Enchères 5G : voici les règles qu’Orange, Free, SFR et Bouygues devront respecter
Les enchères autour des fréquences 5G ont été repoussées, mais au moins Orange, Free, SFR et Bouygues peuvent se consoler : ils connaissent désormais les règles du jeu en matière de taille des blocs, prix plancher des fréquences, ou encore obligations comme le détaille le président de l'Arcep Sébastien Soriano dans une interview.
Après l'annonce du report des enchères autour des fréquences 5G à mars ou avril 2020 le président de l'Arcep s'est exprimé autour du cahier des charges que Orange, SFR, Free et Bouygues devront respecter pour remporter des lots. Le responsable dresse en fait une liste de conditions pour contrebalancer les inégalités entre les quatre acteurs : Orange et SFR disposent en effet de ressources considérablement plus élevées que les deux autres acteurs du marché.
Ne pas trop avantager Orange et SFR
“Le risque est que la bataille soit livrée entre deux opérateurs et non pas quatre”, souligne en effet à plusieurs reprise Sébastien Soriano dans les colonnes du Figaro. Il explique ainsi que la procédure d'attribution des fréquences sera réalisée en deux étapes. La première a lieu à prix fixe, et la seconde via des enchères. Pendant la première phase, les quatre opérateurs pourront ainsi réserver une partie du spectre à condition de prendre des engagements de couverture et de déploiement.
Quatre blocs de 50 MHz seront alors attribués aux opérateurs qui se sont le plus engagés. L'Arcep explique qu'elle aurait préféré des bandes plus larges de 60 MHz car cette phase est plus équitable que les enchères et donnent plus de marge à Free et Bouygues.
Le risque est, selon l'autorité, que Orange et SFR disposent de bandes de fréquences deux fois plus larges : “cela veut dire qu’un opérateur pourra accueillir deux fois plus de clients sur son réseau qu’un autre, en leur offrant l’accès à deux fois plus de données en mobilité, avec des débits deux fois supérieurs. Pour l’un ce sera 750 Mbits/s pour l’autre 1,5 Gbit/s. Or c’est un élément structurant du marché”, souligne Sébastien Soriano.
Le prix de réserve des enchères, devrait, lui, être fixé à 1,5 milliards d'euros. Un “maximum” selon Sébastien Soriano afin de garantir les chances équitables pour l'ensemble des acteurs. Dans une deuxième phase des enchères permettront d'obtenir des blocs de 10 MHz avec un maximum de 100 MHz par opérateur.
Les conditions pour l'attribution des blocs à prix fixe
One vous le disait plus haut, la première phase consistera à distribuer des blocs en fonction des engagements pris par les opérateurs. Il leur faudra ainsi :
- Lancer des offres 5G dans au moins deux villes par opérateur avant fin 2020 puis atteindre 10 500 sites actifs d'ici 2025
- Accroitre les débits : 75% des sites doivent proposer au moins 240 Mb/s d'ici 2022
- Couvrir les grands axes routiers
- Exploiter toutes les possibilités de la 5G notamment le “slicing” et les offres différenciées
- Passer obligatoirement à l'IPV6
Il y a également une série d'engagement optionnels :
- Répondre aux demandes raisonnables d'acteurs économiques importants, collectivités et administrations (avec des offres sur mesure)
- Couvrir l'intérieur des bâtiments
- Fournir des offres d'accès internet résidentiel en 5G
- Etre plus transparent sur les pannes et prévisions de déploiement
- Accueillir des opérateurs sans réseau (MNVO)
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Ces fréquences sont attribuées pour 15 ans extensibles 5 années supplémentaires. Que pensez-vous de ce cahier des charges ? Partagez votre avis dans les commentaires.
Source : Le Figaro