Des scientifiques fabriquent des anti-douleurs à partir des déchets de l’industrie du papier
Une équipe de scientifiques britanniques ont mis au point un tout nouveau procédé de fabrication des antidouleurs. Plutôt que d’avoir recours au pétrole traditionnel, ceux-ci sont parvenus à convertir un composant trouvé dans les déchets d’une autre industrie, celle du papier, en précurseur pharmaceutique.
En ce début de semaine, ce ne sont pas les avancées scientifiques qui manquent. Pas plus tard que ce matin, nous vous parlions de ces chercheurs qui sont parvenus à transformer l’air humide en énergie renouvelable. Une autre prouesse a retenu notre attention aujourd’hui, cette fois au sein de l’industrie pharmaceutique.
La plupart de nos antidouleurs, tels que le paracétamol, sont synthétisés à partir d’un dérivé du pétrole. Autant dire que le processus est loin d’être respectueux de l’environnement, en plus d’être sujet à de fortes fluctuations tarifaires. C’est pourquoi un groupe de chercheurs de l’université de Bath, au Royaume-Uni, se sont intéressés aux déchets générés par l’industrie du papier.
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Cette nouvelle méthode de synthèse des antidouleurs est beaucoup plus écologique
Plus précisément, ceux-ci ont récupéré de grandes quantités de β-pinène, un composant de la térébenthine. Or, chaque année, l’industrie du papier produit 350 000 tonnes de térébenthine, dont elle n’a aucune utilité. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est inutilisable. Bien au contraire, celle-ci peut remplacer le pétrole dans la synthèse de divers précurseurs chimiques, servant ensuite à la fabrication de bêta-bloquants, de médicaments contre l’asthme et même de produits ménagers.
Cette découverte comporte deux grands avantages. Le premier est avant tout environnemental. En se débarrassant du pétrole, ce processus de synthèse bien plus écologique, un enjeu désormais capital pour l’industrie pharmaceutique qui est 13 % plus polluante que le secteur automobile. À cela s’ajoute une plus grande stabilité des prix, qui ne seraient plus dépendants de la situation géopolitique du moment, contrairement au pétrole.
Néanmoins, il convient de noter qu’à l’heure actuelle, ce processus de synthèse est plus coûteux que l’actuel. La question est donc de savoir si, dans l’hypothèse où cette nouvelle technique de production se démocratise, il vaut mieux accepter de payer plus cher son médicament pour avoir la certitude que son prix reste fixe.
Source : ChemSusChem