Essai Cupra Born, que vaut la plus sexy des voitures électriques ?
- Son style très réussi
- L'ambiance à bord
- L'équipement très complet
- L'ergonomie du système d'infodivertissement
- Une sportive timorée
L'avenir est électrique. Même Cupra, la filiale autonome sportive de Seat, cède aux watts non sans travailler sa proposition. Partageant la même base que la Volkswagen ID.3, la nouvelle Cupra Born joue sans surprise la carte de la sportivité. Avec succès ?
Cupra fête son troisième anniversaire en soufflant la politesse à Seat pour le lancement de la première voiture électrique du constructeur espagnol. Après la très réussie Cupra Formentor, la marque ambitionne d'accroître sa visibilité avec des modèles qui se démarquent tant par leur style que par leurs caractéristiques d'une part, mais aussi en renforçant son réseau de distribution qui devrait atteindre 800 points de vente d'ici à la fin de l'année prochaine.
Des objectifs ambitieux qui reposent bien entendu sur l'électrification de la gamme entamée avec la commercialisation de voitures hybrides rechargeables : la CUPRA Leon, la CUPRA Leon Sportstourer et la CUPRA Formentor. À cela s'ajouteront la CUPRA Tavascan en 2024, une citadine électrique en 2025, et la Cupra Born qui nous intéresse aujourd'hui.
Née à Barcelone (mais fabriquée en Allemagne, dans l'usine de Volkswagen à Zwickau), celle qu'on connaissait sous le nom de El-Born, à l'instar du quartier éponyme de la capitale de la Catalogne, a donc changé de nom, mais aussi de marque. Prévue à l'origine sous le badge Seat, elle adopte finalement celui de Cupra. Une marque autonome et plus jeune, qu'il s'agisse de sa naissance en 2018 ou du profil de ses clients. Des clients sensibles à la performance, mais encore et surtout au design.
Et en la matière, la Cupra Born rompt avec le style policé des premières voitures électriques du Groupe Volkswagen auquel appartiennent Seat et Cupra. Fidèle à sa tradition de sportivité, cette dernière a offert un look autrement plus sportif et agressif à la Cupra Born. En témoignent les projecteurs Full LED redessinés, le capot nervuré plongeant qui se termine au-dessus d'une calandre réduite à sa plus simple expression, ou encore l'imposante prise d'air en position basse. Autant dire que cette face avant inspirée par le museau d'un requin en impose. Elle annonce clairement la couleur face à sa cousine ID.3 qu'on finirait presque par trouver trop sage.
La face arrière de la Cupra Born n'est pas en reste avec les deux feux qui sont reliés par un bandeau lumineux à LED qui rappelle celui de la Cupra Leon. Sportivité toujours, un spoiler de toit et un diffuseur sont également présents.
De profil, la Cupra Born arbore d'autres éléments qui la différencient clairement de l'ID.3, comme les étonnants bas de caisse aérodynamiques, le pilier C habillé avec une texture tridimensionnelle ou encore les touches de couleur cuivrée chères à la marque.
Un intérieur plus soigné pour la Cupra Born
La Cupra Born continue de cultiver sa différence avec la Volkswagen ID.3 par petites touches dans l'habitacle. Si l'air de famille persiste, l'ibérique affiche une qualité perçue en nette progression. Non pas que les plastiques durs aient complètement disparu, mais la Cupra Born est habillée ici et là de Dinamica, une microfibre recyclée qui est utilisée sur les panneaux de portes et sur les accoudoirs.
L'ambiance est bien entendu sportive avec des sièges baquets de série qui jouent eux aussi la carte du développement durable avec une partie centrale fabriquée à partir de fil Seaqual. Celui-ci est obtenu à partir de déchets en plastique qui sont collectés dans les océans et sur les plages, avant d'être nettoyés et recyclés.
En revanche la Cupra Born offre le même espace à bord que sa cousine allemande avec laquelle elle partage la même plateforme et sensiblement les mêmes dimensions avec une longueur de 4,32 m. Les passagers à l'arrière sont notamment bien lotis grâce à un espace confortable aux genoux et une vraie place centrale en l'absence de tunnel de transmission. Néanmoins l'assise de cette troisième place est un peu ferme pour envisager de longs trajets.
