Essai BMW i4 eDrive40 : une sérieuse rivale pour la Tesla Model 3
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BMW continue d’électrifier ses gammes. Après les SUV (et les scooters), le constructeur allemand s’attaque au segment de la berline avec la BMW i4. Un modèle sportif qui vient marcher/rouler sur les plates-bandes de la Tesla Model 3. Avec succès ?
BMW continue sa stratégie d’électrification de toute sa gamme thermique. Et si les SUV avaient jusqu’ici la primeur depuis la toute première i3 qui avait été lancée il y a déjà neuf ans, jusqu’à la récente iX, c’est désormais aux berlines de troquer leur bloc thermique pour une motorisation 100 % électrique. Et plus précisément le coupé. Basée sur la même plateforme que la nouvelle Série 4 Gran Coupé, la BMW i4 se décline dans deux versions : la BMW i4 M50 qui s’illustre en devenant la toute première BMW M sans émission d’une part, et la BMW i4 eDrive40 qui nous intéresse ici.
Pour le novice, seuls quelques détails viennent trahir la motorisation 100 % électrique de la i4 : la calandre pleine, le logo « i », l’absence de sorties d’échappement et quelques touches de bleu ici et là. Bon point, en reprenant les lignes sportives de la Série 4 Gran Coupé, le constructeur propose l’une des voitures électriques les plus séduisantes à date. À condition de s’habituer à son énorme calandre qui fait encore débat aujourd’hui. Celle-ci est encadrée par deux fines optiques qui se prolongent légèrement sur les ailes. Le long capot nervuré, les lignes tendues ou encore la ligne de toit fuyante et les grandes jantes laissant apparaître les étriers de frein participent pleinement au style clairement dynamique de la BMW i4 eDrive40. Nous avons essayé la berline et vous livrons toutes nos impressions et toutes nos conclusions à son sujet.
À bord de la BMW i4 eDrive40 : en terrain connu
Les habitués retrouveront immédiatement leurs marques avec une présentation et un assemblage soignés, ou encore des matériaux à la hauteur de la renommée du constructeur allemand. Le conducteur profite d’une ergonomie éprouvée avec des commandes qui tombent parfaitement sous la main, et notamment les boutons sur le volant dont l’épaisseur assure une bonne préhension. La direction assistée est particulièrement souple, surtout quand on la compare à celle d’une Tesla Model 3 typée plus dure même en mode confort.
Cependant, baser une berline électrique sur son pendant thermique n’est pas sans conséquence sur l’habitabilité. Plus grande que la BMW Série 3 Berline, la BMW i4 eDrive40 mesure 4,78 m de long (+76 mm), 1,85 m de large (+23 mm) et 1,44 mm de haut (+4 mm). Pour autant, les places arrière doivent se contenter d’un espace moindre que dans sa concurrente directe, la Tesla Model 3. L’espace dévolu aux jambes est correct, mais sans plus, la garde au toit caractéristique du coupé peut éventuellement s’avérer gênante pour les personnes de grande taille qui devront également faire preuve de souplesse pour monter à bord.
Par ailleurs, la place centrale doit s’accommoder de l’inutile tunnel de transmission dans une voiture électrique, qui plus est à moteur unique. Ajoutez à cela un dossier plus ferme que les sièges latéraux et la place centrale n'est pas la plus confortable pour les longs parcours.
En revanche, contrairement à la Tesla Model 3 qui doit se contenter d’une malle peu pratique de 425 litres, la BMW i4 eDrive40 profite d’un hayon électrique qui donne accès à un généreux espace de stockage de 470 litres. Et il y a de quoi faire pour voyager en famille. Dommage que l’Allemande soit dépourvue de frunk, ce coffre situé sous le capot avant qui permet de ranger les câbles ou quelques affaires (ce qui représente tout de même 50 litres de plus sur l’Américaine qui peut carrément accueillir une valise cabine). Néanmoins, un espace supplémentaire est également disponible sous le plancher du coffre. Sur notre modèle d'essai qui était particulièrement bien équipé comme nous le verrons plus loin, ce rangement était tout de même limité en raison de la présence d'un caisson de graves pour le système audio Harman/Kardon.
Un système d’infodivertissement complet, mais qui demande à être apprivoisé
Voiture électrique oblige, la BMW i4 eDrive40 partage son système d’infodivertissement et son instrumentation numérique avec la vitrine technologique du moment, à savoir la BMW iX. La dernière génération du BMW iDrive profite ainsi d’un écran incurvé baptisé BMW Curved Display qui court du centre de la planche de bord jusque derrière le volant. En réalité, ce dernier se compose de deux écrans. Un premier tactile de 14,9 pouces pour le système d’infodivertissement, et un second de 12,3 pouces dédié à l'instrumentation entièrement numérique cela va de soi.
