Des internautes utilisent Tinder et Google Maps pour lutter contre les fake news sur la guerre en Ukraine

Tinder et Google Maps servent désormais à plusieurs activistes à travers le monde à informer les Russes sur la situation en Ukraine. Alors que le gouvernement de Vladimir Poutine déploie une propagande de masse pour obtenir l’aval de sa population, des internautes s’adressent directement à quelques individus pour leur exposer les mensonges des autorités.

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Si le monde entier semble se liguer contre la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine, le peuple russe, lui, s’avère majoritairement en faveur des actions de leur gouvernement. Selon un récent sondage, ils seraient en effet 70 % à soutenir l’opération militaire en cours, bien que ce chiffre soit encore relativement flou. Pour autant, la plupart des Russes ne vouent pas une haine particulière envers l’Ukraine. Pour obtenir ce score, Vladimir Poutine use d’une intense propagande et de multiples éléments de langage.

Parmi eux, on retrouve entre autres le plus connu : plutôt que de parler clairement de guerre, le président russe préfère mentionner une « opération militaire » depuis le début des attaques. À cela s’ajoutent de multiples images diffusées via les médias nationaux de soldats venant en aide aux civils ukrainiens, plutôt qu’en train de les bombarder. Beaucoup vont même jusqu’à dire que les vidéos illustrant la violence des conflits sont fausses. Or, un soulèvement de la population russe aiderait largement à mettre fin au conflit.

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Lutter contre la désinformation russe grâce à Tinder

Une idée qui a visiblement gagné en popularité et qui pousse désormais des internautes ordinaires à agir contre la Russie. Pour cela, nul besoin de rejoindre les Anonymous et encore moins de prendre les armes : c’est sur Tinder que ces activistes d’un nouveau genre mènent leurs propres opérations. René est l’un d’entre eux. Cet Allemand de 34 ans a décidé de changer la localisation de son compte pour engager la conversation avec des femmes habitant à Moscou. Lorsqu’il obtient un match, ce n’est pas un rendez-vous galant qu’il recherche.

« J’ai eu une conversation avec une fille qui disait que [l’invasion] n’est qu’une opération militaire et que les Ukrainiens tuent leur propre peuple et des choses comme ça, alors j’ai débattu avec elle », explique-t-il.  Bien souvent, malheureusement, René se heurte à un mur. Certains Russes refusent d’entendre que leur gouvernement leur ment et préfèrent couper court à la discussion. Mais d’autres se montrent plus réceptifs. À plusieurs reprises, René a obtenu des remerciements hésitant de la part de ses contacts.

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En plus de la méfiance des Russes, René et ses compères doivent faire face au règlement de Tinder. Seulement 4 jours après avoir débuté son activité, Osterloh, un autre internaute engagé dans la lutte contre la désinformation, a vu son compte banni définitivement. Il a alors contacté le support de l’application, arguant que ses agissements ont été commis en soutient à l’Ukraine, mais n’a pour l’heure reçu aucune réponse de ce dernier.

Des commentaires Google Maps pour informer la population russe

Le 28 février dernier, un internaute se faisant appeler @Konrad03249040 a partagé une autre idée sur Twitter. Rien de plus simple : il faut se rendre sur Google Maps, trouver un café ou un restaurant populaire dans une grande ville et laisser un commentaire informant les autres utilisateurs de la situation en Ukraine. « Je ne suis pas un hacker, mais je fais ce que je peux faire », a-t-il alors ajouté.

Après qu’il ait été partagé par un membre d’Anonymous, ce tweet a rencontré un certain succès et plusieurs membres de Twitter ont répondu à l’appel. Malheureusement, de nouveau, ces derniers n’ont pas obtenu de soutien de la part de la plateforme. En effet, Google a temporairement bloqué les commentaires provenant d’Ukraine, de Russie et de Biélorussie, expliquant que son site n’a pas été conçu pour être une source d’information sur la guerre en cours.

Malgré tout, ils sont encore nombreux à poursuivre leurs actions. Ils envahissent chaque réseau social dans l’espoir d’atteindre quelques personnes en Russie pour leur exposer la vérité. La Russie semble avoir bien conscience de la chose puisque plusieurs plateformes sont désormais inaccessibles dans le pays. Après Facebook, c’est Instagram qui a subi les foudres du gouvernement, rendant ainsi plus difficile la prise de contact. D’autres, comme YouTube, décident d’agir directement en supprimant tout contenu s’apparentant à de la propagande.

Source : Wired


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