La garde au toit ne posera aucun problème aux passagers de moins d'1,80 m environ, et il est possible de profiter d'un toit panoramique en verre en option. Par ailleurs, alors que la Cupra Born affiche une qualité perçue de l'habitacle en hausse aux places avant, les places arrière sont à l'image de celles de la Volkswagen ID.3. Les surfaces en Dinamica cèdent la place aux plastiques durs. On se consolera donc avec les aumônières qui sont intégrées aux sièges baquets, ou encore avec les deux ports USB type C.
Côté coffre, la Cupra Born offre 385 litres de capacité tout comme la Volkswagen ID.3. Une prise 12 Volts est également intégrée tout comme deux crochets en plastique pour les aspects pratiques.
Trop de tactile tue le tactile
Pour le reste, quiconque est monté à bord de la Volkswagen ID.3 (et même l'ID.4) retrouvera ses marques dans la Cupra Born. L'instrumentation numérique est identique avec un petit écran de 5,3 pouces en couleur. Il affiche les informations essentielles telles que la vitesse de la Cupra Born, l'autonomie restante de la batterie en kilomètres, la limitation de vitesse ou encore les indications de navigation et les aides à la conduite. Le rapport engagé est également indiqué sur la partie droite, à côté de la commande de boîte. Cette dernière est solidaire de l'écran d'instrumentation ce qui peut dérouter au premier abord. Ceci étant, elle se montre intuitive et rapide à prendre en main pour les manoeuvres.
Le volant arbore des boutons tactiles sur deux des branches. Un choix pas forcément heureux, car il n'est pas rare de les effleurer en conduisant et d'activer malencontreusement une commande de la paume de la main. Quoiqu'il en soit, ils permettent de contrôler la musique de manière très classique, d'activer le régulateur de vitesse adaptatif ou encore de modifier l'affichage de l'écran d'instrumentation.
Un affichage tête haute est également disponible en option. Il se limite à afficher les mêmes informations que sur l'écran d'instrumentation, non sans adopter une présentation sur une seule ligne pour faciliter la lecture. Bien entendu, à l'instar des Volkswagen ID.3 et ID.4, la Cupra Born peut, elle aussi, profiter de la réalité augmentée dans l'affichage tête haute. Les indications de navigation sont alors encore plus précises, avec une flèche animée qui s'affiche directement dans le champ de vision du conducteur. Reste que cette fonctionnalité est réservée au système de navigation embarqué. Il est donc inutile de prendre cette option si vous êtes un habitué de Google Maps, d'Apple Plans ou de Waze.
Le système d'infodivertissement s'articule autour d'un écran tactile flottant de 12 pouces de série (10 pouces sur la Volkswagen ID.3). Plus grand que celui de la Volkswagen ID.3, celui-ci affiche une définition de 1 560 x 700 pixels. Cependant l'interface a de quoi dérouter les novices avec différentes présentations et rubriques qui peuvent compliquer la tâche. On aurait par exemple aimé disposer de boutons physiques pour contrôler la climatisation par exemple. Au lieu de ça il faut appuyer sur l'écran ou sur les boutons tactiles en dessous qui n'ont rien de pratique. L'idée était pourtant bonne, avec par exemple une double fonction qui profite de la technologie multipoint : l'utilisateur peut régler la température à bord en touchant le bouton dédié avec un doigt, ou activer les sièges chauffants avec deux doigts. De la même façon, les boutons tactiles de réglage du volume permettent de zoomer dans la carte quand on utilise deux doigts.
Mais dans la pratique, mieux vaut finalement utiliser la commande vocale pour régler rapidement la température dans l'habitacle plutôt que de s'escrimer à appuyer sur l'écran tactile tout en restant concentré sur la route.
Quelques boutons physiques subsistent notamment pour régler les rétroviseurs extérieurs et ouvrir les fenêtres. Notez que ces dernières sont pilotées par deux boutons seulement avec un commutateur qui permet de passer des vitres avant aux vitres arrière. Reste que globalement, l'ergonomie du système d'infodivertissement de la Cupra Born est largement perfectible. Quitte à se différencier de la Volkswagen ID.3, c'est un point sur lequel la marque espagnole aurait dû appuyer.
