Emmanuel Macron Président : ses 6 mesures pour le numérique
C’est officiel, Emmanuel Macron est le nouveau Président de la République française. Durant sa campagne, l’ancien candidat avait dévoilé ses mesures pour le numérique. Désormais élu, il devra respecter ses promesses. Nous faisons donc le tour de la question et vous proposons de découvrir ou redécouvrir les 6 mesures d’Emmanuel Macron pour le numérique.
Un marché unique du numérique au niveau européen
Nous agirons pour un marché unique du numérique en Europe, qui permettra aux entreprises innovantes de disposer des mêmes règles partout dans l’Union européenne.
Voilà la première grande idée d’Emmanuel Macron sur le terrain du numérique. L’idée est de propulser les start-up du numérique grâce d’abord à une enveloppe de 5 milliards d’euros. Mais il ne s’agira pas que de financement. Emmanuel Macron souhaite également parier sur les hommes et les femmes des petites et moyennes entreprises.
Le numérique en soi est une chose mais il ne sert pas à grand chose si personne ne maîtrise les nouveaux outils. Ainsi, le nouveau Président souhaite initier un “cap du numérique” qui permettra aux entrepreneurs et salariés d’être formés sur les nouveaux outils du numérique.
Emmanuel Macron s’est engagé par ailleurs à offrir un “accès privilégié à la formation professionnelle” aux entreprises s’engageant dans la transition numérique. Ce que l’on appelle la digitalisation de l’entreprise (plus de numérique et nouvelles qualifications pour les salariés) est au coeur du programme numérique d’Emmanuel Macron.
Données personnelles : plus de transparence
C’est une mesure un peu floue pour le moment. Emmanuel Macron s’est contenté d’aligner les phrases d’accroche sans trop en dire sur les méthodes qu’il compte employer. Par exemple, il annonce qu’il souhaite “développer les instruments d’une transparence sur l’usage des données privées par les acteurs du numérique”, mais il ne dit pas lesquels.
On a entendu vaguement parler de la communication des données cryptées par des entreprises comme WhatsApp par exemple. Sinon, plus largement, tout ce que l’on sait c’est qu’il promet que “chacun pourra savoir ce que deviennent les données qu’il produit en utilisant telle ou telle plateforme”.
On fait le même constat dans son renforcement de la sécurité numérique. Il a promis de “bâtir des murailles” et de “patrouiller dans le cyberespace” mais on ne sait pas concrètement comment il compte s’y prendre. Le seul point sur lequel il s’est montré plus clair est celui de l’exploitation des données par les Etats-Unis. Emmanuel Macron a ainsi promis :
Nous renégocierons avec les Etats-Unis le Privacy Shield, le cadre de protection des données, d’ici 2018, afin de garantir réellement la préservation des données personnelles de tous les Européens.
Enfin, toujours dans le but de promouvoir les start-up européennes, le nouveau Président souhaite mettre en place “une banque de données numériques réutilisables” afin de garantir “le respect de la vie privée et du secret des affaires”. Il expliquait durant sa campagne :
Les administrations qui délivrent des licences (par exemple pour les hôtels) devront mettre à disposition leurs données. Face aux géants étrangers, des nouvelles start-up pourront ainsi s’adresser par exemple à tous les hôteliers pour leur offrir une alternative aux services existants.
A fond sur l’intelligence artificielle
Selon Emmanuel Macron, l’intelligence artificielle “va avoir de profonds impacts sur une série de secteurs”. Le Président de la République y voit donc une chance pour la France de prendre une part importante dans un marché d’avenir. Ainsi, il souhaite mettre au point “une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle”.
Il estime qu’aujourd’hui “les chercheurs français sont bien armés pour y jouer un rôle majeur” mais il souhaite procéder par étapes. D’abord, il faudra “évaluer les usages potentiels et les enjeux pour le travail et l’emploi de demain”. Pour cela, Emmanuel Macron a deux méthodes concrètes.