Premier constat, l’interface du système d’info divertissement de la BMW i4 eDrive40 bénéficie d’une fluidité bienvenue pour naviguer dans les différents menus. Revers de la médaille, c’est tellement complet qu’il faudra bien quelques heures pour apprivoiser toutes les fonctionnalités. Désactiver les Iconic Sounds conçus par le légendaire compositeur Hans Zimmer nous a par exemple demandé un peu de recherche. Quoiqu’il en soit, cela n’a rien d’insurmontable si l'on veut bien se donner la peine d’apprendre. Et pas besoin de se plonger dans un manuel, tout est suffisamment intuitif pour se débrouiller comme un grand. Outre l’écran tactile, le conducteur peut aussi utiliser la grosse molette iDrive qui est entourée de quelques boutons physiques sur la console centrale.
L’écran le plus grand affiche les principales rubriques pour un accès aisé : la navigation bien sûr, mais aussi la téléphonie et la musique. En cliquant sur la fonctionnalité demandée, on passe alors en plein écran. Pour ceux qui n’ont que faire du BMW iDrive, il est aussi possible d’utiliser Apple CarPlay sans fil, ou Android Auto. Pour ce faire, deux ports USB sont intégrés à l'avant (un port USB type C et un USB type A). Deux ports USB Type C sont également disponibles à l'arrière.
Nous avons pu utiliser CarPlay avec la connexion Wi-Fi de la BMW i4 eDrive40 en lançant simplement le jumelage via le Bluetooth. L’interface bien connue de la solution d’Apple s’affiche alors sur toute la surface de l'écran de 14,9 pouces. On pourra aussi brancher le téléphone à un port USB pour recharger sa batterie, ou le poser sur le chargeur sans fil au standard Qi. Toutefois, gare à la chauffe en été, le smartphone pouvant se mettre en sécurité quand la température monte fortement. Enfin, si notre BMW i4 eDrive40 d’essai était dotée de l’affichage tête haute, ce dernier reste réservé aux systèmes de la voiture. Impossible donc de voir les indications de Waze ou autre application de navigation, par exemple.
À propos de l'affichage tête haute, s’il n’est pas indispensable avec les deux écrans de série de la BMW i4, il a l’avantage d’être très lumineux avec moult informations qui sont affichées directement dans le champ de vision du conducteur. Lorsque l'on utilise le GPS de la voiture de la voiture par exemple (le système ne prend pas encore en charge Apple CarPlay), le conducteur peut voir les informations de navigation, y compris une carte détaillée en arrivant à proximité d'un échangeur compliqué ou d'une intersection. Difficile dans ces conditions de se tromper de chemin.
L’instrumentation numérique offre quelques options de personnalisation, mais pas autant que chez Mercedes qui propose plusieurs styles de cadrans par exemple. Avec la BMW i4 eDrive40 on pourra tout de même choisir les informations qui sont affichées au centre de l’écran. En revanche, l’interface et la couleur du système d’instrumentation changera automatiquement en fonction du mode de conduite choisi : Sport, Comfort ou Éco Pro.
Reste un domaine dans lequel BMW a encore du travail pour offrir une expérience aussi intuitive que ce que propose Tesla par exemple : le planificateur d’itinéraire. Les voitures de la célèbre marque américaine prennent le conducteur par la main en lui indiquant le nombre d’arrêts qui sont nécessaires pour recharger afin d’arriver à destination, l’heure estimée d’arriver à la borne et la durée de la charge, mais aussi la disponibilité des stalles, leur puissance et le prix au kWh. Sans oublier le temps nécessaire avant de pouvoir continuer le voyage. À l’inverse, c’est plutôt chiche avec la BMW i4 eDrive40. Celle-ci se contente pour le moment du strict minimum. Saisir une destination dans le GPS ne permet pas de prévoir les arrêts de recharge, par exemple pour optimiser le temps d’arrêt en faisant coïncider la plus longue charge avec la pause déjeuner. Lors de notre essai, qui nous a emmenés de la région parisienne au Mont-Saint-Michel en faisant un long détour par Poitiers, l’iDrive s'est contenté de nous indiquer qu’il était impossible d’arriver à destination sans recharger à une station Ionity en route.
Il sera donc plus judicieux de préparer votre itinéraire avec une application comme ABRP (A Better Route Planner). D'ailleurs, cette dernière intègre la BMW i4 dans sa base de données et les informations sont relativement précises. Petit plus bien pratique, cette application mobile est compatible CarPlay. Il est donc possible de l’utiliser pour afficher la navigation directement sur l’écran Curved Display de la BMW i4 eDrive40.
Un mot également sur l’aide au stationnement. Avec une lunette arrière relativement étroite, la BMW i4 eDrive40 offre une visibilité limitée lors des manœuvres en marche arrière. Les détecteurs d’obstacles couplés aux caméras sont donc les bienvenus. Surtout que la définition des images est suffisamment élevée pour ne rien manquer.