SI l'interface de la Cupra Born vous semble trop compliquée, vous pouvez aussi opter pour CarPlay ou Android Auto afin de profiter de certaines applications de votre smartphone directement sur l'écran de 12 pouces du système d'infodivertissement. Le téléphone pourra aussi être rechargé sans fil une fois rangé dans le berceau prévu à cet effet sous l'appui-coude. Ce dernier peut être reculé, mais il manque encore un réglage en hauteur. Pour finir cet état des lieux de l'habitacle de la Cupra Born, la console centrale offre de nombreux rangements qui peuvent tous être dissimulés.
Une sportive un peu trop sage
À terme, la Cupra Born se déclinera dans trois versions. Une fois homologué, le modèle de base de 110 kW (équivalent à 150 ch) sera doté d'une petite batterie de 45 kWh de capacité nette. L'autonomie annoncée est de 340 km (WLTP) seulement, et les performances attendues sont loin d'être à la hauteur de son plumage avec un 0 à 100 km/h en 8,9 secondes. Côté recharge, la puissance admissible sera limitée à 100 kW sur les bornes rapides en courant continu.
Les deux autres versions étaient d'ores et déjà disponibles lors de notre essai. D'une part une 150 kW (équivalent à 204 ch) qui bénéficie d'une batterie de 58 kWh de capacité nette pour 424 km d'autonomie (WLTP), et capable de réaliser le 0 à 100 km/h en 7,3 secondes. La puissance de recharge augmente à 120 kW en courant continu. Il sera possible de lui adjoindre un pack e-Boost en option afin de monter la puissance jusqu'à 170 kW, soit 231 ch pendant un court laps de temps. Le 0 à 100 km/h passe alors à 6,6 secondes et l'autonomie perd 4 km environ.
Enfin, la Cupra Born est aussi proposée avec un pack Range en plus de l'e-Boost. Grâce à la batterie de 77 kWh de capacité nette, l'autonomie annoncée fera un bond à 540 km (WLTP). La marque annonce un 0 à 100 km/h en 7 secondes tandis que la puissance de recharge pourra atteindre 170 kW en pic sur les bornes rapides. De quoi retrouver 80% de capacité en 35 minutes, les 20% restant étant bien plus longs à atteindre. La Cupra s'accompagne bien entendu d'une application CUPRA Easy Charging qui permet non seulement de contrôler le bon déroulement de la charge, mais aussi de trouver des bornes et de payer son plein dans les stations compatibles. Notre essai s'étant déroulé sur une demi-journée, nous n'avons néanmoins pas eu l'occasion de l'utiliser.
Sachez également que la Cupra Born dispose d'un chargeur embarqué de 11 kW pour toutes les versions, à l'exception du modèle d'entrée de gamme qui devra se contenter d'une puissance de 7,2 kW.
Nous avons pu prendre le volant du modèle qui sera commercialisé en France dans un premier temps, à savoir la version de 150 kW avec la batterie de 58 kWh. Son couple de 310 Nm lui permet de s'insérer sans peine dans la circulation, d'autant qu'il est disponible immédiatement, motorisation électrique oblige. Le tout dans le silence le plus complet ou presque. L'habitacle est bien insonorisé et Cupra a eu le bon gout de s'abstenir d'ajouter un bruiteur à sa première voiture électrique. Reste que le clignotant émet un bruit perturbant dont le volume mériterait d'être diminué.
Bien campée sur ses roues de 20 pouces, la Cupra Born bénéficie d'un centre de gravité rabaissé par rapport à la Volkswagen ID.3. La marque annonce 15 mm de moins sur l'essieu avant et 10 mm de moins sur l'essieu arrière par rapport à la hauteur standard de la plateforme MEB du Groupe Volkswagen. La batterie étant intégrée en position basse et centrale entre les essieux, la répartition des masses est idéale pour éliminer les mouvements de caisse. Le comportement est donc irréprochable, mais peut être trop lisse pour une voiture badgée Cupra.
