Elon Musk pourrait lancer les robotaxis de Tesla alors qu’ils ne sont pas prêts, en faisant croire que oui
Selon l'ancien dirigeant de Waymo, qui propose des taxis autonomes, Elon Musk serait capable de faire croire que le Cybercab de Tesla fonctionne alors que ce n'est pas le cas. Le milliardaire l'a déjà fait avec un autre de ses produits.

Les taxis sans conducteur ne sont pas de la science-fiction. Plusieurs état américains autorisent déjà leur circulation, même si les véhicules sont encore perfectibles. En toute logique, Tesla, fer de lance de la conduite autonome, travaille sur son propre modèle appelé Cybercab.
Depuis le temps qu'il est en développement, on commençait à penser qu'il s'agissait d'une arlésienne, surtout quand ses démonstrations sont repoussées. Mais finalement, après le report de leur sortie en 2026, on devrait finalement voir les Cybercabs débarquer en juin de cette année au Texas, dans la ville d'Austin.
La question est de savoir s'ils sont prêts. Pour John Krafick, ancien dirigeant de Waymo, entreprise qui gère des robotaxis actifs, la réponse est plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord. Lors d'une interview parue dans le média allemand Manager Magazine, il laisse entendre quelque chose d'inquiétant.
Selon un expert, Elon Musk pourrait faire croire que ses robotaxis sont opérationnels
Déjà, l'homme ne cache pas son incompréhension sur le design du Cybercab, expliquant que “si une entreprise souhaitait sérieusement développer un robotaxi sûr, celui-ci ne ressemblerait en rien à ce prototype“, faisant référence à celui que vous pouvez voir en illustration de cet article.
Il pointe ce sur quoi Tesla semble faire l'impasse alors qu'il s'agit d'aspects indispensables à la sécurité de la voiture : “le fabricant placerait des capteurs aux emplacements optimaux : sur le toit, ainsi que sur les côtés et les coins du véhicule. Ces capteurs auraient également des fonctions de nettoyage et de séchage : essuie-glaces, buses d'air comprimé, etc“. Sans oublier le choix d'une “conception [qui] rend l'entrée et la sortie [dans le véhicule] difficiles” et la présence de seulement 2 places.
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À entendre John Krafick, Tesla ferait bien de revoir entièrement sa copie, et donc annuler le lancement prévu cet été. Pourtant, non seulement le constructeur ne le ferait pas, mais il irait plus loin en faisant croire que les Cybercabs sont tout à fait fonctionnels. “Il existe de nombreuses façons de simuler un service de robotaxi“, lâche-t-il.
Par exemple en contrôlant les robotaxis à distance sans le dire, en se servant d'une voiture qui servirait de balise suivie par les autres, ou encore en délimitant une zone d'opération extrêmement réduite pour minimiser les risques de dysfonctionnement vendant la mèche. Elon Musk en serait-il capable ? Il l'a déjà fait avec le robot Optimus.
Ce ne serait pas la première fois qu'Elon Musk chercherait à tromper son monde
Souvenez-vous : lors de la première démonstration du robot autonome en 2021, tout le monde avait levé un sourcil quand a débarqué sur scène un humain dans un (mauvais) costume d'Optimus. Amusant sur le coup. En 2024, Musk montre la machine capable de plier un t-shirt seule. Sauf qu'en réalité, il y avait un opérateur en train de le contrôler hors du champ de la caméra.
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Même chose un peu plus tard dans l'année lorsqu'Optimus servait des boissons en se faisant passer pour le barman du futur. Dans ces cas-là, la supercherie n'a pas de conséquence sur les humains alentours. Ce n'est en revanche pas du tout la même chose avec des robotaxis. Ils peuvent parfois causer des accidents alors qu'ils sont censés rouler sans accroc.
Source : Manager Magazine