Enfin, la BMW i4 eDrive40 dispose de son application mobile qui s’avère riche en fonctionnalités et bien pratique au quotidien. Celle-ci permet de vérifier le statut de la voiture à distance, de contrôler la charge ou de localiser la voiture. La page d’accueil affiche des raccourcis pour verrouiller ou déverrouiller la voiture, la retrouver sur un parking en faisant des appels de phare ou en klaxonnant, et de préconditionner l’habitacle en activant la ventilation ou le chauffage. Pour les amateurs de statistiques, l’application offre un historique complet des recharges avec le lieu et la puissance. En revanche, contrairement aux voitures Tesla qui proposent de visualiser les environs de la voiture via le mode Sentinelle, la fonction « Caméra Distante » de la BMW i4 eDrive40 reste dans les clous en affichant uniquement les images de la caméra dans l’habitable.
BMW i4 eDrive40 : une propulsion de 340 ch
Pour notre essai, nous avons donc jeté notre dévolu sur la petite BMW i4 eDrive40 équipée d’un moteur électrique de 250 kW (soit l’équivalent de 340 ch) qui prend place sur l’essieu arrière. Détail intéressant dans une démarche de développement durable, les moteurs électriques de BMW sont conçus sans terres rares.
Celui de la BMW i4 eDrive40 délivre 430 Nm de couple et propulse la voiture de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes (soit un peu mieux que la Tesla Model 3 propulsion de base à 6,1 secondes). Si vous n’êtes pas un excité de la pédale de droite, le constructeur annonce une autonomie WLTP de 590 km. Pour ce faire, la BMW i4 eDrive40 affiche des consommations comprises entre 16,1 et 19,1 kWh/100 km. La voiture profite aussi d’un système de récupération de l’énergie au freinage jusqu'à 116 kW.
Une version plus musclée est également disponible avec la BMW i4 M50, premier modèle électrique de la gamme M comme nous le disions plus haut. Dans ce cas, vous disposerez de 400 kW, soit 544 ch tout de même. Il s’agit cette fois d’une version xDrive à quatre roues motrices avec un moteur de 190 kW sur l'essieu avant, et un moteur de 230 kW sur l'essieu arrière. Le couple passe cette fois à 795 Nm et le 0 à 100 km/h ne demande plus que 3,9 secondes. Des performances en deçà de celles de la Tesla Model 3 Performance (3,3 secondes). Avec des consommations WLTP comprises entre 18 et 22,5 kWh/100 km et un système de récupération adaptative jusqu'à 195 kW, la BMW i4 M50 promet une autonomie jusqu’à 520 km.
Une même batterie pour les deux déclinaisons de la BMW i4
Quelle que soit la version, la BMW i4 est toujours équipée de la même batterie haute tension avec une capacité brute de 83,9 kWh bruts (80,7 kWh de capacité utile). Intégrée dans le plancher, elle a la particularité d’intégrer des cellules de 110 cm de haut seulement ce qui permet de proposer une berline suffisamment basse pour privilégier l’aérodynamique avec un centre de gravité plus bas que celui de la Série 3 Berline.
De la même façon, les BMW i4 eDrive40 et M50 affichent des performances identiques en matière de recharge. Le constructeur annonce un pic de puissance à 205 kW, de sorte à passer de 10 à 80 % de la capacité en 31 minutes via la prise Combo CCS qui prend place sur l’aile arrière droite. Pour les plus pressés, il suffira de brancher la BMW i4 eDrive40 sur une borne haute puissance, comme chez Ionity dont BMW est partenaire, afin de retrouver 164 km d’autonomie en seulement dix minutes. La BMW i4 M50 fait un peu moins bien avec 140 km de récupérés sur la même durée. Enfin, concernant la charge sur les bornes de moindre puissance, la BMW i4 est équipée d’un chargeur embarqué triphasé de 11 kW.
BMW communique les temps de charge indicatifs suivants :
- de 10 % à 80 % en 31 minutes sur une borne de recharge rapide en courant continu ;
- de 0 à 100 % en 8h15 sur une Wallbox triphasée qui délivre une puissance de 11 kW ;
- de 0 à 100 % en 13h sur une Wallbox monophasée qui délivre une puissance de 7,4 kW (26 heures si la puissance délivrée est de 3,7 kW) ;
- de 0 à 100 % en 43 heures sur une prise domestique de 2,3 kW.