Même les modes de conduite de la Cupra Born n'y changent pas grand-chose, si ce n'est brider les performances du moteur. Sans surprise, le mode Range limite la consommation du véhicule de sorte à économiser la batterie, mais la réponse à la pédale est alors plus souple. Le mode Comfort est le plus équilibré tandis que le mode Performance est censé favoriser le comportement dynamique du véhicule pour une conduite plus sportive. Un mode Cupra est également proposé en montant en gamme afin de disposer de toute la puissance de la Cupra Born et de réglages de suspensions spécifiques. Dans la pratique, hormis la réponse à la pédale, la différence parait subtile. Efficace, la Cupra Born n'affiche donc pas la sportivité attendue à la vue de son design pour autant.
Côté autonomie, nous avons relevé une consommation de 16,8 kWh/100 km sur un parcours dans la région de Barcelone, avec seulement un peu d'autoroute et une belle portion sinueuse. De quoi atteindre l'autonomie annoncée par Cupra. Surtout sous le climat de la Catalogne et en évitant les longs trajets sur autoroute. Dans ce cas, la Cupra Born profite notamment du système de récupération d'énergie au freinage et lors des phases de décélération. Un mode B classique est également disponible via la commande de boîte derrière le volant.
Enfin, tout comme la Volkswagen ID.3, la Cupra Born profite d'un Mode B, mais sans pour autant proposer de palettes au volant. Le frein moteur est alors renforcé sans pour autant aller jusqu'à l'arrêt du véhicule pour une conduite à une seule pédale. Le système se montre particulièrement efficace sur les routes à fort dénivelé, de sorte à récupérer l'énergie dépensée à la montée lors de la descente.
Des aides à la conduite à foison
Tout comme sa cousine allemande, la Cupra Born est équipée des habituels systèmes d'aide à la conduite. On retrouve ainsi le Travel Assist qui allie régulateur de vitesse et aide au maintien dans la file (Lane Assist) pour offrir une conduite semi-autonome, notamment en s'appuyant sur la cartographie. Le système peut ainsi anticiper le tracé de la route pour adapter la vitesse de la voiture à l'approche d'un rond-point par exemple. En revanche, sécurité oblige, le Lane Assist est automatiquement activé à chaque démarrage de la Cupra Born, même si vous l'avez désactivé précédemment.
Autre solution vraiment utile en ville, les technologies Side Assist et Exit Assist qui seront déployées l'an prochain, vous permettent de garder un oeil sur les quatre coins de la voiture malgré les angles morts. La voiture pourra alors émettre un signal sonore si quelqu'un ou quelque chose s'approche alors que vous venez de vous garer et que vous vous apprêtez à quitter le véhicule.
Enfin, lors des manoeuvres, la caméra de recul profite pleinement de la définition du grand écran de 12 pouces. Elle est associée à un signal sonore, mais on aurait aimé disposer de l'affichage de la distance avec un obstacle, par exemple pour se garer au millimètre dans les places exiguës.
Quel prix pour la Cupra Born ?
La Cupra Born est commercialisée à partir de 40 250 euros. Un tarif identique à celui de la Volkswagen ID.3, mais avec un équipement de série autrement plus riche comme on a pu le voir. La voiture peut bien entendu prétendre au bonus écologique de 6 000 euros jusqu'à la fin de l'année, et aux primes régionales quand elles existent. À cela s'ajoutent d'autres avantages propres à la voiture électrique comme les pleins à moindre prix alors que le prix du sans plomb flirte avec les 2 euros, une exonération de taxes sur l'assurance, le stationnement gratuit dans certaines villes comme Paris, et bien sur l'absence de malus malgré les plus de 200 ch.
Affichant une personnalité plus marquée que sa cousine Volkswagen ID.3, la Cupra Born profite en outre d'une qualité perçue revue à la hausse. Mieux équipée pour un tarif identique à motorisation et batterie équivalentes, elle souffre néanmoins d'un comportement trop sage eut égard à son look très réussi et à son badge. Il n'empêche, elle s'impose à l'heure actuelle comme la citadine électrique la plus séduisante.
- Son style très réussi
- L'ambiance à bord
- L'équipement très complet
- L'ergonomie du système d'infodivertissement
- Une sportive timorée