Des Français mettent au point une alternative à Tor idéale pour le streaming
Une équipe du CNRS travaille sur le Projet Qastor, le protocole de chiffrement qui garantira notre sécurité dans les navigateurs du futur.
Sous l’appellation Projet Tor se cache une infrastructure de réseau décentralisé et un navigateur qui facilite l’anonymisation de vos sessions de navigation sur Internet. Des journalistes travaillant dans les pays frappés par la censure aux cybercriminels, qui l’apprécient pour fréquenter le Dark Web, toutes sortes d’utilisateurs se le sont approprié. Utiliser Tor n’est pas pour autant une garantie à 100 % de sécurité et d’anonymat.
Selon les chercheurs du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS de Toulouse, les avancées constatées dans les nouvelles technologies vouent à l’obsolescence les algorithmes cryptographiques actuels tels que le chiffrement RSA. Les ordinateurs quantiques ne feront qu’une bouchée des défenses actuelles à coup d’attaques par force brute toujours plus nombreuses, rapides et dévastatrices. Comment, à l’avenir, assurer notre anonymat, ou au moins la sécurité de nos données alors que nous produisons toujours plus de données ?
Le CNRS bâtit un nouveau type de navigateur capable de résister aux attaques d'ordinateurs quantiques
Dans un article intitulé « la navigation anonyme sur Internet sera-t-elle toujours possible à l’ère post-quantique ? », l’équipe du Projet Qastor présente un nouveau protocole de chiffrement qui vise à éliminer les points faibles du réseau Tor, à savoir les algorithmes tels que le chiffrement RSA, tout en conservant son principe de fonctionnement. Le chiffrement par attributs permettra de générer des clés plus difficiles à exploiter, car mieux encadrées et ajustables dans le temps, par emplacement géographique, ou encore hiérarchiquement.
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Un membre de l’équipe résume la finalité de leur invention : « QasTor se veut une alternative à Tor, qui permet une connexion et une navigation plus rapides et plus adaptée pour du livestreaming de masse ». Pour développer son concept, le CNRS a exclusivement exploité les données personnelles d’automobilistes, mais les résultats de leurs recherches seront généralisables à d’autres domaines, car, dans leurs propres termes, « la protection des données personnelles fait aujourd’hui partie des critères primordiaux pour les projets innovants ». Le Projet Qastor n’est encore qu’à ses prémices, mais l’espoir est que ces recherches « permettent aux futurs usagers du Web de garantir le respect de leur vie privée ».
Source : CNRS Occitanie Ouest