D’abord, il souhaite créer un “fond pour l'industrie et l’innovation”. Il serait doté de 10 milliards d’euros financés par les actions provenant des parts de l’Etat dans des entreprises. Ensuite, il souhaite adopter “un cadre fiscal qui encourage l’investissement dans l’innovation”. Concrètement il souhaite instaurer “un prélèvement forfaitaire unique sur l’ensemble des revenus tirés du capital mobilier” et “remplacer l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière”.
Démarches administratives 100% en ligne
Jusqu’à maintenant les propositions citées plus haut ne semblent pas forcément concrètes pour les citoyens. Mais Emmanuel Macron a bien dans son programme des mesures plus proches de notre quotidien. Parmi elles, la digitalisation des démarches administratives. D’ici 2022, le Président de la République souhaite que toutes les démarches administratives puissent être faites en ligne, à l’exception de la délivrance de documents d’identités officiels.
Il faudra pour cela créer au préalable un “compte citoyen en ligne” disponible sur un site et une application. Les citoyens pourront y consulter leurs droits mais également effectuer des démarches complètes comme par exemple “faire une demande de procuration électorale sans se rendre au commissariat”.
Enfin, un site de type impots.gouv.fr dédié à la justice devrait être développé. Il permettra aux citoyens d’accéder à des informations clés concernant leurs droits, mais également engager des poursuites en ligne et suivre l’avancée de leur dossier. Emmanuel Macron expliquait durant sa campagne :
Il s'agira d'un service public numérique de la justice, avec portail unique d’accès. Les citoyens et leurs avocats y trouveront toutes les informations pratiques et la jurisprudence applicable à leur cas. Ils pourront se pourvoir en justice depuis leur ordinateur, transmettre une requête, des pièces, ou suivre leur dossier depuis leur smartphone.
La fin des zones blanches
Dans le concret pour les citoyens, Emmanuel Macron s’est également penché sur le problème des zones blanches. L’objectif est simple : couvrir l’ensemble du territoire en très haut débit d’ici la fin du quinquennat. Et le nouveau Président compte bien mettre la pression aux opérateurs.
Pour “ne laisser aucun territoire à la traîne dans la transition numérique” Emmanuel Macron exigera des opérateurs qu’ils dotent toutes les les zones blanches de la 4G. Cela implique de doubler le nombre d’antennes. Pour leur donner un coup de pouce, Emmanuel Macron promet d’accompagner Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom dans ce mouvement. Il proposera “des conditions économique favorables sur les redevances d’utilisation des fréquences hertziennes”.
En revanche, si les opérateurs n’atteignent pas les objectifs fixés, “ils pourront être sanctionnés financièrement”. Une idée que François Hollande avait déjà envisagée. Reste à voir si la sanction sera plus lourde que le montant d’un investissement.
Interdiction des téléphones portables à l’école
On a gardé la mesure la plus concrète pour la fin. C’était l’une des annonces choc d’Emmanuel Macron. Lors de sa campagne, l’ancien candidat avait annoncé qu’il souhaitait interdire les téléphones portables dans les écoles primaires et les collèges. Aujourd’hui, ils sont interdits lors des examens, mais pas durant les cours.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui le Code de l’éducation, suite à la loi du 12 juillet 2010, interdit déjà les élèves “d’utiliser un téléphone mobile dans les écoles maternelles, élémentaires et les collèges”.
Mais déjà fin 2009, 75% des ados de 12 à 17 ans arrivaient en cours avec leur téléphone et 50% disaient l’avoir déjà utilisé en classe selon une étude de TNS-Sofres. Autant dire qu’aujourd’hui ces chiffres doivent être encore plus parlants. On ne sait donc pas trop comment Emmanuel Macron compte imposer cette interdiction.
Alors, dites-nous tout. Que pensez-vous des mesures du nouveau Président Emmanuel Macron sur le numérique ?