Enfin, alors que certains constructeurs s’inspirent de l'univers des smartphones en ne proposant aucun câble de recharge, BMW en livre deux de série pour recharger la BMW i4 M50 sur une borne de recharge publique ou sur une Wallbox d'une part, et sur une prise domestique d'autre part
Plus de 1000 km au volant de la BMW i4 eDrive40
Pour cet essai, nous avons parcouru environ 1 150 km entre l'Île-de-France, la Vienne et la Normandie au volant d'une BMW i4 eDrive40 M Sport. Ce modèle bleu métallisé était équipé de sièges M Sport électriques à mémoire de position avec une sellerie cuir “Vernasca” Cognac et surpiqures, de jantes en alliage léger de 20 pouces avec des freins M Sport rouges, de l'accès confort (ouverture, fermeture et démarrage sans clef, activation de l'éclairage d'accueil quand le conducteur est à proximité et Digital Key pour utiliser un iPhone comme clef virtuelle), du toit ouvrant en verre coulissant, du système Drive Assist Pro pour la conduite autonome de niveau 2, ou encore du système Hi-Fi Harman Kardon. A cela s'ajoutaient entre autres le pack Innovation qui comprend l'alarme, les projecteurs BMW Laser et l'affichage tête haute. Au final, d'un prix de base de 63 350 euros, notre belle BMW i4 eDrive40 M Sport était donc affichée à 82 495 euros.
Sur autoroute, la BMW i4 eDrive40 joue la carte du confort tant en matière de l’amortissement qui offre un bon filtrage, que de l’insonorisation. Très stable, la voiture n’offre pas des accélérations aussi violentes que sur la BMW i4 M50, ce qui n'est finalement pas plus mal pour les occupants du véhicule qui sont confortablement installés. Ce qui ne veut pas dire que l'on se traine non plus. Les 340 ch sont bien là pour laisser les autres voitures sur place au péage, ou encore pour des reprises étonnantes garantissant des dépassements en toute sérénité. Car on le rappelle, la BMW i4 eDrive40 passe de 0 à 100 km/h en seulement 5,7 secondes et en silence (si l'on désactive les Iconics Sounds conçus par Hans Zimmer qui finissent par lasser selon nous).
Nous avons profité des tests sur autoroute pour activer le Drive Assist Pro qui offre une conduite semi-autonome de niveau 2. Celui-ci s'active très simplement grâce au bouton dédié qui se trouve sur le volant. La BMW i4 eDrive40 va alors automatiquement rester dans sa voie tout en gardant une distance de sécurité avec le véhicule qui la précède. Le système s'appuie également sur la reconnaissance automatique des panneaux pour afficher les limitations de vitesse, mais c'est au conducteur de valider le changement d'allure de la voiture en appuyant sur le bouton OK sur le volant. Disons-le tout net, le Drive Assist Pro de BMW est bien plus performant que l'Auto Pilot de Tesla. En effet, alors que ce dernier impose de donner un petit coup dans le volant pour changer de file, le système de la BMW i4 eDrive40 se montre bien plus souple et sans intervention du conducteur.
Sur le réseau secondaire, la BMW i4 eDrive40 mérite bien son badge M. Agile. La voiture fait oublier son poids conséquent de plus de deux tonnes grâce à son centre de gravité bas, et elle offre un plaisir de conduite rare pour une voiture électrique. Outre l'absence de mouvements de caisse, la direction se montre rigoureuse et précise, transmettant parfaitement les informations de la route.
Côté consommation, nous avons relevé 19,4 kWh/100 km sur autoroute, et 17 kWh/100 km de moyenne sur l'intégralité de notre essai. Des valeurs raisonnables, notamment grâce aux modes de conduite et à la récupération d'énergie au freinage.
Enfin, si nous avons pu profiter de la recharge gratuite à destination à plusieurs reprises, nous avons également dû faire un stop à une station Ionity entre Poitiers et le Mont-Saint-Michel. L'occasion de tester la puissance de charge avec un pic à 177 kW pendant quelques minutes seulement. Nous avons dû patienter pendant 24 minutes avant de retrouver 80 % de la capacité de la batterie. Notez qu'à ce niveau, la puissance de charge était encore de plus de 50 kW.
Après les SUV, BMW s'attaque enfin à la berline électrique avec la BMW i4. Et quelle entrée en la matière avec un coupé sportif qui se confond avec la Série 4 Gran Coupé avec laquelle elle partage sa plateforme. Style, performances ou encore comportement sur route, la BMW i4 eDrive40 a tous les arguments pour convaincre les amateurs de la marque qui envisagent de passer à l'électrique. Reste encore à propose un vrai planificateur pour une expérience qui n'aura presque rien à envier aux thermiques.
- Une vraie BMW tant dans le style que dans la conduite
- La consommation raisonnable
- Le BMW iDrive avec les écrans BMW Curved Display
- Le prix des options qui augmente le prix aussi vite que la voiture passe de 0 à 100 km/h
- L'habitabilité aux places arrière
- Pas de vrai planificateur