP à l'institut Ipsos, portant sur la consommation pirate de la Ligue 1 depuis le début de la saison… et donc depuis l'arrivée de DAZN comme diffuseur principal. L'enquête a été menée entre fin octobre et début novembre et ses conclusions sont alarmantes.
Le piratage a explosé depuis que DAZN est diffuseur
Selon le rapport, 37 % des personnes qui ont regardé la Ligue 1 cette saison ont visionné les matchs par le biais d'une méthode illégale : sites de streaming, services d'IPTV ou Telegram, notamment. Le chiffre le plus impressionnant reste à venir : 27 % des sondés qui ont actuellement recours à une solution illicite pour accéder à la Ligue 1 ont commencé le piratage depuis seulement cette saison. Plus d'un quart d'entre eux sont donc de nouveaux pirates.
Alors que DAZN avait baissé ses prix pour OM-PSG et que l'Arcom avait obtenu le blocage de 340 noms de domaine illégaux juste avant le match, 55 % de l'audience de la rencontre a été réalisée via des canaux illégaux. “Depuis le début de la saison, nous faisons face à un phénomène d'une ampleur inédite […] Dans un tel contexte, DAZN, diffuseur de l'essentiel de nos matchs, souffre d'une concurrence pirate alors que l'intérêt pour la L1, son produit d'appel, est indéniable. Les tarifs ne peuvent en rien justifier le piratage qui est du vol et, je le rappelle, illégal”, a commenté Benjamin Morel.
Le responsable de LFP Média évoque “un sujet ultra-prioritaire, une situation très préoccupante, […] un contexte de bascule dangereuse”. L'étude nous apprend que 59 % des pirates estiment être dans la légalité. Pour certains d'entre eux, le boycott de DAZN semble être devenu une question de principe, entre tarifs de départ bien trop élevés et qualité de l'offre contestable, avec entre autres des prises d'antennes souvent trop tardives.
Source : L'Équipe